etoilefilante a écrit: Vangelis peut-être pourrait apporter une dimension nouvelle sur ce qui motive Kant " pour opérer un changement de perspective", un point de vue supplémentaire pour éclairer cette leçon qui est conçue pour venir en aide à une "élève", et diffuser les idées de Kant, selon la sensibilité de l'auteur du haut de son parcours scientifique. Cela aiderait à ma compréhension.
Kant veut sauver la métaphysique. Or, il se demande pourquoi les sciences comme la mathématique, la logique ou la physique (dans une certaine mesure) réussissent si bien, alors que la métaphysique se perd en conjectures. En étudiant les mathématiques, il constate qu'elles possèdent une connaissance a priori, c'est-à-dire avant toute expérience, et qui s'applique à l'objet. En effet, quand je m'apprête à faire une addition, je n'ai pas besoin de connaître les objets de cette addition ; je reste dans le cadre fixé par les mathématiques et en applique ses lois. De plus, les objets mathématiques sont entièrement
pures parce qu'ils ne découlent pas de l'expérience (Kant parlera de raison
pure dans la même acception). Et ça marche à tous les coups, quels que soient les objets de l'addition (les chiffres, en l'occurrence). Donc ce sont les mathématiques qui initient le résultat que je vais avoir de cette addition avant même que je ne fasse l'expérience de l'addition. Ces conditions mathématiques font entrevoir à Kant deux qualités dans leurs positions
a priori. La première est la nécessité, car cela signifie qu'il y a nécessairement quelque chose d'autre que l'expérience, comme par exemple des concepts, pour structurer et rendre possible l'expérience mathématique. Et la seconde est son caractère universel, car l'expérience seule ne peut pas prétendre à l'universalité. Ainsi, ces conditions doivent être
a priori, c'est-à-dire avant l'expérience.
Il faut donc s'inspirer de ces sciences qui réussissent et essayer de les appliquer à la métaphysique. Et Kant en déduit qu'il faut que ce soit l'homme lui-même qui pose les conditions de la possibilité de connaissance sur l'objet, et cela avant toute expérience (
a priori), car l'objet seul, sans concept pour le structurer, ne peut rien nous dire. Ainsi, l'ancien paradigme qui faisait que l'objet nous donnait tout de lui est caduc. Kant va donc partir de l'homme pour arriver à l'objet, et non l'inverse. C'est la fameuse révolution Kantienne, inspiré dans sa dénomination de la révolution copernicienne.