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Quand la littérature a une portée philosophique.

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JimmyB
invité1899
Nash
Desassocega
8 participants

descriptionQuand la littérature a une portée philosophique. - Page 6 EmptyRe: Quand la littérature a une portée philosophique.

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Écoutez, votre ton commence à sérieusement m'agacer. Vous ne cessez de jouer au procureur à chacune de mes interventions sans jamais développer une seule idée - et ce depuis plusieurs mois. Vous mésinterprétez la plupart du temps ce que je dis (je n'ai ni valorisé la représentation ni ne me suis inscrit à contre-courant de quoi que ce soit), vous critiquez des choses que je ne dis pas en projetant sur moi ce que vous voulez y mettre, ce que vous croyez y trouver, et vous n'expliquez jamais rien. Qu'est-ce que la théorie de la représentation que vous m'imputez ? Et pourquoi la critiquez-vous au fait ? Bref, au lieu de nous faire croire que vous savez quelque chose, démontrez-le. Vous avez sûrement beaucoup de choses à dire, alors faites-le. La prétention n'est vraiment pas de mon côté. Ayez au moins l'obligeance de me répondre comme je le fais toujours, même quand il s'agit de vos attaques infondées et gratuites. Il est si facile de ne défendre aucune thèse, de ne prendre aucun risque, de ne pas chercher à discuter. Vous voulez être utile à la discussion et nous faire part de vos lumières ? Alors commencez par nous dire comment vous comprenez les choses, de quoi et d'où vous parlez précisément. Je vous ai renvoyé à un de mes messages où j'expliquais ne pas connaître grand chose en esthétique. La moindre des choses, pour quelqu'un qui se prend pour un professeur, serait d'étayer son propos. Sans quoi nous finissons par parler dans le vide et à nous donner une importance que nous n'avons pas en gonflant notre poitrail. Cela ne m'intéresse pas le moins du monde. J'ai fait l'effort de produire un début de raisonnement. A vous de le lire comme il faut et d'éclaircir ce qui doit l'être. Mais à la vue de votre réaction je pense que vous faites bien de ne pas vouloir continuer et de vous réfugier dans vos évidences, car à l'évidence vous n'êtes pas un interlocuteur digne de ce nom, vous ne pouvez pas l'être. Notez que j'accepte tout à fait les critiques, et même d'avoir tort, d'être réfuté, encore faut-il que l'on me démontre mon ignorance et la fausseté de ce que je dis. Or vous n'avez rien démontré, et cela ne vous intéresse aucunement. Que faites-vous donc ici ? C'est à se le demander... Quant à vous recommander des lectures, il s'agit de vous signifier depuis quelle perspective j'envisage les choses. Si vous prenez un conseil pour une marque de supériorité je crois que le problème ne peut que venir de vous-même, car alors il n'y a que vous pour ne pas supporter qu'on lui rappelle certaines choses et qu'on l'aiguille.

descriptionQuand la littérature a une portée philosophique. - Page 6 EmptyRe: Quand la littérature a une portée philosophique.

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Desassossego a écrit:
Le problème, c'est que ce n'est pas la nature des sujets abordés qui fait qu'une œuvre est (de portée) philosophique... Comme je l'ai dit, c'est la manière de traiter ce sujet, de le voir, de l'entendre, etc. Parfois la poésie peut rencontrer la philosophie, mais cela reste rare, et beaucoup plus rare que ce que pense le monde.

Le sujet exigerait quand même que chacun se préoccupât, sinon de définir, du moins de caractériser au mieux la philosophie et la littérature. Il y a évidemment plusieurs angles d'attaque. D'un côté, la pensée philosophique se distingue dès l'origine par la volonté de constituer un savoir total ; et, très tôt, on s'est aperçu que le seul fait de penser (philosophiquement) impliquait une réflexivité : comment penser ce qu'on pense (ce à quoi est rapportée la pensée) ? L'objet de la pensée a obligé les penseurs à inventer, disons d'un terme technique, des procédures. Pas de méthode (sens étymologique), pas de pensée. Le romancier peut se montrer théoricien (la surenchère théoricienne des écrivains du XIXe siècle l'atteste), mais il n'expose jamais, dans son œuvre, les procédures qui lui permettent de l'écrire. Le Balzac "théoricien" se trouve surtout dans son avant-propos à La Comédie humaine, le Flaubert "théoricien", dans sa correspondance, le Zola théoricien dans des textes conçus pour le seul exposé de ses théories littéraires. D'un côté, l'œuvre ; de l'autre, la théorie. Il ne peut en aller ainsi chez les philosophes. L'œuvre est et reste en même temps une interrogation sur la manière et les moyens de parvenir à l'objet que se propose son auteur.

Ceci posé, qu'est-ce que le roman ? Un genre littéraire tardif. Le terme lui-même est une métonymie, puisqu'il désigna d'abord, non une production littéraire en tant que telle, mais la langue vulgaire utilisée pour l'écrire. Le roman est donc une langue, celle que n'employaient pas les clercs et les savants. Langue que les poètes n'emploieront que très tard, pour des raisons qui ne font pas partie de ce débat ; retenons seulement, ici, que la langue romane n'est pas, à l'origine, une langue poétique (langue noble), mais prosaïque (dans les deux sens du terme : écriture en prose ; sans beauté), dont l'objet n'a aucune espèce de dignité (thèmes vulgaires, anecdotiques, etc.). Il faudra tout le travail des poètes et grammairiens de la Pléiade, l'influence du théâtre du XVIIe siècle, et celle du roman précieux, pour donner au roman à la fois un contenu (toujours mal établi aujourd'hui) et une valeur littéraire dignes d'en faire un genre à part (à côté du théâtre et de la poésie - les distinctions antérieures se font entre les œuvres poétiques, théâtre compris donc, et les œuvres en prose), pour ne s'en tenir qu'à la France.
Or qu'est-ce qui distingue le roman ? C'est un récit (narration) fictif. Mais en disant cela on n'a encore rien dit. Fiction littéraire en prose qui parle de quoi ? En fait, de rien qu'on pourrait pré-assigner aux romanciers ; en droit, tout. C'est donc un genre né à la littérature comme mauvais genre et devenu le genre idéal de la littérature au XIXe siècle grâce à une particularité qui a quelque chose de la prestidigitation : c'est un pseudo genre ; et le romancier un pseudo écrivain (zoologiste, comme Balzac ? naturaliste, comme Zola ?). Pourquoi mauvais genre, d'abord (jusqu'au XVIIIe siècle) ? Parce qu'il s'intéresse de près, de très près, à ce que la morale réprouve (cf. ses origines libertines). Pourquoi genre idéal, ensuite ? Parce qu'il est le genre bourgeois, démocratique, par excellence ; le miroir que se donne à elle-même la modernité. Entre les deux ? Il aura prétendu montrer des modèles, des héros, empruntant ses thèmes aux tragédies ; il aura dans le même temps démoli le héros, subverti les valeurs (cf. ses origines picaresques) ; il aura, enfin, décidé que les personnages ne doivent pas être nécessairement des héros, des modèles auxquels se conformer, plutôt des représentants de notre médiocrité. Ne parlons pas du roman comme crypto-histoire, ce qui mériterait un développement à part. Signalons enfin que le roman aura permis de donner une alternative indispensable aux penseurs visés par la censure, comme en témoigne tout le XVIIIe siècle, dont de nombreux romans ont une portée philosophique évidente, puisqu'ils dissimulent une pensée qui se développe par des moyens non démonstratifs.

Qu'est-ce que la philosophie ? Un genre argumentatif, comme le sont beaucoup de parties de romans. Or, on parle bien de romans et surtout de contes philosophiques (conte = sous-genre du roman). Les thèmes philosophiques sont très restreints, contrairement aux thèmes littéraires ; mais du point de vue de l'argumentation (je ne prends pas le temps de préciser ce qu'on appelle argumentation implicite, implication du narrateur et du lecteur, en littérature), il est intéressant de rapprocher littérature et philosophie. Ajoutons à cela, mais ça n'a pas beaucoup d'importance, que certaines œuvres philosophiques sont volontiers appréciées pour leurs qualités littéraires, souvent inégales.

Enfin, Desassossego, je vous précisais dans un fil de discussion, je ne sais plus lequel, que la poésie et la philosophie entretiennent des rapports étroits. Rapports qui ne sont pas systématiques, bien sûr, compte tenu de la diversité des formes poétiques (pas de rapport avec les rondeaux, ballades, madrigals, hymnes, etc.).

Desassossego a écrit:
Prenez l'Education sentimentale. Ce dont traite Flaubert n'a rien d'une question qu'il interroge et à laquelle il répond grâce à l'histoire qu'il met en place. Ce serait même un contresens de penser cela, la tension dramatique chez lui étant très faible. Il fait le portrait d'une génération, montre comment en croyant faire de la politique avec des sentiments, tout s'est perdu. Il nous met sous les yeux l'importance du hasard dans les faits historiques, et donne une véritable leçon aux historiens...

Et comment avez-vous deviné que Flaubert dresse le portrait de toute une génération, et pas n'importe lequel ? Il vous aura bien fallu avoir étudié l'œuvre comme si elle répondait à une question.

Dernière édition par Euterpe le Lun 24 Juil 2017 - 7:48, édité 1 fois

descriptionQuand la littérature a une portée philosophique. - Page 6 EmptyRe: Quand la littérature a une portée philosophique.

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Cher Euterpe, auriez-vous des références à nous donner concernant les rapports entre philosophie et littérature romanesque ?

(A l'exception de l'excellent livre de Jacques Bouveresse, La connaissance de l'écrivain, auquel je renvoie les membres.)

descriptionQuand la littérature a une portée philosophique. - Page 6 EmptyRe: Quand la littérature a une portée philosophique.

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Bonsoir,

le mieux me paraît de passer par [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] (notamment Jacques le Fataliste, qu'il vous suffit d'acheter dans une édition de poche avec dossier, pour y trouver des informations et des indications bibliographiques propres à vous donner des pistes de recherche), [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] (peut-être cet article, pour commencer) et [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] (Qu'est-ce que la littérature ?, mais aussi Les Mots).

Ensuite, difficile de se passer de [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] (vous pouvez commencer ici), d'[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] (La déshumanisation de l'art, suivi de Idées sur le roman) et de [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] (se pose, vous le savez, le problème de l'édition française des œuvres pourtant majeures de ces deux-là).

Le plus facile serait quand même de commencer par les critiques littéraires. Dans Figures, de Gérard Genette, vous trouverez de quoi alimenter vos recherches (c'est universitaire et très conceptuel), mais n'oubliez pas la "vieille" école, je pense notamment à Paul Bourget (Essais de psychologie contemporaine, absolument incontournables), Albert Thibaudet (au moins ses Réflexions sur le roman, que vous pouvez ne lire qu'en diagonale), Georges Poulet et Maurice Blanchot (au moins L'espace littéraire).

Enfin, quelques romanciers ouvrent des portes intéressantes. En France, Alain Robbe-Grillet, Pour un nouveau roman ; Nathalie Sarraute, L'ère du soupçon. En Italie, Italo Calvino, en commençant par les Leçons américaines (biblio).

Cette bibliographie n'est qu'indicative, bien sûr. N'hésitez pas à me poser des questions.

Dernière édition par Euterpe le Sam 23 Juil 2022 - 23:46, édité 5 fois

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Merci pour ces références.

Concernant Croce, je me suis procuré il y a quelque temps son Bréviaire d'esthétique. Il y a peut-être déjà des choses à y trouver.
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