Portail philosophiqueConnexion

Bibliothèque | Sitographie | Forum

Philpapers (comprehensive index and bibliography of philosophy)
Chercher un fichier : PDF Search Engine | Maxi PDF | FreeFullPDF
Offres d'emploi : PhilJobs (Jobs for Philosophers) | Jobs in Philosophy
Index des auteurs de la bibliothèque du Portail : A | B | C | D | E | F | G | H | I | J | K | L | M | N | O | P | Q | R | S | T | U | V | W | X | Y | Z

L'apprentissage de la philosophie implique-t-il l'apprentissage de connaissances ?

power_settings_newSe connecter pour répondre
4 participants

descriptionL'apprentissage de la philosophie implique-t-il l'apprentissage de connaissances ? - Page 3 EmptyRe: L'apprentissage de la philosophie implique-t-il l'apprentissage de connaissances ?

more_horiz
"Une question ne surgit que d'une expérience", on est bien d'accord. Mais pourquoi surgirait-elle d'une expérience philosophique ?
Un autre fait qui nous éloigne mais qui n'a pas de sens. Je dis que l'on n'a pas forcément besoin de savoir pour philosopher. Vous dites que sans savoir on ne peut philosopher. Or on affirme des choses qui peuvent être tangibles en réalité.
Pour l'artistique, il me semble que c'est Picasso qui avait fait une chaise magnifiquement détaillée au début de sa carrière. Et pour exprimer son art, il l'a justement refaite sous forme de traits pour exprimer le fait que l'art est une idée plus qu'une technique.

Dernière édition par gaz le Jeu 8 Mar 2012 - 0:59, édité 1 fois

descriptionL'apprentissage de la philosophie implique-t-il l'apprentissage de connaissances ? - Page 3 EmptyRe: L'apprentissage de la philosophie implique-t-il l'apprentissage de connaissances ?

more_horiz
Décidément, jean ghislain, vous m'avez compris. Je pense que je suis à la philosophie ce qu'un illettré est à notre société. Mais un illettré a le droit de vote.

Sinon, pour votre remarque sur le monde et son existence, je dois vous livrer un questionnement identique à un âge limite de ma mémoire. En effet, un jour je me suis dit que le monde de nos parents devait être bien triste en noir et blanc. Un monde sans couleur !! Et oui, le seul regard que j'avais, c'était les photos !! Mon interprétation fut vite faite à cet âge de découverte. Bien sûr, très vite j'ai compris, ou on me l'a expliqué.
Pourtant, bien plus tard, j'ai suivi à la TV un reportage sur la vision des animaux. Or tous les animaux ne voient pas les mêmes couleurs. Le chien par exemple voit en noir et blanc ,sauf les couleurs très vives comme le jaune et l'orange si ma mémoire est bonne. Mince alors, finalement, quel est le vrai monde ? Puis, encore plus tard, je me suis intéressé à la photo (étrangement), et cette question m'est revenu. Or après l'analyse du prisme, etc., j'ai appris que les couleurs venaient du photon. Tiens ! Et le photon est, si je me souviens bien, l'électron qui traverse l'hydrogène. Mais au final de cette histoire, c'est que le photon n'a pas de couleur ! La couleur est donc une énigme.

Quelle étrangeté que la vie ! Enfin, cette expérience me fait penser à ces termes de "certitudes communes" car la couleur est une certitude pour l'homme, mais que pour lui.

descriptionL'apprentissage de la philosophie implique-t-il l'apprentissage de connaissances ? - Page 3 EmptyRe: L'apprentissage de la philosophie implique-t-il l'apprentissage de connaissances ?

more_horiz
gaz a écrit:
"Une question ne surgit que d'une expérience", on est bien d'accord. Mais pourquoi surgirait-elle d'une expérience philosophique ?

Qu'entendez-vous par "expérience philosophique" ?
Comment distinguer une expérience d'une expérience philosophique ?

descriptionL'apprentissage de la philosophie implique-t-il l'apprentissage de connaissances ? - Page 3 EmptyRe: L'apprentissage de la philosophie implique-t-il l'apprentissage de connaissances ?

more_horiz
Ah ! ça devient enfin intéressant et ça commence à prendre de la consistance.

gaz a écrit:
vous dites par exemple dans cette dernière remarque que "rien n'est moins naturel que l'interrogation philosophique".
Et pourtant moi, je pense que c'est peut-être la seule vertu que la nature nous a donnée du fait même de la conscience du temps qui passe.
A quoi servirait d'avoir un passé et un futur si ce n'est de se pencher dessus ?
jean ghislain a écrit:
C'est ce que dit Heidegger à propos de la conscience du temps : il mène à l'angoisse, et c'est cette même angoisse qui nous fait réfléchir sur notre vie

Là, nous avons bien affaire à une "porte" ouverte sur la philosophie. Toutefois, la conscience du temps qui passe n'est pas la même pour tous : pourquoi y en a-t-il que ça rend philosophes, et pas les autres ? - Contentons-nous, pour lors, de le formuler ainsi : pourquoi la conscience du temps qui passe fait-elle surgir la pensée, chez les uns, mais le déni du réel chez les autres ? - Allons plus loin : pourquoi la conscience du temps qui passe fait-elle des uns des angoissés (pas d'angoisse, pas de pensée), mais pas les autres ?

gaz a écrit:
Vous vouliez deux notions artistiques qui serviraient d'exemples : un tableau, et en opposition les copies ou même pour aller plus loin, le poster de ce tableau.

Nous ne parlons pas de la même chose. Vous parlez des œuvres et des copies ; je parle des idées artistiques, de l'inventivité, technique ou pas : l'invention de la perspective, l'organisation du tableau, sa composition...

gaz a écrit:
Quant au terme que j'ai employé : "certitude commune de conception", il est vrai que ces mots sont un gros résumé de ma pensée. Ainsi, je pense que beaucoup de choses ont été créées par l'homme pour l'homme. Après le temps, la faculté qu'il lui fallait pour évoluer était la communication. Mais quand on communique, il faut que l'on se comprenne. Ainsi, le bleu est le bleu pour tout le monde (sauf problèmes), 1 + 1 = 2.

Cette fois c'est plus clair. Vous parlez de ce qui est devenu "commun", évident pour tous, un acquis. Je parle d'autre chose, par exemple des dimensions fractales, de la courbe de Peano, etc., autant d'idées qui sont loin d'être une évidence pour tous.

gaz a écrit:
je vous assure que ce savoir m'aide à juger le monde autrement que le commun des mortels influencés par les médias.

Là vous dites quelque chose d'important et de significatif : un savoir qui aide à juger. Voyez comme le savoir dont on parle n'est pas fait pour collectionner des coquillages comme le fait un intellectuel idiot, mais uniquement pour juger (par vous-même). Là, on se rapproche très nettement de la philosophie. Acquérir un savoir qui aide à vivre, qui fait vivre.

jean ghislain a écrit:
Pourtant, je crois que pour quelques-uns (et j'inclue gaz), le questionnement philosophique est bel et bien là. Ce même questionnement qui fait tout remettre en question d'une façon certes primaire mais bien réelle. Pour cela, comme je l'ai dit, nul besoin de lire des auteurs (cela venant plus tard nécessairement). Je vous livre une expérience personnelle : à 6 ans je me demandais si le monde existait ou si je vivais un rêve... c'est le genre de raisonnement que j'espère découvrir dans chaque être qui se pose des questions philosophiques...
gaz a écrit:
"Une question ne surgit que d'une expérience", on est bien d'accord. Mais pourquoi surgirait-elle d'une expérience philosophique ?

Là encore, on se rapproche de quelque chose qui a du sens. Il vous manque seulement, à vous deux, un paramètre. L'expérience, vous oubliez qu'elle n'est pas d'emblée philosophique, il faut la convertir en expérience philosophique. Ainsi, jean, quand à 6 ans vous vous posiez votre question, elle n'était pas encore philosophique : elle vous a prédisposé à la philosophie (elle vous a rendu réceptif à, disponible pour). De même, gaz, je crois volontiers que, au moins par la manière dont vous vous interrogez, vous êtes réceptif à la philosophie (et vous faites des remarques qui vont en ce sens). Bref, il se passe quelque chose, une expérience se produit et, cette expérience, n'étant pas en soi philosophique (sans quoi elle le serait pour tous indistinctement), "transforme" une personne, la prédispose, la rend réceptive à la philosophie : l'expérience a ouvert son esprit (comme on ouvre un fruit, ou comme on parle de l'Ouvert, une béance, un gouffre), ce qui implique une douleur, une difficulté, une remise en cause dont on ne revient pas, parce qu'il n'y a plus de retour.

gaz a écrit:
Je dis que l'on n'a pas forcément besoin de savoir pour philosopher. Vous dites que sans savoir on ne peut philosopher.

Attention, je ne réduis pas le savoir au seul savoir livresque. Un savoir qui n'est pas vécu ne vaut rien (de toute façon l'intellectualisme est insupportable).

Dernière édition par Euterpe le Mar 16 Aoû 2016 - 16:24, édité 2 fois

descriptionL'apprentissage de la philosophie implique-t-il l'apprentissage de connaissances ? - Page 3 EmptyRe: L'apprentissage de la philosophie implique-t-il l'apprentissage de connaissances ?

more_horiz
La réponse philosophique ne se trouve pas dans la finalité puisqu'elle n'est pas une réponse finalisée comme oui/non.
Au final, la réponse se trouve dans son explication, dans son déroulement. Et à ce point, effectivement, plus on a de connaissance et plus il est facile d'expliquer.
Une réponse non philosophique est une réponse concrète, c'est une solution par exemple, c'est défini précisément et du coup, ça peut être vrai ou faux. C'est une réponse qui justement appelle des notions de "sens commun défini".

Euterpe a écrit:
Attention, je ne réduis pas le savoir au seul savoir livresque. Un savoir qui n'est pas vécu ne vaut rien (de toute façon l'intellectualisme est insupportable).
Là je trouve ça étrange, vous dites que le savoir qui n'est pas vécu ne vaut rien ! Vous auriez donc vécu tout ce que vous avez lu ? Avec votre savoir, j'imagine que vous en passez du temps à lire, alors si en plus vous l'avez vécu afin de tout expérimenter ! N'y voyez absolument pas de remarques désobligeantes, le ton de mes propos est fortement amical.

Sinon, pourquoi le temps rends certaines personnes philosophe et pas d'autre ? Et bien par le simple fait de questionnement. Un exemple concret, le fait de se demander pourquoi on trouve que nos enfants grandissent vraiment trop vite ? Et bien parce que l'on vit leur époque avec notre regard d'aujourd'hui en pratiquant un copier-coller de notre expérience de l'espace-temps de cette époque propre.

Euterpe a écrit:
Là vous dites quelque chose d'important et de significatif : un savoir qui aide à juger. Voyez comme le savoir dont on parle n'est pas fait pour collectionner des coquillages comme le fait un intellectuel idiot, mais uniquement pour juger (par vous-même). Là, on se rapproche très nettement de la philosophie. Acquérir un savoir qui aide à vivre, qui fait vivre.
Mais justement, juger n'est pas philosopher ! On juge des faits de société avec des réponses suivant un contexte, etc. Maintenant il va de soi que le savoir implique une meilleure justesse dans le jugement, et certainement dans le fait de philosopher.

Euterpe a écrit:
n'étant pas en soi philosophique (sans quoi elle le serait pour tous indistinctement)
Votre raisonnement tient du même raisonnement qui fait croire en Dieu ou non. C'est le suivant : on ne peut croire en Dieu puisqu'on ne peut démontrer concrètement qu'il existe. Par opposition : on ne peut pas dire que Dieu n'existe pas puisqu'on ne peut démontrer qu'il n'existe pas.

Personnellement, je pense que tout le monde a la capacité de faire de la philosophie à son échelle. Échelle proportionnelle à son savoir et à son expérience. Après, de fait, il y a des gens qui se contentent de leur situation et arrivent très bien à vivre sans questionnement. Mais c'est indépendant du savoir et de l'expérience.

Dernière édition par gaz le Jeu 8 Mar 2012 - 1:49, édité 1 fois
privacy_tip Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
power_settings_newSe connecter pour répondre