juliendeb a écrit: Je n'ai rien à reprocher à mon message. Vos interventions sont plus pathétiques les unes que les autres, je ne vois donc pas en quoi je suis plus à moquer que vous...
A mon âge, on se contrefout du jugement des autres, et on place sa fierté ailleurs que dans vos enfantillages. Mon indifférence à votre pathos décuple à ce point votre susceptibilité que vous surenchérissez ; c'est toujours comme ça quand on veut à toute force se saisir du rien. La tumescence du moi est faite pour ne laisser aucune place au réel. Parlons du réel, voulez-vous.
juliendeb a écrit: Pourquoi percevons-nous de deux manières différentes une même conversation ? C'est là, voyez-vous, que se niche quelque chose comme une subjectivité, comme un moi, décidément ineffable, mais existant.
Tris repetita. C'est autre chose que de l'obstination ou de l'entêtement, chez vous. C'est un pathos. Il y aurait quelque chose, mais ce quelque chose étant ineffable, on ne pourrait rien faire d'autre que l'affirmer, et prier les autres de compter sur sa bonne foi. "Puisque je vous le dis ! Je suis un
moi, une
intériorité, une
subjectivité, un
jardin secret, un inaccessible - un autiste, un moi cosmique... !" Ah ? Si vous le dites ! En soi, c'est un argument philosophique : vous le dites !
juliendeb a écrit: je ne connais pas d'autre subjectivité que la mienne.
Quoi de neuf, docteur ? Voici le raisonnement. Je ne connais aucune subjectivité : je n'ai eu l'expérience d'aucune, ni ne dispose d'aucune information sur une quelconque subjectivité. Ni
a priori, ni
a posteriori, je ne puis dire si je parle de quelque chose, ni
a fortiori en quoi pourrait bien consister ce quelque chose. Ergo, ce quelque chose dont je dis que je ne sais pas ce que c'est, ce quelque chose dont je suis incapable d'établir si ça existe, je l'affirme : c'est moi, un flux, le torrent de l'ineffable, qui coule à pleins bords. Mais quant à produire un document, quant à expliquer, quant à développer, quant à argumenter, ce "moi" en est incapable. Il exige l'argument ontologique. Rien que ça, i.e. il se prend pour Dieu. Et, avec ça, il nous cite une phrase de Montaigne dont il n'a pas même conscience qu'elle est un sarcasme adressé à la scolastique !
juliendeb a écrit: Je persiste à penser que mes pensées sont différentes des vôtres au même moment
A votre âge, et quand on a la prétention de tenir un discours philosophique, de pratiquer la philosophie, on a l'obligation de s'élever un peu au-dessus du truisme. Le vôtre est hors-sujet, de surcroît. Ça fait beaucoup ; beaucoup trop quand, de votre propre aveu, vous n'avez pas consulté l'intégralité du topic, dont vous ne savez pas sur quoi il porte.
juliendeb a écrit: Alors qu'est-ce que le moi ? C'est une conscience, la mienne, celle que je vis et endure. C'est une histoire, la mienne, celle que j'ai vécue et endurée. Ce sont des instants où ma conscience se révèle à chaque fois comme mienne. Cette force qui fait mienne cette conscience, si c'est cela que vous cherchez, c'est ce que la phénoménologie appelle la "subjectivité transcendantale", si toutefois on peut l'appeler une "force". Mais évidemment, cette définition n'est que brève et incomplète.
Vous ne savez pas de quoi vous parlez. Vous enfilez des affirmations les unes à la suite des autres ; on ne produit pas un raisonnement avec ça. Faut-il supposer qu'on ne vous a jamais demandé d'écrire la moindre dissertation ? Parce que, pour votre gouverne, enfiler, enchaîner des raisonnements les uns à la suite des autres, c'est le sens littéral du verbe disserter, ce qui vous explique pourquoi la dissertation a été conçue pour apprendre à réfléchir. On ne vous en demande pas tant, dans ce forum ; toutefois, si vous voulez y intervenir, il vous faut produire un raisonnement. Vous êtes loin de soupçonner la masse énorme que constitue la bibliographie correspondant à l'objet de ce topic. Ça explique en partie pourquoi vous exhibez un mystère comme on énonce une évidence.
juliendeb a écrit: sachez que nous sommes dans une discussion sur la subjectivité
Un topic n'est pas réductible à son titre. Tout est dans le premier message. C'est là qu'on est censé construire un sujet. Vous êtes hors-sujet.