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Expérience de psychologie sociale, l'expérience de Asch

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Laurehirth, non. Le sujet se pose bien évidemment des questions, mais les stimulus utilisés ne laissent pas de doute. C'est un peu comme si je vous disais: "Entre un bâton de 10cm et un bâton de 20 cm, lequel est le plus grand ?" La réponse est évidente, et dans l'expérience, les compères (le naïf pense que les autres sont des individus sélectionnés comme lui, ils sont donc, comme lui, des sujets de l'expérience) choisissent d'aller contre l'évidence perceptive. Le naïf se conforme tout de même. Et pour montrer que le sujet ne pense pas qu'il se trompe, une des variantes de l'expérience met le naïf à part. Tantôt les réponses seront gardées secrètes, tantôt elles seront énoncées à voix haute devant les autres compères. Dans le premier cas, même si les compères vont contre l'évidence perceptive, le sujet répond bien. Dans le deuxième cas, le sujet suit l'avis des compères. Non non, le sujet sait qu'il a raison. Une autre variable donne au naïf un compère qui donnera la bonne réponse, alors le sujet se rapproche du compère, et sachant son avis soutenu, se fiera à l'évidence perceptive.
Mais vous verrez cela dans vos cours plus en détail, puisque j'ai cru voir que vous rentriez en psychologie: le conformisme est au programme de première année. (enfin, ça a été le cas pour moi :))

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Je voudrais vous faire partager mon regard sur cette question du conformisme qui résulte d'enseignements "interdisciplinaires" que j'ai pu récolter au cours de mes différentes lectures. Je dirais qu'on ne peut bénéficier de tout l'intérêt que présente ce type d'expériences de psychologie sociale et les conclusions à en tirer au niveau du conformisme individuel, sans associer ces observations aux données fournies en particulier par la psychanalyse, à savoir en l'occurrence qu'un individu n'a aucune signification en soi, aucune existence propre (entendu au sens de "conscience" et, au niveau de l'appareil psychique, de l'ensemble conscient/inconscient..) en dehors d'une extériorité, d'un Tout dont il fait partie intégrante, sachant que tout dépend aussi du symbolique.

C'est dans ce type d'expériences que se manifeste le besoin de résoudre cette contradiction permanente, propre à toute réalité mentale et physiologique, en même temps que sociale, qui obéit à une logique non pas simplement causale, mais à une logique plus complexe car, fonctionnellement parlant, de type "organique". Comment chaque individualité (qui appartient à ce "corps" dit social) va-t-elle devoir concilier, dans son comportement au sein du groupe, cette dichotomie résultant de la "polarité" des deux tensions ou tendances opposées qui l'animent, aussi inconscientes que contradictoires : la première comparable à une force (pulsion) "centripète", dirigée vers l'intérieur, confrontée à l'obligation du besoin d'affirmer sa différence par rapport à ce tout formé des autres membres du groupe, pour justifier de sa singularité et son originalité – voire de sa supériorité - comparativement aux autres. Condition indispensable pour satisfaire son amour propre ou narcissisme (cf. notion d'idéal du moi).
Force agissant en concurrence d'une deuxième dirigée à l'opposé, vers l'extérieur et vers les autres, force "centrifuge" d'attraction et adhésion au groupe, tout aussi irrésistible mais cette fois assurant une fonction "unifiante" (cf. "moi idéal", stéréotypes, leadership) auquel il va vouloir se conformer, pour y trouver une identité. Condition indispensable cette fois pour satisfaire son besoin de ressentir la réalité de sa propre existence mais aussi d'être accepté, voire aimé, "reconnu" dans le regard de l'Autre qui lui renvoie sa propre image comme le ferait un miroir. Dichotomie et forces contradictoires qui devront sans cesse et à chaque sollicitation, agir en vue de réajuster leur point d'équilibre.

La psychologie sociale parlera de nécessité d'adaptation sociale (individu acceptant la société), ou encore d'intégration sociale (groupe acceptant l'individu). La psychanalyse interfère dans ces domaines pour expliquer aussi comment au niveau des normes morales, intervient dans l'inconscient de l'homme civilisé la formation du "surmoi" (sorte de juge intérieur qui dialogue avec le "moi", menaçant de le sanctionner en cas de faute, satisfaisant à son besoin plus ou moins prononcé de se valoriser, jusqu'à s'auto-punir, etc…) qui complique encore les schémas lorsqu' interviennent dans les comportements au sein des groupes (concurrents et à tailles multiples), des jugements résultant non plus de simple perception-conscience-connaissance, mais incluant des "valeurs" relevant de conscience faite d'une Raison devenue morale.
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