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La distinction entre la "gauche" et la "droite".

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je critique beaucoup l'absentéïsme, révélateur du désintérêt des populations pour la politique. Les gouvernements devraient peut être réagir à ces indicateurs alarmants. N'oublions pas que ce qui fait un gouvernement démocratique c'est un peuple, une population, ce qui se perd.

Tout à fait. Quand je vois ceux qui ne votent pas en se justifiant par des discours pseudos-subversifs du style : "moi je ne vote pas, les politiciens sont tous de vils personnages, ils disent tous qu'ils veulent améliorer le système mais ils ne font jamais rien, tous des *****"

Franchement je comprends ce genre de réaction, bien que tout ne soit pas vrai dans ce qui est dit là. Et je conçois parfaitement que la politique puisse en dégoûter plus d'un. Mais ne pas aller voter, c'est la pire des réactions. Je ne sais pas si mes cours d'éducation civique me sont montés à la tête, mais ne pas voter, n'est-ce pas renier tout ce pour quoi des milliers se sont battus auparavant ? Le droit de vote est un acquis social durement gagné. De plus le droit de vote n'est pas qu'un droit, c'est aussi un devoir me semble-t-il.

Personnellement je vois les choses ainsi : si on ne vote plus, plus besoin de vote ; si plus besoin de vote, plus besoin d'élections ; si plus besoin d'élections, plus besoin de changement de gouvernement... Et on sait tous où ça mène.

Ne pas voter, ce serait accepter d'être gouverné par n'importe qui, c'est dire oui à une future dictature.

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Je suis d'accord avec vous Aristippe. Quand on ne vote pas, on laisse les autres décider pour nous, par conséquent on ne doit pas se plaindre de ce à quoi on refuse de prendre part. Si l'on ne vote pas, on n'exprime rien du tout, pire : on s'exclut en tant que citoyen. Cela n'exprime qu'une chose : un refus du type de gouvernement ; dire non au vote, c'est dire non à la démocratie. Pour reprendre je ne sais plus qui, la loi n'a de poids que parce qu'on la prend en considération. Le vote c'est pareil. Si l'on ne vote pas, on enlève l'utilité du vote.

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Michel Rocard a écrit:
Nous sommes dans une société de libre expression, le droit de dire n'importe quoi est un droit fondamental de la personne humaine.

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N'était-ce pas un rôle attribué autrefois au bouffon ?

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Baschus a écrit:
La distinction entre la droite et la gauche n'a plus grande signification, on le voit tous les jours.

Sauf pour ceux qui se revendiquent d'un bord ou de l'autre. Le problème concerne plutôt la représentativité et le bipartisme sous la cinquième République. Entre les partis de gouvernement l'opposition est plutôt factice, surtout lorsque la réalité économique du pays impose à chacun un même mode de gouvernement. Sans argent nous n'avons que très peu de marges de manœuvre. Le problème de cette uniformisation politique est aussi celui de la dépendance du régime politique à un système économique. De Gaulle pouvait encore envoyer balader les intérêts de la Bourse et imposer sa politique, mais qui aujourd'hui pourrait prendre le risque d'aller à l'encontre de la finance ? L'étatisme et l'économisme se sont emparés de tout, nous laissant sans autre choix que de suivre, sinon c'est notre modèle irrigué par eux qui s'effondre.

Malgré cela, il reste des différences fondamentales dans la façon dont les partis actuels répondent aux enjeux actuels, et en s'inscrivant aussi dans leurs traditions : la gauche défend les acquis sociaux et la justice sociale, croit à l'État-providence, à la redistribution des richesses, alors que la droite favorise le travail, l'investissement, la propriété, une conception plus régalienne de l'État. Sur d'autres points, il y a des clivages ou des rapprochements, notamment en ce qui concerne le local et le global, l'Europe, le fédéralisme, ou l'internationalisme, l'alter-mondialisme, tous les universalismes, ou bien encore le souverainisme. On voit aussi poindre les problèmes identitaires, de sécurité, d'immigration, qui sont des thèmes de droite. La morale, elle, semble être l'apanage de la gauche.
Etéocle a écrit:
Par ailleurs, je sais d'expérience que le militantisme n'est jamais perçu par ses acteurs comme un débat d'opinions entre concurrents, ainsi que souhaiteraient nous le faire croire les groupes de presse influents, mais comme une lutte du vrai contre le faux.

C'est ce qui me gêne dans le militantisme, en même temps cela contraste avec la mascarade médiatique des hommes politiques qui sont d'une mauvaise foi à toute épreuve pour gagner des voix. Les militants sont plus honnêtes, ils croient dans leurs idées, il s'agit d'un engagement réel pour une cause. Mais ça ne les empêche pas de faire preuve des mêmes défauts que leurs leaders, d'abord en répétant leurs discours, d'autre part en étant dogmatiques (je trouve ça très bien d'être sûr de soi, je désapprouve néanmoins l'attitude belligérante induite). Soit l'on convainc autrui, soit c'est un ennemi à combattre. Il n'y a pas de demi-mesure. Le pire c'est que bien souvent, ceux qui prônent la liberté contre des fascistes (parfois imaginaires, fantasmés) sont ceux-là même qui objectivent le réel, donnent une identité toute faite aux autres et sont les plus haineux contre ceux qui ne pensent pas comme eux. J'ai pu remarquer qu'il était de bon ton d'être de gauche et de conspuer l'électeur ou le militant de droite (quoiqu'ils aient aussi des défauts semblables) en en faisant un imbécile et un fasciste de nature. Ce manichéisme ne me convient pas.
Liber a écrit:
Je ne suis favorable à aucun parti, mais je me sens naturellement de gauche. En effet, la droite ne s'intéresse pas du tout à la culture (sauf pour prôner les valeurs de la nation). C'est je pense la différence majeure entre droite et gauche aujourd'hui.

Je pense surtout que la culture n'a pas besoin de la politique. Les deux me semblent opposées. Et si l'on étend l'appellation politique (qui concerne la cité et son organisation) aux relations de pouvoir, la culture peut servir de contre-pouvoir pour que les individus s'affirment dans un mode de vie personnel dés-assujetti aux normes. En cultivant ses goûts on se cultive soi-même et on se gagne à soi-même.

Par ailleurs, je ne suis favorable à aucun parti, comme vous, mais certaines idées et certains hommes politiques me plaisent (si on se prête au jeu de la démocratie représentative que l'on a, et que l'on écarte les extrêmes, je me sens plutôt proche du centrisme et de la jeune génération du PS, même si certaines préoccupations de la droite pas toujours très bien vues, pour cause de nationalisme et de soupçon de racisme, m'interpellent ; par exemple l'enjeu du multiculturalisme ou du délitement du modèle culturel français et de nos mœurs). Idéalement je serais platonicien. En laissant une place aux artistes tout de même, l'art pouvant servir de dispositif politique (ayant une fonction dans la cité) comme a pu l'être le théâtre de tout temps. Ou bien je serais rousseauiste (puisqu'il n'y a pas de droit naturel). Pratiquement plutôt sceptique et critique face au pouvoir, apolitique, ou impolitique, cherchant un modèle politique ou éthique favorisant l'individu et la communauté (l'idéal de l'acteur politique est la figure du stoïcien pour moi, même si je le voudrais machiavélien). Il me semble important de défendre un individualisme aristocratique, avec tout ce que ce terme signifie de plus exigeant, sans pour autant se replier sur soi et refuser toute responsabilité collective (a contrario, il ne faut pas être dupe des stratégies de l'État pour s'imposer sur nous). Je suppose qu'on pourrait parler de méritocratie (et donc de justice équitable). Idéalement, encore, j'aimerais un retour à la Rome impériale ou républicaine. Mais on ne peut y revenir, en tout cas la modernité nous force à nous adapter. J'aime la liberté, valeur plutôt réputée de droite et les promesses du libéralisme politique. Cependant, même si je ne suis pas contre le commerce ni la propriété, je suis de plus en plus critique à l'égard de la finance et de l'économisme en général qui nous privent de notre liberté et nous abrutissent. Mais l'étatisme, soutenu par la gauche, avec ses droits sociaux, nous rend encore plus dépendants (je ne dis pas cependant qu'il faut supprimer ces droits). J'aimerais que les États et les citoyens retrouvent leur souveraineté. Concernant les citoyens, d'ailleurs, il me semble qu'ils portent avec eux l'exigence de démocratie qui toujours doit être rappelée, face à une démocratie représentative viciée par les intérêts économiques qui les prive de leur souveraineté propre alors qu'ils incarnent la nation (cependant je déplore l'excès où mènent les droits subjectifs, c'est le règne des opinions et des passions). Je trouve aussi révoltant que l'on ne puisse plus vivre de son travail et que tout soit fait pour que l'on ne sache plus vivre correctement. L'art français par excellence est le savoir vivre. Aujourd'hui en échange du bien-être ou de la promesse de bien-être on n'a plus ni volonté ni savoir ni vie. Je suis très critique de la démocratie, toutefois c'est aussi un défi à relever en espérant qu'elle soit toujours active et critique d'elle-même et forme des individualités fortes dans ses tumultes. Au quotidien ce n'est pas vraiment le cas, mais sait-on jamais. En tout cas, je refuse toute révolution (je suis clairement contre le communisme), sauf celle d'un retour à soi, d'un changement éthique et individuel qui porte le changement localement voire au niveau de l'État. De quoi a-t-on besoin à part ça ? D'instruction, de responsabilisation, de transcendance, etc. Bref, d'une République forte qui ne s'immisce pas partout parce qu'elle sait faire respecter ses lois et produire des citoyens responsables et libres. Cela dit, je suis très pessimiste à l'égard de la modernité et préfère croire à l'alternative qu'est la vie philosophique (celle qu'on trouve promue chez Nietzsche, Strauss et Foucault).
Baschus a écrit:
Les catégories de gauche et de droite sont bien encombrantes.

Il n'y a pas de gauche ou de droite en soi. Il y a des mouvements singuliers, des gauches et des droites, des traditions historiques et des variations, des écarts, des partis qui émergent au centre d'influences différentes et répondant à des contextes nouveaux. Mais sont de gauche ceux qui se réclament de cette étiquette, pareil pour la droite. Et les nouveaux courants emploient des symboles anciens pour manifester leur appartenance à certains traditions dont pourtant ils dévient en partie. Après tout, si le sarkozysme contient des éléments de droite, il est singulier et difficile à classer, n'étant ni vraiment du bonapartisme, ni totalement du libéralisme, ni tout à fait du gaullisme (social), ni un parti nationaliste, chrétien et/ou raciste. Il y a un peu de tout ça sans que ce mouvement politique s'inscrive véritablement à la suite d'une de ces tendances majeures et qui constituent ce que l'on désigne communément comme la droite. Je pense que nous devrions nommer chaque parti et seulement après cela essayer de le rattacher à un grand ensemble. En même temps, quel critère employer pour distinguer ces ensembles ? Nous héritons de conceptions politiques du XIXe siècle, pourtant la situation au XXIe siècle est différente (comme vous l'avez dit c'est la mondialisation, l'uniformisation du monde, avec pourtant des revendications identitaires partout, après la chute du régime soviétique et la fin des grandes idéologies ou la victoire du libéralisme, qui s'accompagne très bien du relativisme culturel de gauche). Mais le XXe siècle s'est fait par rapport au marxisme, selon son acceptation ou non. Aujourd'hui on se demande plutôt s'il faut sauver la planète, concourir économiquement, fédérer les pays ou non, etc. La politique est aussi devenue humanitaire.

Dernière édition par Silentio le Mar 15 Nov 2011 - 18:25, édité 1 fois
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