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Contre une approche scientiste des rapports de l'esprit et du corps - mise au point sur la philosophie des qualia

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citation de PhiloGL 

La fuite de lui-même et de sa source, la nature, est attribuable à son incapacité à se voir tel qu'il est, conséquence des performances de son imagination et de son narcissisme (?) qui se substituent à une vision objective de lui-même. Depuis au moins 2000 ans, il est persuadé de posséder une âme divine qui fait de lui un être surnaturel.
Cicéron, dans "La nature des dieux" : "Or si la figure humaine est supérieure à la forme de tous les êtres vivants, dieu étant un être vivant, sa figure est assurément la plus belle de toutes". Les belles lettres, 2018, page 23. Il semble que ceci cause aujourd'hui des problèmes climatiques.



PhiloGL saluons tout d'abord votre sens ramassé de la mise en perspective mais aussi votre position suspicieusement feuerbachienne, lorsque vous nous dites : "il est persuadé de posséder une âme divine qui fait de lui un être surnaturel." ce qui me donne la possibilité de réaffirmer ce qui est spécifiquement humain dans notre devenir d'animaux naturels...


car si ce n'était que l'effet de ne point se voir tel qu'il est et de se croire en possession d'une âme divine, qui donnait à l'humain cette dérive actuelle, l'évidence de nos échecs nous maintiendra dans une impasse de déresponsabilisation par notre activité communautaire...
mais il y a quelques jours à la question de savoir si il existait une spécificité humaine, j'avais répondu en proposant le passage du livre Λ et PhiPhilo écrivait très justement : 
"Dans ce passage de Métaphysique Λ où Aristote introduit la notion de premier moteur non-mû (ὃ οὐ κινούμενον κινεῖ) qu'il assimile au dieu (ὁ θεός), c'est de la spécificité de la vie divine parfaite et éternelle (τὸν θεὸν εἶναι ζῷον ἀίδιον ἄριστον) qu'il est question, et non de l'éventuelle spécificité de la vie humaine. Problème auquel je propose la solution suivante ..."


ainsi il proposait de faire reposer cette spécificité humaine sur sa capacité à vivre ensemble par la cohésion cohérente du langage et l'édification de la famille et de la cité, ce qui est très juste au plan d'une spécificité qui le porte au partage et à l'échange, mais qu'en est-il de sa finalité en tant que personne singulière ?


c'est là où il me semblait judicieux que seule la contemplation proposée par Aristote au livre Λ  permettrait, en parallèle avec l'amitié, de finaliser notre nature humaine dans ce qu'elle a de plus spécifique, ainsi ce passage de l'éthique à Nicomaque"Et l’activité de l’homme d’État est, elle aussi, étrangère au loisir, et, en dehors de l’administration proprement dite des intérêts de la cité, elle s’assure la possession du pouvoir et des honneurs, ou du moins le bonheur pour l’homme d’État lui-même et pour ses concitoyens, bonheur qui est différent de l’activité politique, et qu’en fait nous recherchons ouvertement comme constituant un avantage distincte. Donc, si parmi les actions conformes à la vertu, les actions relevant de l’art politique ou de la guerre viennent en tête par leur noblesse et leur grandeur, et sont cependant étrangères au loisir et dirigées vers une fin distincte et ne sont pas désirables par elles-mêmes ; si, d’autre part, l’activité de l’intellect, activité contemplative, paraît bien à la fois l’emporter sous le rapport du sérieux et n’aspirer à aucune autre fin qu’elle-même, et posséder un plaisir achevé qui lui est propre (et qui accroît au surplus son activité) ; si enfin la pleine suffisance, la vie de loisir, l’absence de fatigue (dans les limites de l’humaine nature), et tous les autres caractères qu’on attribue à l’homme jouissant de la félicité, sont les manifestations rattachées à cette activité : il en résulte que c’est cette dernière qui sera le parfait bonheur de l’homme, − quand elle est prolongée pendant une vie complète puisque aucun des éléments du bonheur ne doit être inachevé.
Mais une vie de ce genre sera trop élevée pour la condition humaine : car ce n’est pas en tant qu’homme qu’on vivra de cette façon, mais en tant que quelque élément divin est présent en nous. Et autant cet élément est supérieur au composé humain autant son activité est elle-même supérieure à celle de l’autre sorte de vertu. Par conséquent, si l’intellect est quelque chose de divin par comparaison avec l’homme, la vie selon l’intellect est également divine comparée à la vie humaine. Il ne faut donc pas écouter ceux qui conseillent à l’homme, parce qu’il est homme, de borner sa pensée aux choses humaines, et, mortel, aux choses mortelles, mais l’homme doit, dans la mesure du possible, s’immortalisera, et tout faire pour vivre selon la partie la plus noble qui est en lui ; car même [1178a] si cette partie est petite par sa masse, par sa puissance et sa valeur elle dépasse de beaucoup tout le reste. On peut même penser que chaque homme s’identifie avec cette partie même, puisqu'elle est la partie fondamentale de son être, et la meilleure. Il serait alors étrange que l’homme accordât la préférence non pas à la vie qui lui est propre, mais à la vie de quelque chose autre que lui. Et ce que nous avons dit plus haut s’appliquera également ici ce qui est propre à chaque chose est par nature ce qu’il y a de plus excellent et de plus agréable pour cette chose. Et pour l’homme, par suite, ce sera la vie selon l’intellect, s’il est vrai que l’intellect est au plus haut degré l’homme même. Cette vie-là est donc aussi la plus heureuse."


en suivant le texte d'Aristote et particulièrement : "Il serait alors étrange que l’homme accordât la préférence non pas à la vie qui lui est propre, mais à la vie de quelque chose autre que lui." nous percevons mieux que la spécificité humaine soit en premier lieu et dans l'ordre génétique l'établissement de la communauté politique, mais selon l'ordre de perfection c'est plutôt à la contemplation ( καὶ ἡ θεωρία τὸ ἥδιστον καὶ ἄριστον. ) de reposer la question de la spécificité humaine...


toutefois, Rémi Brague par exemple nous suggère de faire une autre lecture de cette spécificité humaine par le portrait humaniste "d'une fin de règne" dans son livre de 2013 "le propre de l'homme....sur une légitimité menacée"  lecture pour le moins décapante d'où j'extrait ce passage à la page 214:  l'imitation de l'invisible [...] Günther Anders a vu clairement la liaison entre le projet d'une anthropologie philosophique et celui d'une théologie. C'était dans son cas pour déduire de l'athéisme, l'impossibilité de toute anthropologie. On peut en prendre acte. On est d'ailleurs tenté de retourner sa constatation à des fins apologétiques, de rire triomphalement et d'en tirer la nécessité d'une théologie, pour la constitution d'un discours sur l'homme. il y aurait certes là-dedans un grain de vérité. Mais il serait hâtif de s'en contenter.  En effet l'affirmation de la création à l'image de Dieu est justement ce qui rend toute anthropologie essentiellement provisoire. L'image, l'homme en l'occurrence, devra être aussi impossible à définir que son modèle divin. D'autre par, il n'est pas possible de prendre un tel Dieu pour modèle. Il est bien question "d'imiter Dieu", et ce n'est pas sans raison que les Pères de l'Église ont intégré la formule forgé par Platon à la théorie de leur mystique." suit une référence du Théétète de Platon [176b] : 
                                                                      

  Socrate  :"Mais il n’est pas possible, Théodore, que le mal soit détruit, parce qu’il faut toujours qu’il est y ait quelque chose de contraire au bien ; on ne peut pas non plus le placer parmi les dieux : c’est donc une nécessité qu’il circule sur cette terre, et autour de notre nature mortelle. C’est pourquoi nous devons tâcher [176b] de fuir au plus vite de ce séjour à l’autre. Or, cette fuite, c’est la ressemblance avec Dieu, autant qu’il dépend de nous ; et on ressemble à Dieu par la justice, la sainteté et la sagesse. Mais, mon cher ami, ce n’est pas une chose aisée à persuader, qu’on ne doit point s’attacher à la vertu et fuir le vice par le motif du commun des hommes : ce motif est d’éviter la réputation de méchant et de passer pour vertueux."
 
cette vision d'une anthropologie qui ne pourrait se distancer d'un sous-bassement religieux et d'une théologie qui se soit elle-même édifiée par l'adjonction de concepts philosophiques, semble avoir causé une impasse dans la compréhension de la spécificité humaine, mais permettrait d'ouvrir l'espace à une théologie naturelle, qui pourrait, sans référence à l'autorité dogmatique d'une religion ni au corpus philosophique le plus rigoureux, affirmer que la contemplation peut être infuse ou acquise...




il y a donc en attente une nouvelle transcription de cette spécificité humaine, qui puisse être à la fois l'affirmation de l'identité personnelle et la perspective d'un effort communautaire pour réintégrer le milieu de vie naturel, et il ne fait aucun doute que toutes les contributions à cette bivalence de la présence humaine passe par nos échanges, et que la question du mind-body problem  y participe...

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 Je tâcherai, pour ma part, d'y revenir après quelques jours de vacances loin de la logo-sphère. Non sans vous avoir, au préalable, livré les dernières lignes de mon feuilleton conceptuel consacré à la nécessité du dualisme corps-esprit.


merci grandement à vous PhiPilo en vous souhaitant de bonnes vacances, la lecture de votre dernière participation et surtout ce passage  "Car si l'esprit y reste la forme et la réalisation parfaite d'un corps vivant, pour autant, il reste, pour celui-ci, une sorte de principe de moindre action (rappelons que, ce qu'on appelle action, en physique, est le produit d'une énergie - ML2T-2 - par une durée et a donc, pour dimension ML2T-1), autrement dit une tendance à minimiser l'énergie dépensée ou, ce qui revient au même, maximiser l'énergie accumulée par le corps, dans l'instant. C'est de cette manière que les corps inertes luttent contre l'entropie, tandis que les corps vivants, nous l'avons dit, essaient de résoudre les problèmes que leur pose cette lutte sur un terme d'autant plus long et avec une quantité d'informations d'autant plus importante qu'ils sont plus complexes."


me rappela un auteur, Olivier Costa de Beauregard qui dans son livre: le second principe de la science du temps à la page 94  nous dit  : "la question que nous posons alors, c'est si le caractère apparemment si élusif des processus syntropiques, des actions avancées, de la finalité, ne résulterait pas avant tout du sens où regarde l'activité,( voir la passivité ? ) de l'homme naturel, du technicien, du savant, : si la quasi-invisibilité scientifique de la finalité ne résulte pas tout simplement de ce qu'en observant, on lui tourne le dos ?!
Ne serait-il pas de l'essence même de la finalité de ne pouvoir être ni vue, ni observée directement (seulement d'être alors inférée indirectement) ? De ne pouvoir être vue dans l'observation, mais seulement dans l'action ? L'évidence de la finalité ne relèverait-t-elle pas de la conscience volitive, comme l'évidence de la causalité relève symétriquement de la conscience cognitive ?
Si il en était ainsi, le problème de vérifier notre hypothèse relative au processus élémentaire de l'action, celui de faire sortir la conservation de l'information en néguentropie des arcanes phylogénétiques, ontogénétiques et organiques où pensons-nous elle se cache, serait beaucoup plus qu'un problème de perfectionnement des techniques d'observations ! 
Ce serait secondairement un problème de perfectionnement des techniques d'observations, mais se serait fondamentalement une discipline d'exaltation de l'action, d'emprise du psychisme sur l'organisme, telle que la vivent, paraît-il, certains ascètes orientaux.
Ce n'est là qu'une question, qu'une hypothèse de travail, mais nettement formulée. Elle nous a été dictée par la seule logique, par la symétrie interne du problème en question."

ainsi cet auteur, dont le livre recèle une intelligibilité claire et épistémologiquement assurée, nous permet de prendre aussi la question du mind-body problem   sous la conduite de l'essors cybernétique de son époque, car il pose en effet une suite de questionnements sur la transition néguentropie/information qu'il établit en détail mais cela n'est pas immédiatement notre propos... 

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Zeugme a écrit:
votre position suspicieusement feuerbachienne


Je ne sais pas si je suis feurbachien (j'ai assez rapidement abandonné la lecture de son livre le plus connu, trouvant qu'il avait assez mal vieilli), mais quand je lis le mot "nature", j'interviens dans l'espoir de participer à une réflexion sur le réel, une réflexion réaliste sur base de faits scientifiques et historiques. Je viens de terminer la lecture de "qu'est-ce que la philosophie ?" de Deleuze et Guattari. J'ai eu l'impression de lire un recueil de poésie. Et dans cette discussion, j'ai l'impression que l'on confond Eloquence et Philosophie, sous couvert de production de concepts. La phénoménologie me laisse de marbre. Bon, je ne suis pas un artiste, je ne lis pas de romans et je crois que je peux renoncer aussi à lire cette discussion. Un sujet de discussion que je pourrais lire (juste lire, pas participer) : les philosophes sont-ils des artistes ?

ce qui me donne la possibilité de réaffirmer ce qui est spécifiquement humain dans notre devenir d'animaux naturels...



Sans doute pour les raisons données ci-dessus, votre développement est pour moi tout simplement illisible.

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si pour déterminer le rapport qui existe entre la fonctionnalité cérébrale et la conscience, nous avions nécessairement besoin de connaître, via les études de neurobiologies, la gradualité d'inférences d'un stimulus sensoriel, par exemple dans le lien causal entre la lecture et une partie délimitée du cerveau, ou dans les capacités mnésiques nécessaire pour reconstruire la signification d'une phrase même si la qualité de la symbolique orthographique est dégradée (volontairement ou pas), nous serions sur la voie qui, pour être conditionnellement dépendante de la plastique cérébrale, conduit inexorablement à prendre le moyen pour la fin...




c'est en bon nombre de cas où les études scientifiques partant de la matérialité du corps dans l'expérimentation, et cherchant à établir et à rendre compte de ses capacités par sa fonctionnalité, aboutissent à ce que les résultats qui inversent la primauté de l'acte sur la puissance, ou dit autrement, réduisent le pourquoi au comment...






il en va de même pour le sujet en question, si nous acceptons comme présupposé que la conscience puisse être uniquement la permanence répétitive de la multitude de contact informatifs avec le réel sensible, nous passerons aveuglément sur le point nodal que l'évolution vitale a posé, spécifiquement distinct par le rapport du corps vivant à son milieu...


c'est à ce dessein que ce qui suit est posté, en vue de requestionner notre conscience sur son pourquoi et pas uniquement sur son comment, là aussi en plus d'être hors sujet pour certains, cette contribution paraîtra "abstruse" ou plus prosaïquement illisible...




Présence et Héritage, comment et pourquoi être au monde...   












préambule










il est indispensable d'essayer de distinguer en toute première analyse l'appréciation que chaque conscience personnelle a d'elle même et une vision communautaire de l'être au monde pour un humain, car ce qui est à découvrir (ou redécouvrir) c'est bien l'histoire singulière dans l'histoire communautaire, ou dit autrement, le lien entre présence et héritage de cet être au monde de la personne humaine...




pour ce faire il faut préciser que : pourquoi et comment être au monde, doivent être admis comme deux faits matériels, biologiques et relationnels, puisque la présence et l'héritage, reçus et/ou transmis, tiennent de ces trois niveaux de déploiement de la vie...




mais comme toujours il n'y aura aucune référence à d'autres travaux sur ce thème car c'est face au réel qu'il nous est donné de réfléchir, et si de manière sous-jacente certains retrouvent des filiations avec d'autres auteurs, disons que cela confirmera la notion d'héritage que nous avons à exposer ici...




Questions :




1/ Qu'est qu'être présent pour un vivant ?




2/ Existe-t-il un héritage actif et un héritage passif ?




3/ le Comment et le Pourquoi de la vie épuisent-ils toutes les causes de l'être au monde pour un humain ?




4/Existe-t-il une modalité de figuration historique qui brouille la conscience d'être au monde ?




5/La position physiologique du corps humain en un lieu est-elle la première et la dernière justification de l'être au monde ?




1/ tout d'abord la présence, et si de dire "être" et "être présent" a le même sens, car pour un vivant exister et vivre consciemment ne se recouvrent pas totalement, alors que "être" et "être présent" pour des réalités qui n'ont pas la vie se recouvrent complètement, c'est dire que, dans la présence d'un vivant, la vie s'effectue aussi dans une partition de temporalité et de localisation qui par la mort se trouve modifiée radicalement, mais n'est pas entièrement détruite puisqu'il y a toujours un reste de sa présence dans les autres êtres vivants par voies générationnelle et/ou mémorielle, ainsi que dans le monde matériel(je ne dis rien d'une possible survivance spirituelle ici)...




nous avons donc par la singularité du vivant comme "phénomène" complexe de la matière, une présence et un héritage qui semble ouvrir à une spécificité "d'être au monde", et qui repose constamment la question de son autonomie et de son autonomisation puisque cette singularité est mue selon des normes évolutives propres...




donc être présent pour un vivant humain semble devenir avec sa croissance et son mouvement local, un mouvement d'autonomisation et de coresponsabilité à l'égard des autres vivants et de son milieu de vie, toutefois ce mouvement pose aussi la question des niveaux de l'autonomie respective de chacun, et de leurs cohérence avec le milieu de vie, à savoir leur conscience vitale...




c'est aussi pourquoi être en vie par la présence du sujet devrait toujours être perçu comme, ce qui est partagés et échangés des éléments de son autonomie plutôt que ce qui est acquis des avoirs de son autonomisation...




de plus être présent pour un vivant humain, en ce que cela réclame de relations avec les autres et le milieu de vie porte(mais parfois échoue) à faire correspondre tous les éléments qui constituent sa personnalité, tant au plan affectif qu'au plan pratique, car il en va de la cohérence interne donc de la conscience comme de la cohésion externe, elles sont toutes les deux relatives à l'échange d'informations...




toutefois pour fuir définitivement tout risque d'idéalisation, il est nécessaire de dire que le vivant comme phénomène issu de la matière n'existe réellement que par la présence additionnelle de chaque vivant et de tous unifiés par conséquent, et ils sont présent comme "éléments singuliers et multiples", et cela nous ramène au centre de la question de la présence, puisque c'est dans la singularisation du multiple que le tout est envisageable comme héritage actif et passif...




2/ existe-il un héritage actif et passif ?




il semble bien que oui mais encore faut-il préciser la répartition de ces deux mouvements et surtout simplifier la lisibilité de ces lois pour découvrir ce par quoi et ce pour quoi, c'est bien un héritage dont il s'agit...




tout d'abord, un héritage est actif ou passif si il répond à deux critères, celui de complétude(dynamique d’acquisition d'informations) pour la part active, et celui d'acceptabilité pour la part passive, ces deux critères s'expliquent et se justifient puisque l'individu en recherche d'autonomie est à mis chemin entre deux conditions naturelles, son existence et sa survie...




cette tension entre "être" et "être en vie" et entre "exister" et "vivre", implique le même rapport que la diversité a avec le multiple, et que la qualité a avec la quantité, cela est assez évident si nous replaçons le vivant dans son milieu de vie avec lequel il a un lien de réciprocité impliquant justement que chaque qualité soit vectrice de la répartition de la quantité, tout autant que la diversité unifie le multiple pour la pérennité du phénomène vital...




mais cette tension est aussi, dans la complétude de l'héritage actif, ce qui confirme l'acceptation de l'héritage passif, et surtout ce qui le finalise et unifie les deux, car en effet le mouvement vital en plus d'être cause de sa propre évolution par son activité, est aussi cause de sa stabilisation par sa passivité(nous retrouvons la conscience acte et la conscience état déjà débattue plus haut)...




pour le comment de la vie, cet héritage actif et passif semble être en ces termes, l'unité de ces deux moments d'émission et de réception, base commune d'une même réalité, l'individu vivant, mise en évidence avec le pourquoi de la vie...




il est à noter pourtant que le sens de la notion d'héritage, utilisée de manière si restrictive quant il s'applique aux biens culturels et parfaitement caricaturale lorsqu'elle s'applique aux biens matériels, doit être redécouverte dans une dynamique de l'échange via la relation, comme nous allons le voir plus loin...




et si l'intelligence humaine a la capacité de distinguer entre le comment et le pourquoi de la vie, est-ce-que cela rend compte totalement de ce qu'est "être au monde pour un humain" ? nous allons voir que non...




3/en effet, une autre cause se trouve présente pour "l'être au monde" de chaque vivant, qui échappe au comment et au pourquoi, c'est la relation, car elle ne se trouve justifiée par aucune explication de la vie, ni en sa qualité générationnelle, ni en son caractère répartiteur des corps, ni même en sa propre pérennisation par le milieu de vie, et se retrouve pourtant comme effet et cause en chacune de ces trois modalités du déploiement de la vie, la génération, la localisation des corps et la durée de vie...




mais puisque la relation existe aussi comme cause, ce qui nous pose une question sur la nécessité de la vie(aporie ou seule question vraiment intéressante ?, au delà de son origine matérielle qui est découverte par son comment, et de sa finalité qui est découverte par le pourquoi...




la relation comme cause de l'existence de la vie doit être regardée avec une intelligence contemplative qui se tourne vers une forme de gratuité de l'être, car la relation est la plus instable et précaire, mais aussi la plus indispensable et universelle des manifestations de l'être...




c'est avec la relation comme cause et effet que le comment et le pourquoi passent de leur dualité de questionnements à l'évidence d'une réponse vraisemblable, et que l'union des éléments constitutifs d'une réalité complexe passe à l'unité de sa permanence (ici la conscience), c'est aussi par la relation que toutes réalités singulières contribuent à la présence du tout en chacune d'elles...




la relation est à ce point partout et toujours que son existence passe à première vue comme faisant partie de chacun des individus qui en profitent, et en relaye la qualité première, c'est-à-dire l'être en acte,(dans sa forme reconnue par certaines consciences humaines comme cause et fin, qui est aussi nommée, amour)...




pourtant la participation active et passive à cette part de l'héritage que l'on peut nommer relation/cause du singulier au singulier et des singuliers au tout, il y a aussi un mode restrictif par le fait de la figuration historique, qui brouille parfois (et même souvent) notre conscience d'être au monde, c'est ce que nous allons voir maintenant...




4/ tout d'abord, une distinction est nécessaire entre ce qu'est le conditionnement et ce qu'est la détermination, car en ce sujet de la place de l'humain historique, une confusion pourrait intervenir entre ce qui lui donne sa dimensionnalité individuelle sociale et ce qui fait que cet humain singulier soit une personne...




cette complexification de représentativité est pour le coup, propre à notre espèce, avec des nuances évidentes, selon le lieu et le temps d'appropriation de telle ou telle culture, mais elle reste toujours une cause de proportionnalité active quant à la répartition de ce qui relève du conditionnement et de la détermination...




c'est même là le premier passage obligé de cette figuration historique comme formation de l'individualité, toujours en contact avec un milieu, pas seulement naturel mais aussi culturel, artificiel, et technologique...




ce que nous devons bien définir, ce sont tous les points de ruptures par lesquels le conditionnement se substitue à la détermination, faisant de la conscience une zone de réactivité et moins d'activité, car c'est presque toujours aussi en ces points que les conflits naissent( tout autant que les erreurs de compréhension de ce qu'est la conscience)...




la figuration historique est indéniablement vectrice d'une appropriation des lieux et des moments dans leur tensions respectives, que l'enjeu soit un champ de céréale ou un champ pétrolifère, c'est dire que l'amplitude et la constante oppositionnelle de cette appropriation génèrent sous de multiples apparences, la même erreur d'appréciation de cette figuration historique...




car elle est inséparablement cause de brouillage des quatre modalités d'être au monde pour un humain qui sont selon l'ordre chronologique : l'individuation corporelle, la singularisation de l'agir, la reconnaissance de son autonomie/dépendance et la participation au bien commun...




donc la modalité de figuration historique est évidement l’auto-justification de sa présence, qui s'arroge des droits et des normes historiques faisant au mieux un brouillage des quatre modalités cités plus haut et au pire en brise l'unité, c'est-à-dire disperse les dimensions de la personne humaine par des injonctions à représenter une figure ou à posséder un avoir...




........................pour finir sur cette analyse au delà de la critique, il se peut que l'une des quatre modalités d'être au monde prenne l'avantage sur les autres, dans ce cas nous aurons quatre formes caricaturales :




pour l'individuation personnelle---l'orgueil---oubliant l'altérité,




pour la singularisation de l'agir---la domination---oubliant la coopération,




pour la reconnaissance de son autonomie/dépendance---la propriété---oubliant le partage,




pour la participation au bien commun---l'usurpation...oubliant la justice distributive...




la seule pédagogie qui devrait être mise à disposition des nouvelles générations, devrait être l'apprentissage de l'unité et de l'équilibre des quatre modalités d'être au monde, car aucun savoir ni aucune compétence ne met à l'abri des quatre caricatures visibles dans cette figuration historique qui en brouillent la réalisation, et réduisent la présence de la personne à l'apparence corporelle du consommateur et du destructeur comme nous allons le voir par la cinquième question...




5/ la position physiologique du corps humain dans un lieu permet de justifier sa présence sous le rapport de l'équilibre des relations qu'il reçoit, instaure et transmet, c'est-à-dire que ses limites corporelles sont garantes de son autonomie consciente, ce qui n'est pas réductible à la fonction de consommateur, mais bien plus à la répartition des espaces d'échanges, tant au plan spirituels que matériels...




pourtant la position physiologique du corps humain ne justifie pas totalement sa présence d'être au monde, car dans de multiple cas, certains "relais" démultiplient tellement sa position qu'il serait hasardeux de prétendre qu'il y a encore une justification en toute la disproportionnalité de sa présence( moyens de transport et de communication )...




c'est pourquoi il serait utile de poser ici ce qui fait vraiment acte de justification en terme de présence physiologique et de voir, enfin de compte, ce qui relève du droit naturel de la conscience et des droits contre-natures de cet abus de conscience...




d'ailleurs, cette réévaluation aurait au passage aussi l'utilité de désarmer toutes les guerres dans ce qu'elles masquent de la réelle présence humaine sur cette planète, et sur ce qu'elles rendent problématique ou impossible, à savoir... la relation naturelle des présences humaines...




car une guerre n'est pas une relation, même pas une relation ratée ou déformée ou en attente ou quoi que se soit d'autres comme moindre mal, ou guerre juste !  
la guerre est une négation pure et simple de la relation, et donc devrait être considérer comme la seule ennemie de l'humain mais aussi de la vie qu'il abrite...




même les maladies, les accidents et la vieillesse n'ont pas au regard de la vie cette forme absolue de négativité, puisque se sont les trois fins des trois mouvements naturels selon la forme, la localisation et la croissance...




même le mouvement local, et sa fin mortellement possible qu'est l'accident ne recouvre pas totalement ce qu'est l'acte de guerre, car dans sa composition involutive, la guerre comme phénomène ne restitue aucun équilibre naturel puisqu'elle est incontrôlée, elle n'est donc pas la prédation de l'homme par l'homme comme le serait la prédation de l'homme par le lion, mais se situe en contradiction avec l'instinct même de survie, puisque c'est l'homme lui même qui se met en danger, par cela même elle est donc contre-nature, pour tout dire suicidaire...




et en fin de compte, la guerre ne s'auto-justifie que par elle même c'est pourquoi elle est injustifiable...




maintenant si nous voulons aller plus loin dans la recherche de ce qu'est vraiment la justification de la présence humaine, nous devons ouvrir une nouvelle phase, celle qui permettrait de passer de la présence à l'héritage par un lien, une relation, respectant les modalités de l'être au monde et de faire surgir l'acte libre de l'état de liberté de chaque individu...




cette liberté est contenue comme qualité dimensionnelle de la volonté qui recherche un bien, et uniquement dans cet élan, ainsi l'acte libre permet de respecter le lien/relation au monde...




ainsi elle existe pour tout être vivant, mais aussi sous des formes spécifiques dans l'organisation de la matière inorganique, ce qui a été mis en évidence par ailleurs dans toutes les recherches sur la finalité des causes : formelle, matérielle, efficiente, et exemplaire...






pour conclure en restant ouvert à un approfondissement de ce sujet, il faut noter que la hiérarchisation des vivants selon leurs capacités d'adaptations et de transformation de leurs environnements, en conscience a fait de l'espèce humaine dominant les autres vivants, une singularité qui ne sait plus se contenir elle-même...




c'est alors une forme de conscience collective survalorisée qui tente de s'imposer dans la fuite en avant de la recherche de connaissances...

descriptionContre une approche scientiste des rapports de l'esprit et du corps - mise au point sur la philosophie des qualia - Page 8 Emptypièce au dossier "mémoire et oubli"

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cet article est écrit en continuité des autres pour une participation ponctuelle et ciblée qui cherche à complémenter les connaissances scientifiques, car il y a bien en chaque transmission des connaissances une part de perdition (supplantation ou réutilisation), et c'est sur cette part fluctuante que nous devons réfléchir, tant pour évaluer la qualité et la quantité d'informations connues, que de trouver dans la dynamique (voulue ou fortuite) tous les attachements à une des formes évolutives de ce que l'on nomme "progrès", incluant une part "d'oubli"...
 
 
pour ce faire nous diviserons cet article en trois parties :
1/ la consolidation de la conscience
2/ l'imperfection de la mémoire
3/ l'improvisation comme secours immédiat
 
comme il est fait mention dans le titre de cet article, l'importance de l'oubli semble être en partie la résultante d'un refus de la dépendance, mais aussi une forme de sauvegarde de l'identité, car lorsque nous avons mis en évidence la tension qui existe entre l'autonomie et l'autonomisation, il apparu qu'une certaine instabilité de la conscience pouvait prendre une forme d'opposition et générer par le fait, des réactions de dominations entre humains, justement par le refus de dépendre d'autrui ou d'un milieu ou par l'attachement à une identité communautaire (conscience collective)...

alors que nous sommes biologiquement omni-dépendant du milieu et des autres, le développement de notre personnalité s'établit aussi dans une recherche d'autonomie par des actes d'autonomisations, devenant parfois même une recherche d'optimisation dans un savoir ou une maîtrise pratique...

c'est vers cette perspective de complétude (sens philosophique) d'une autonomie parfaite, que par contraste se soit dans une part de vacuité, comme manque de dispositions ou de capacités, que se révèlent toutes les possibles "fracturations" de notre conscience, car en tout devenir vital, l'interdépendance des êtres impose une réévaluation continuelle de la conscience, qui est relative à la diffusion et à la réception des informations portées par le réel...

la consolidation de la conscience est alors le seul expédient propre à soutenir ce besoin d'autonomie par tous les projets d'autonomisation, mais c'est là aussi que quelque chose de notre appartenance à la nature est oublié, cette dépendance radicale mise de coté, oblitérée même dans certains cas, laissant un vide ( un oubli) qui n'est ni objectif ni subjectif, mais relationnel entre les deux...

et si il y a bien trois modalités de l'oubli :  par substitution, par recouvrement et par fuite, c'est qu'il y a aussi trois dimensions de notre conscience qui en pâtissent, et comme elles sont issues des trois mouvements naturels à savoir : 
1/ la personnalité qui est la conscience issue du mouvement selon la forme 
2/ la responsabilité individuelle qui est la conscience issue du mouvement selon la croissance
3/ la liberté qui est la conscience issue du mouvement selon le lieu

nous pouvons dire alors que l'oubli est comme un passage obligé de l'évolution de la conscience en ses milieux que sont le corps et le monde, mais que chacune de ces modalités de l'oubli oblige à une consolidation artificielle de la conscience et pourquoi cette consolidation est à l'origine de beaucoup de rupture dans les relations naturelles entre humains...
il est indispensable de reprendre ces trois modalités de l'oubli selon leurs implications respectives dans le travail, dans l'éducation des jeunes et dans l'organisation politique...
 
qu'est ce que l'oubli dans le travail ?
par substitution nous le voyons clairement, c'est dans la hiérarchisation des techniques et dans leur développements performatifs qu'une part des "anciens savoir faire" est remplacés... 
par recouvrement il est aussi évident que la signification symbolique de la valeur financière du travail tend de plus en plus à recouvrir le sens de sa finalité ancienne, laissant apparaître des objets fabriqués uniquement pour la vente...
par fuite nous sommes devant la question de l'impacte écologique dans le travail, et surtout de la dégradation des ressources naturelles qui poussent en une fuite en avant absurde de la capitalisation des matières premières...
 
qu'est ce que l'oubli dans l'éducation des jeunes ?
par substitution dans le projet sociale de conformité culturelle, l'oubli se trouve évidement dans la limite de la cause efficiente éducative, c'est-à-dire dans l'inadéquation de transférer un savoir, car nous savons bien que ce dernier est toujours nécessairement sous tendu par la volonté d'atteindre un bien et il se peu que souvent ce savoir n’apparaisse pas comme un bien pour le jeune que l'on éduque...
 
par recouvrement l'oubli est justement dans la succession des générations, l'obligation des choix éducatifs selon les normes sociales, car éduquer c'est dans ce cas rendre le jeune responsable et autonome, et donc s'appliquer à revêtir une fonction dans une position sociale, ce qui exige évidement un oubli de certains traits caractéristiques de l'individu...
enfin par fuite puisque dans l'éventualité de problèmes éducatifs, la responsabilité des adultes proches du jeune oblitère une part de son présent et de son avenir en maintenant son passé comme handicap, et cela uniquement par peur de perdre leurs propres considérations sociales, là aussi la fuite par refus de soutenir un jeune qui commet des actes non-conformes à la socialisation est un refus de dépendance...
 
qu'est ce que l'oubli dans l'organisation politique ?
aparté...
il est indubitable que cette modalité de l'oubli influe grandement sur les deux autres, dans la mesure où l'organisation politique restitue par effet de représentativité, toutes les formes d'omissions de la sphère du travail et de l'éducation, c'est pourquoi c'est là aussi que se trouve réunies toutes les occasions de restituer l'intégralité de la conscience citoyenne...

par substitution nous devons convenir que l'oubli de l'autorité issue de la prudence pousse les responsables politiques vers un abus de pouvoir et cela pour trois raisons:
1 le devenir politique étant aussi instable que précaire, il suit donc que les décisions doivent se succéder dans un ordre qui tient plus de la logique du maintient de poste que des actes indispensables à la recherche du bien commun...
2 que l'organisation politique étant en grande partie constituée de fonctionnaires, il suit donc que le pouvoir fonctionnel efficace devienne très vite une envie d'efficience, d'où l'oubli par substitution de l'autorité pour le pouvoir...
3 que c'est dans un consensus relatif que toutes les décisions politiques sont misent en oeuvre, et qu'il y a dans cette relativité une propension à user du pouvoir politique pour imposer ses vues et projets, se rappelant de l'autorité qu'au travers des signes de supériorités des élus dans les cas où l'autorité de l'état est mise en cause...
 
par recouvrement l'oubli se trouve surtout dans la supplantation des faits historiques par le contexte formel de la législation qui tend avec retard, inexactitude et injustice à combler les véritables conséquences de certains faits historiques, pour s'en rendre compte il suffit de relire les actes forts des constitutions nationales et de voir en quoi elles recouvrent maladroitement tel ou tel fait historique qui, non loin d'être compris et acceptés pour ce qu'il sont, restent toujours ou le plus souvent cachés, recouverts par l'exigence d'une rédaction attendue...
 
par fuite en avant de la gestion économique d'un pays, faisant le plus souvent profiter l'intérêt particulier sur le bien commun, et cela avec des justifications très logiques de rendement et de pérennisation des emplois et des capitaux, comme si ils étaient liés indubitablement à un pseudo bien commun, et c'est là une fuite que nous retrouvons dans les luttes salariales et dans la quantité de temps exigée pour chaque personne qui travail, en fin de compte il appert que la signification de la modernité contraigne toute la société à une fuite vers toujours plus de rentabilité et de croissance, oubliant bien entendu le sens premier des questions touchant aux contraintes psychique et physique du travail et bien sûr à l'écologie...

 
2/ l'imperfection de la mémoire
avec cette particularité nous sommes devant l'obligation de reposer la question de l'autonomie et de l'autonomisation, puisque la mémoire et la remémoration sont présentes à chaque moment de notre intelligence et de notre volonté, c'est pourquoi nous subdiviserons ce chapitre en cinq parties :

1/ le lieu et le temps mémoriels
2/ l'usage circonstancier de la mémoire
3/ la notion de saturation quantitative de la mémoire
4/ les conflits entre concepts issus de l'abstraction sensible et concepts issus de l'imagination
5/ les actes propres de la mémoire dans les limites de la conscience
 
aparté
le fil conducteur de cette division provient du constat de la dynamique et de l'irréversibilité de la mémoire comme extension évolutive de la conscience humaine, ayant cette spécificité de s'évaluer elle même par et dans une culture...
 
1/ la dynamique mémorielle provient de la distanciation entre le temps et le lieu que notre corps subit de part son devenir de croissance, c'est pour tenir ensemble cette partition spatio-temporelle que la mémoire et la remémoration ont évoluées comme "un corps" de substitution figuratif pour la conscience, et concrètement dans le langage et toutes les productions humaines idéelles ou réelles, qui établissent un substrat culturel variable selon les lieux et les moments...
 
de plus, l'acte de remémoration qui est en lui même divisé en deux à cause de sa nature d'identification et de présentation de "l'objet nécessairement recherché" doit reconstituer la temporalité et la localisation pour que l'idée soit portée de la cohésion à une cohérence, car la remémoration a fonction de réorienter l'intelligence dans le réel par adéquation entre les deux, et finalement de permettre à la volonté d'y adhérer...
 
il est aussi utile de préciser ici que les notions de lieu et de temps sont de manière indissociable, unies en chaque acte de l'intelligence, mais que lors de la mémorisation une distinction se fait car la mémoire doit ancrer un lieu dans un temps et un temps dans un lieu pour que l'ordre qu'elle instaure tout au long de la vie de l'individu soit conforme à la partition corporelle première de temps et de lieu...
 
si nous pouvons parler de l'imperfection de la mémoire c'est que le sujet qui mémorise un objet à partir des éléments sensibles le fait d'une manière partielle et doit recomposer via l'imaginaire cet objet, ainsi la captation d'informations nécessairement limitée dans le temps et le lieu oblige à une "recomposition", c'est ce qui est justement une possibilité de figuration erronée voir même une cause d'égarement pour l'intelligence comme nous allons le voir dans le chapitre suivant...
 
2/ l'usage circonstancié de la mémoire se trouve évidement dans un hiatus puisque l'usage de l'intelligence est lui aussi confronté aux circonstances que le réel impose, et c'est sans doute même à cause de ce contact circonstanciel de l'intelligence avec le réel via les sens, que la fonction mémorielle s'est développée, donc ce que nous recherchons ici c'est en quoi la mémoire est un corps de substitution imparfait mais pratique...
 
ce que nous apprenons volontairement nous donne une partie de la réponse à la question de l'importance de l'oubli comme refus de dépendance dès lors où nous découvrons que la mémoire est dépendante elle même de la capacité individuelle de rendre présent le sujet dans chaque relation avec le milieu et les autres vivants, c'est pourquoi aussi la mémoire est comme un passage obligé qui ajuste notre conscience au réel...
 
voilà pourquoi aussi il est évident que l'inconscient n'existe pas, mais uniquement cette imperfection mnémonique en continuelle adaptation circonstancielle, et que la recherche psychologique soit basée sur une erreur aussi fondamentale révèle qu'elle est toute entière pernicieuse, les maladies mentales devraient toutes être revues dans leurs traitements par ce fait bien simple que la mémoire est en quelque sorte notre histoire fragmentaire et donc instable...
 
dans cette perspective, la mémoire est imparfaite en sa qualité relative au devenir de l'individu, puisqu'elle est une dépendance continuelle au réel, en se réactualisant, en se repositionnant, et en imposant une part d'oubli à la conscience, ces trois "moments" de la mémoire doivent maintenant être examinés un par un...
 
par la "réactualisation", la mémoire est une fonction qui tend à normaliser la place de la conscience dans le réel, une mise à jour continuelle reprenant la suite des informations formelles disponibles en faisant passer l'état d’inquisition de l'intelligence à celui d'acceptation, c'est par le jugement d'existence que cette dernière pose sur le réel, que la conscience mémorielle peut se positionner et positionner les autres réalités...
 
pour le "repositionnement", comme nous l'avons déjà vu dans l'article sur "l'accès à sa propre conscience", il est d'usage de dire qu'il y a un ordre entre les diverses qualifications objectives du réel, et c'est par elles que le "repositionnement" est possible, car ce n'est pas dans la quantification que la mémoire travaille, mais dans la juxtaposition des semblables, donc dans le qualitatif du réel qui lui est soumit...
 
l'imposition de l'oubli se trouve par les limites de la conscience de chaque individu, comme une nécessaire privation d'informations mémorielles, puisque l'intelligence en acte saisissant en distinguant les diverses déterminations des réalités, est soumise elle aussi à la délimitation sensible du corps, ou de la réflexion logique ou analytique, ou même au mouvement de l'imaginaire...
 
donc cette intelligence en acte, qui se trouve ainsi focalisée par son objet, perd obligatoirement l'accès à tout ce qui ne correspondent pas à la finalité de sa recherche, à l'exemple du choix qui est l'acte de l'intelligence prudentielle, chaque saisie d'une part du réel en estompe provisoirement ou définitivement d'autres parties...
 
3/ la notion de saturation qualitative de la mémoire, comme nous venons de le voir, tient à l'importance de l'oubli et se trouve autant dans l'usage circonstancier de la mémoire que dans l'activité de l'intelligence, et cela en rapport à la limitation propre de la conscience, ce qu'il reste à préciser c'est la saturation quantitative autant dans l'activité captatrice de la mémoire que dans son activité résurgente...
 
c'est par la capacité de contact sensible du corps et par la rapidité du mouvement de l'imaginaire, qu'une certaine quantité d'informations passe du réel à la conscience mémorielle, mais ce qui limite premièrement cet afflux c'est l'appétence individuelle à vivre et à chercher par l'autonomisation, une figuration personnelle dans le milieu de vie et face aux autres humains...
 
c'est pourquoi la saturation (limite) mémorielle est indispensable, l'acceptation du réel devant être qualitatif, le quantitatif doit nécessairement lui laisser la place, en effet ce qui délimite la quantité d'informations c'est son inter-relativité car elle se reconditionne naturellement comme masse de significations dans de nouveaux groupes ayant un sens commun, c'est-à-dire une direction, une finalité...
 
4/ les conflits entre concepts issus de l'abstraction sensible et concepts issus de l'imagination
il n'est pas utile de trop s'étendre sur ces conflits, car tout le monde les connaît en chaque situation dans laquelle une différentiation de points de vues pose à l'intelligence "un cas de conscience" et où une lecture du réel ne suffit plus à prendre une décision, mais où aussi, l'impacte de la projection imaginaire dispute au jugement d'existence la première place dans le processus du choix...
 
il est préférable ici de passer à l'explicitation des points stables de la conscience en prenant toutes les occasions de relations de l'individu au milieu de vie et aux autres individus, pour faire aboutir une éventuelle intelligibilité de l'acte mémoriel, tant dans sa fonction sédimentaire que dans sa fonction additionnelle, ainsi nous pouvons passer au dernier paragraphe sur l'imperfection de la mémoire...
 
5/ les actes propres de la mémoire dans les limites de la conscience
nous touchons là le centre de la réflexion sur la mémoire, dans ses deux moments flux et reflux de l'information, c'est dans sa fonction vitale que nous allons voir pourquoi elle existe et comment elle garde malgré le mauvais traitement que l'historicité en fait, une des sources de survie pour l'avenir...
 
la mémoire native, est une disposition physiologique du vivant qui prédispose la conscience à établir une survie de l'individu dans son milieu de vie, et cela en permettant à l'intelligence et à la volonté de se positionner face au réel, dans chaque situation mais aussi dans sa propre connaissance et désir de bien, c'est pourquoi la mémoire est comme un environnement, un corps de substitution...
 
elle a pourtant des actes propres, ce sont en quelque sorte sa "respiration", faisant de la conscience ce que les poumons font pour le sang, et cette analogie physiologique d'inspiration et d'expiration nous donne au sens propre quelques indications sur ses limites fonctionnelles...
 
ainsi le passage entre le contact physique du corps avec une réalité et la conception mémorielle qui est produite, est le même que le contact de la fonction respiratoire en contact de l'atmosphère oxygénée, c'est pourquoi ce passage établit une codification de la survie dans des proportions semblables, et plus encore, base cette survie sur la capacité de transformation de l'information, ce que l'oxygène produit lui aussi comme effet pour la respiration, puisque l'oxygène dégrade le glucose...
 
cette analogie entre la respiration et la mémoire, qui peut surprendre, reste tout de même utile pour ne pas limiter la mémoire à sa fonction de stockage de l'information...
 
pour aller plus loin dans ces deux actes propres de la mémoire, que sont la mémorisation et la remémoration, il est indispensable de prendre toute l'envergure de l'instabilité de la conscience dans ces limites, puisqu'elle est une forme relationnelle dépendante du lieu et du temps du corps, ce pourquoi elle a en ces limites une certaines ressemblance avec le corps matériel de tel individu...
 
ce que la mémoire permet dans ces deux actes propres, c'est donc de réactualiser, de repositionner et "d'imposer" à la conscience des relations complètes(ou partielles) de la personne aux autres personnes et au monde, et c'est dans cette mesure que sa fonction touche à une limite d'acceptabilité/limite pour la conscience, car plus ou moins acceptée, cette triple fonctions se retrouve à la base de tous les troubles "dits psychologiques"...
 
la réactualisation est la base de tout les dénies de réalité
le repositionnement est la base du refus de la responsabilité 
et l'imposition est la base du refus (ou de l'inconnaissance) de ses limites 
 
enfin pour faire mieux comprendre ce que cette mémoire a comme finalité, il est utile de mettre en perspective la place de la reproduction dans la survie de l'espèce, car une part de la mémoire génétique de chaque individu est transmise d'une génération à l'autre, sorte de dédoublement informatif de l'espèce, comme une transmission mnésique entre personnes ayant une fin commune, la survie de l'espèce...
 
3/ l'improvisation comme secours immédiat
la question première est de chercher à préciser en quoi chaque improvisation/invention est un risque d'égarement dans le sens où elle ajoute quelque chose au réel par delà la saisie sensible et partageable par tous, faisant de tel sujet un novateur, créateur non pas uniquement par l'activité artistique, mais aussi par tout apport scientifique et technologique...
 
à cette question, la seule réponse se trouve dans la parfaite connaissance du lien qui existe entre l'intelligence et la volonté, car la nécessité de se positionner que la conscience a face au réel oblige cette unité entre ces deux puissances...
la première, l'intelligence apportant une continuelle base significative du réel...
la deuxième un aboutissement pour que la conscience accepte ce réel...
 
ce qui se passe dans le cas où, une improvisation par inventivité justifie quelques possibles, réalisables sous formes de projets, c'est une reconfiguration de ce réel avec l'apport de cette innovation, et cela depuis "le temps des cavernes" jusque dans notre saturation actuelle de productivité, le même processus est à l'oeuvre ouvrant de plus en plus une distanciation entre l'intelligence et la volonté, et privilégiant de la part de la volonté une soumission de complaisance, et de l'intelligence une mise à niveau forcenée...
 
c'est donc à partir de cette improvisation première, comme secours immédiat, que l'engrenage des savoirs et des avoirs ont modifié la place de l'humain dans la nature, et jusqu'à inverser aujourd'hui l'ordre de la prudence qui faisait de l'anticipation une base de survie, contraint l'humanité dans cette complexe imprudence et "civilisatrice en progrès" des temps modernes...
 
et c'est justement dans une saturation quantitative de la mémoire que certaines technologies tentent de continuer à gérer la position de l'humain dans ses propres impasses productivistes, c'est pourquoi il est impossible de retrouver un équilibre naturel de cette espèce dans la nature sans au préalable le remettre devant sa propre nature, et donc devant sa propre finalité...
 
en reprenant l'intitulé de cet article, nous devons accorder à la mémoire cette ambiguïté dont elle est pourvue comme fonction et aussi comme état, car tout comme elle est apparue pour réduire la dépendance du corps à l'afflux continuel d'informations sensibles, elle est aussi devenue une dépendance aliénante, c'est dans la conclusion que nous allons exposer ce dernier point de vue...
 
conclusion...
encore plus immédiate que la mémoire historique, l'implication de la mémoire pratique est une forme de conditionnement complexe et aliénant du devenir humain, en effet c'est dans l'accumulation continue des savoir-faire que s'établit la projection des possibles du devenir humain, et cela en réitérant de génération en génération une constante volonté collective de maîtrise et d'autonomisation...
 
cette mémoire collective pratique s'organise comme l'extension de la mémoire personnelle avec des particularités spécifiques d'amplification que la quantité des individus permet à partir de la qualité de production de chacun, ce qui reste aussi le point faible de cette mémoire, puisque la direction collective des savoir-faire est aussi dépendante d'autres causes d'orientations, ce qui fait que cette capacité d'entreprendre se trouve souvent dirigée dans une mauvaise direction...
 
dans ce cadre, l'improvisation pose, comme secours immédiat, de nouvelles difficultés car si dans un milieu de vie, un certain équilibre entre les contraires est garant de sa pérennité, dans un milieu matériel de production, seuls les opposés sont validés comme devant faire advenir les normes par une seule règle de l'intelligence pratique: tout ce qui fonctionne est bon !
et par une seule règle morale, celle : du moindre mal ! 
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