Dienekes a écrit:
Je comprends mieux, merci. Ironie n’est pas ici à prendre au premier degré, mais tourné contre les tenants du droit naturel et les sceptiques.
 


Je suis en train de lire Le nomos de la Terre de Schmitt. Il se trouve que ce dernier fournit sa propre interprétation (dans le cadre de sa théorie) du célèbre passage de Pascal (dont nous parlions antérieurement avec agur) :

Il faut nommer en premier lieu la fameuse phrase de Pascal : "Un Méridien décide de la vérité." On ne doit pas attribuer cette expression de souffrance et d'étonnement à un scepticisme universel et relativiste, qui se bornerait à faire état des nombreuses variations du droit positif selon les pays et les époques. Il ne s'agit pas de banalités de ce genre, mais bien au contraire d'un fait capable d'ébranler un homme pensant comme l'était Pascal, à savoir que les princes et peuples chrétiens s'étaient mis d'accord pour considérer que dans certains espaces l'opposition entre droit et non-droit n'existait pas. Le méridien de Pascal n'est en fait rien d'autre que le méridien des lignes d'amitié de son époque, qui en effet avait ouvert un abîme entre la liberté, c'est-à-dire l'absence de droit au sein d'un état de nature, et le domaine d'un état "civil" ordonné.

Carl Schmitt, Le nomos de la Terre, 1950, PUF, p.96