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Qu'est-ce que l'être ?

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Silentio
Desassocega
6 participants

descriptionQu'est-ce que l'être ?  - Page 5 EmptyRe: Qu'est-ce que l'être ?

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Il me semble que le danger est dans l'absence de regard face au destin, par la reclassification subalterne de la conscience par Heidegger.
E. Levinas, En découvrant l'existence avec Husserl et Heidegger, Édition Vrin, p. 98 a écrit:
A la place de la conscience de la philosophie traditionnelle, laquelle, en tant qu'elle prend conscience reste sereine et contemplative, extérieure au destin et à l'histoire de l'homme concret dont elle prend conscience, Heidegger introduit la notion du Dasein comprenant ses possibilités, mais qui, en tant que comprenant, fait ipso facto son destin, son existence ici bas. Ainsi, avec la notion du Dasein, l'illumination interne que connaissaient les philosophes de la conscience, devient inséparable de la destinée et de l'histoire de l'homme concret : l'une et l'autre ne font qu'un. C'est l'homme concret qui apparaît au centre de la philosophie ; par rapport à lui, la notion de conscience n'est qu'une abstraction, séparant la conscience – l'illumination en tant qu'illumination - de l'histoire de l'existence.

Pour la conscience se référer aux § 55, 56, 57 d'Être et temps.

Ce que j'en ai saisi (tout en pensant ne pas avoir compris vraiment), c'est que le Dasein en appelle à la conscience pour se défaire du "on" et retrouver son authenticité.

Sur le destin se référer au §74 d'Être et temps.

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Silentio a écrit:
Dans un entretien, Lefort nous met en garde contre le danger que représente la conversion de l'Être en destin par les heideggériens. Que veut-il dire par là ? Puisqu'il a parlé des philosophies détruisant le sujet auparavant, cela signifie-t-il qu'il redoute la totale détermination de l'individu et de l'histoire par le social ? Ce qui nous conduirait vers le totalitarisme ?
En effet, si le Dasein est un Mitsein, et si on admet que le Mitsein n'est pas une collection d'individus, de "destins isolés", mais un destin et un projet communs, quid de l'individu comme sujet autonome, politique, agissant sur son destin, donc ? D'autant que le sens du collectif, chez Heidegger, n'est pas immédiatement identifiable comme quelque chose de politique. S'il parle de destin, c'est aussi pour montrer qu'on ne peut certes tout contrôler, puisque nous sommes jetés dans des circonstances que nous n'avons pas choisies, que nous soyons un individu ou un peuple. Mais quant à savoir en quoi peut consister le fait de vivre authentiquement son destin, quant à savoir s'il y a de vrais critères et lesquels, pour le savoir, c'est quand même difficile à déterminer chez lui. Ça suppose une sorte de vision historique, telle qu'un dieu, un sage ou un fou, ce qui est tout un, pourrait en avoir. On a vu ce que ça a pu donné au XXe siècle. Et l'inspiration politique ne fut pas donnée à Heidegger.

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Je me faisais une réflexion et une question à pris forme en moi :

Si l'ontologie est une branche de la métaphysique, alors toute question interrogeant l'être est nécessairement métaphysique, non ?
Ainsi, des questions comme "Qu'est-ce que l'amour ?" ou "Qu'est-ce qu'une caresse ?" ou "Qu'est-ce que la justice ?" sont-elles des questions métaphysiques en tant qu'elles mettent l'être en question ?

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Chez Platon, assurément (cf. les Formes). Chez les autres, ça demande réflexion. Évidemment, tout ce sur quoi on s'interroge participe de l'être (sauf le faux ou le non-être chez Platon, par exemple ; du moins, on cherche à déterminer si ce dont on parle existe et quelle est son essence). Maintenant, dire que l'homme participe de l'être parce qu'il est c'est redondant, tautologique et ça n'a pas vraiment d'intérêt. Il y a donc des priorités à établir même si tout est connecté. M'interroger sur l'homme, qui est une partie de l'être, peut seulement relever de l'anthropologie. Mais considérer son rapport au monde peut mener à poser la question de l'être en général et on peut alors penser l'être grâce à la condition humaine ou tout autrement s'intéresser à l'être pour enrichir notre définition de l'homme et de sa situation dans le monde. Penser l'ontologie ou la métaphysique (il y a peut-être une différence entre les deux termes) me semble néanmoins relever d'une hiérarchie : on pense les étants pour penser l'être, la cause logique qui précède le sensible, là où les autres domaines considèrent des étants particuliers. Cela dit, l'ontologie est-elle la finalité ? Chez Platon, la connaissance du vrai (par l'épistémologie et l'ontologie) a une finalité éthique (la vie bonne). De même chez Épicure, la physiologie (étude de la nature) a une finalité pratique (ataraxie). On pourrait alors tout aussi bien dire que l'ontologie se rapporte à l'éthique (qui concerne, chez Spinoza, par exemple, les modes de l'être).

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Aristippe de cyrène a écrit:
Ainsi, des questions comme "Qu'est-ce que l'amour ?" ou "Qu'est-ce qu'une caresse ?" ou "Qu'est-ce que la justice ?" sont-elles des questions métaphysiques en tant qu'elles mettent l'être en question ?

Selon Aristote, c'est la recherche des premiers principes. Le métaphysicien ne s'intéressera pas à la justice ou à l'amour ou tout autre domaine de la connaissance, mais remontera aux causes premières, comme vous pouvez le voir dans le livre d'Aristote, la science des sciences, la science la plus élevée, le plus haut degré de connaissance, ceux qui se posent la question "pourquoi ?", ceux qui connaissent les causes. On peut dire aussi que le métaphysicien s'interroge in fine sur la pensée, car toutes ses interrogations ont pour objet la pensée en elle-même. Donc, plus que la question de l'Être, la question métaphysique par excellence sera : "Qu'est-ce que penser (ou qu'est-ce que la pensée) ?".
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