aliochaverkiev a écrit:(page 132) La réalité de l'espace et du temps (il s'agit ici de la réalité empirique de ces formes de l'intuition) laissent inentamée la sureté de la connaissance expérimentale que ces formes s'attachent nécessairement aux choses en soi (attention! comme idéalités, pas comme déterminations de ces choses en soi) ou seulement à notre intuition de ces choses (réalité empirique).
Mais ceux qui tiennent l'espace et le temps comme des réalités absolues soit comme substances soit comme accidents, sont en contradiction avec les principes de l'expérience.
Substance : la substance exprime l'idée qu'il y a, dans chaque être individuel, un "sujet" qui demeure en arrière-plan du changement manifeste de cet être. Etymologiquement "substance" est en effet ce qui se tient (-stance) dessous (sub). [définition tirée de : "Premier pas en philosophie", P. Solal et P-J Dessertine, Ellipses]
Accident : tout ce qui arrive de manière contingente ou fortuite (ces deux adjectifs sont synonymes).
Je continue donc l'analyse du texte à partir de la page 132.
Ceux qui tiennent l'espace et le temps comme des réalités absolues comme substances admettent l'existence de deux non-êtres qui n'existent que pour contenir en eux tout le réel.Kant part ici de l'idée que, si nous vidons l'espace et le temps de toutes réalités, il n'a y plus d'espace et de temps. Ce sont donc des non-êtres. Comment des non-êtres ne pourraient exister que dans la mesure où ils contiennent toute la réalité?
En revanche ceux-là se rendent le champ de l'expérience disponible pour les assertions mathématiques (qui ne peuvent être conçues que dans l'espace). Mais à rebours quand l'entendement veut franchir les limites de l'espace et du temps dans leurs conceptions ils ne le peuvent pas, en raison du caractère de réalité absolue qu'ils donnent à ce deux concepts.
Ceux qui tiennent l'espace et le temps comme des réalités absolues comme accidents contestent alors aux mathématiques leur caractère de jugements synthétiques a priori et apodictiques. En effet l'espace et le temps ne sont alors pour eux que des produits confus et occasionnels de l'imagination dont on ne peut trouver la source que dans l'expérience. Ce qui rend impossible les connaissances certaines des mathématiques (non permanence de l'espace et du temps).