Natura a écrit:
J'espère, dans ma vie future, pouvoir faire changer les mentalités en replaçant l'animal à sa juste valeur.

Vous dites pourtant que les critères humains pour en juger sont inopérants, voire ineptes. Dès lors, que vous reste-t-il pour fonder la "juste valeur" de l'animal ? Les animaux sont la nature ; il n'y a pas de valeur dans la nature. Votre initiative n'est pas moins anthropocentrique que l'anthropocentrisme que vous dénoncez.

Natura a écrit:
L'homme est le repère que l'on prend le plus souvent, à terme, pour montrer l'infériorité de l'animalité.

Le développement de l'éthologie indique au contraire que les hommes se montrent de plus en plus capables de s'intéresser aux animaux pour eux-mêmes.

Natura a écrit:
La meilleure solution est certainement de regarder l'homme par rapport à la nature et de même pour l'animal sans confronter les deux.

Outre que l'homme est un animal, vous aurez beaucoup de mal à définir la nature autrement que sous la forme d'un objet culturel, quel qu'il soit.

Natura a écrit:
L'homme restera l'homme, un tigre restera un tigre, un ver de terre restera un ver de terre et une puce, une puce.

Et le radis, un radis. Certes, mais il y a une espèce animale tout à fait particulière et même singulière, l'humanité, pour qui le radis n'est pas seulement le radis ; ni la lune, seulement la lune, mais aussi une "faucille d'or" ; une espèce qui a non seulement inventé, i. e. pensé, formulé, par exemple le principe d'identité : A est A, mais aussi des figures de pensée non logiques, qui lui permettent d'affirmer tout autant que A n'est pas A, que x est y ; une espèce enfin qui porte en elle, et parmi tant d'autres choses, le soleil noir de la mélancolie. Que tout ça ne lui confère aucune espèce de "supériorité", c'est ce qu'il ne serait que trop facile d'établir ; mais tout ça établit de soi une différence, différence qualitative (qualitas = manière d'être, l'être-ainsi), pour reprendre la remarque d'Intemporelle. Il ne s'agit pas seulement de différences relatives, puisque c'est de cela que vous parlez (ne remarquant pas, au passage, que vous adoptez deux postures incompatibles : "juste valeur" des animaux, d'un côté ; relativisme, de l'autre) ; autrement dit, il ne s'agit pas seulement de dire que les euphausiacés sont différents de l'hippocampus abdominalis, mais de dire que quelles que soient par ailleurs les différences entre iceux et icelles des animaux que vous voudrez, elles ne sont pas du même ordre que la différence, en grande partie incommensurable et incompréhensible, entre les animaux, et cet autre animal et cet autre de l'animal tout à la fois qu'est l'espèce humaine. Notez bien que différence, ici, ne signifie pas supériorité.