Je ne sais pas si votre amie continue à vous suivre, mais pour ce qui me concerne, j’ai beaucoup de difficultés (et ce serait probablement pire sans vos efforts pédagogiques). Il me semble intéressant de revenir sur quelques définitions pour essayer d’éliminer certaines ambiguïté mais aussi pour relier les concepts entre eux. Cela amènera quelques questions. Je m’arrête à la fin de la première page, bien que j’ai lu tous vos post (rapidement sur la fin), car je ne suis pas certain que cela vous intéresse.
Imaginons un enfant de deux ans commençant à parler qui se promène avec son père. Il aperçoit une chose qu’il n’a jamais vue. Ce qu’il en voit est une forme dans l’espace qu’il saura reconnaître s’il revoit celle-ci ou une autre. Ce qu’il voit (le phénomène) est une abstraction, il a abstrait (extrait) la forme de ce qui l’entoure (des autres formes). C’est ce que font tous les animaux dotés d’un cerveau, une poule ne fait pas la différence entre un grain de maïs et un autre. Tout ce que nous percevons sont des abstractions. Nous pouvons donc l’oublier sauf qu’il faut comprendre que nous ne savons faire que cela et que c’est une limitation cognitive. Cette forme est entourée d’air, de lumière… alors que l’enfant la considère comme si elle en était indépendante de façon intemporelle. L’enfant demande à son père de quoi il s’agit, et il lui répond que c’est un arbre. Le père transmet ainsi sa connaissance de l’arbre à son enfant. Il le nomme et peut lui en donner des caractéristiques qui différencient l’arbre des autres choses que peut connaître l’enfant. L’enfant associe les connaissances à la forme qu’il a perçue, lorsqu’il reverra cette forme, il pourra penser que c’est un arbre. Cela, c’est pour ce que nous pouvons percevoir. Mais, l’homme peut également faire des généralisations pour regrouper (généraliser) une forme afin de la nommer, par exemple que tous les arbres forment une espèce végétale, que tous les individus habitant dans un lieu déterminé sont des français ou encore que dans telle situation donnée des individus ne sont pas libres. Ce sont également des abstractions, mais ces choses ne peuvent se percevoir, nous disons qu’elles sont abstraites.
Toutes les choses que nous pouvons nommer sont des abstractions. Les choses peuvent être concrètes, celles que nous percevons, ou abstraites celles que nous avons construites par nos pensées. Les connaissances que j’ai associées à une chose se nomment concept. Mais nous avons d’ores et déjà une ambiguïté sur cette notion, la connaissance de l’arbre qu’à l’enfant n’est pas celle de son père qui n’est pas celle qu’’il pourrait avoir s’il lisait tous les ouvrages qui en parlent.
Et, j'ai une question : je ne vois pas la différence entre la chose et la chose en soi ! Il me semble que c'est un synonyme, sauf à considérer que la chose est le phénomène (la forme perçue par l'enfant), et la chose en soi ce qui a provoqué le phénomène. Mais, si c'est le cas, je ne comprends pas l'intérêt.
Et, j'ai une question : je ne vois pas la différence entre la chose et la chose en soi ! Il me semble que c'est un synonyme, sauf à considérer que la chose est le phénomène (la forme perçue par l'enfant), et la chose en soi ce qui a provoqué le phénomène. Mais, si c'est le cas, je ne comprends pas l'intérêt.
Le concept n’est pas l’opération de l’entendement, « l’aptitude à comprendre », mais un paramètre. Si vous vous souvenez de la référence à la poule, nous observons qu’elle a la connaissance du grain de maïs qui est un concept pour elle. Elle est ainsi capable de comprendre de quoi il s’agit, dit autrement elle sait ce qu’elle peut en faire. Remarquons que ce n’est pas l’entendement qui lui a permis d’avoir cette connaissance, de même que ce n’est pas l’entendement qui permet à l’enfant de comprendre ce qu’est un arbre, c’est la connaissance que lui a transmis son père qui lui-même l’a appris quelque part. Ce n’est donc (généralement) pas l’entendement qui produit le concept... et dire que le concept est une source de connaissances essentielles pour l’homme n’a pas beaucoup de sens, puisque les connaissances sont nécessairement associées à des abstractions, donc à des concepts. Nous ne pouvons pas dire non plus que le concept est une opération (de l’esprit)…
La notion de concept empirique, issu de l’expérience (perception), me semble quelque peu ambiguë. Est-ce la forme (l’arbre) que perçoit l’enfant qui est d’ores et déjà un concept ? Nous pourrions dire qu’il pourrait la reconnaître, mais il ne sait pas ce qu’il peut en faire, car il ne connaît pas le concept associé. Par ailleurs, un concept peut décrire une chose abstraite que nous ne pouvons pas percevoir, dans ce cas il ne provient pas directement de l’expérience (la perception de la chose associée). Un extra-terrestre est un concept créé par raisonnement, nous ne l'avons jamais perçu (est-ce qu'un tel concept a un qualificatif ?), le concept de société peut ou non avoir été créée par raisonnement, est-ce que l'arbre était un concept empirique avant que nous ayons appris à le connaître et plus maintenant ? Ou peut-être est-ce simplement un concept associé à une chose concrète, dans ce cas l'arbre, ainsi que l'extra-terrestre, seraient des concepts empiriques, mais pas la société ?