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La théorie sur la conscience de Dehaene en question

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Suite…
 
Pourquoi les corps existent-ils à partir d’un milieu qui les porte comme des singularités en modification de lui même ?
 
Préambule:
Si cette question peut être envisagée par la recherche d’un pourquoi et pas seulement d’un comment, c’est que justement il existe un dualisme corps/esprit qui maintient toujours plus ou moins la recherche scientifique et philosophique dans une hésitation qu’en à l’attribution d’un premier dans l’ordre de l’être, donc rechercher dans les « comment » (phénoménologiques) mais aussi ne percevoir le corps (disons humain pour le moment) uniquement que comme un unité de temps et de lieu sensible et pensant n’est pas suffisant, car il peut être aussi identifié dans la recherche de son pourquoi, par une unification particulière ou plus exactement, par ce qu’il génère comme modifications irréversibles par sa seule présence et par ses propriétés, ses activités, et par sa réactivité dans un milieu…
 
La recherche d’un pourquoi tendrait donc à vouloir sortir de ce paradoxe qui légitime autant les philosophies du devenir que celles de l’être, autant la représentation idéelle que morale d’une humanité au commande d’elle même, et surtout pourrait faire sortir de l’accumulation d’un savoir qui ne répond pas aux questions mais les fracture en une suite d’autres questionnements, faisant alors surgir le spectre de la complexité comme l’indépassable réalité que chacun-e a en face de soi !  (et même en soi-même pour la psychologie basique)…
 
Reprenons donc la question du pourquoi les corps existent à partir d’un milieu qui les porte comme des singularités en modification de lui même ? Et essayons de trouver en quoi la réponse à cette question pourrait faire avancer celle-ci, résumée, qui occupe ce sujet :  la conscience comme entité personnifiée par son implication dans un monde sensible est-elle localisable et identifiable dans la fonctionnalité du cerveau ?  (humain puisqu’il s’agit presque uniquement de lui ici)
 
Si le roseau pensant de Pascal préfigure un comment la singularité de la conscience pensante peut en même temps inclure et être incluse dans son milieu en ayant une « supériorité » de se savoir mortelle, la question de l’inclusion devient très vite une mise en perspective d’un infini dans un fini et peut éventuellement ouvrir sur une recherche d’apaisement intérieur que les arts et la vie politique, tout comme les recherches scientifiques peuvent fournir des moyens à son obtention, cette recherche d’apaisement ne suffit pas dès lors où il faut rendre compte des nuances évolutives de la conscience, autrement dit de sa place dans la nature…
 
C’est là où le pourquoi devient incontournable et même plus, devient l’unique questionnement actif et pas seulement réactif comme le serait la réponse à un comment ceci existe ou fonctionne, car la particularité du pourquoi en plus de prendre verticalement l’existence dans son entièreté, fait accéder à la notion de finalité, qui n’est plus de l’ordre de la saisie quantitative des causes nécessaires à l’explication d’un phénomène ou d’une entité comme la conscience, mais suggère son immédiate participation dans le tout, qui n’est plus ni qualitatif ou quantitatif mais inclusivement participante…
 
Le phénomène naturel et la conscience auraient donc un statut existentiel cœxtensif dans l’unification évolutif du réel en un point significatif dont seule la question « pourquoi ? » apporterait la clef, cette ouverture est en faite la seule libération susceptible d’apaiser la conscience, n’en déplaise aux autres tentatives pour résoudre la question de l’existence de la conscience :  soit par aménagement du monde par les techniques, soit par emménagement dans le monde par le langage, soit par déménagement du monde dans les arts, soit encore par réaménagement des mondes par les projections figuratives de la psychologie et consœurs…
 
Car le questionnement du pourquoi est comme la conscience, une tension actuelle, ou dit autrement un temps localisé de contacts avec le réel objectif et le réel subjectif, ainsi le pourquoi ne suggère que ce qu’il désigne immédiatement comme relation subsistante, comme immédiateté de la présence où justement il n’est plus question de départager tel élément de tel autre, ou de situer celui-ci ici ou en rapport à tel autre, mais de rentrer dans une acceptation unifiée du tout, de ne le percevoir dans sa diversité et sa multiplicité que par son unité, donc de refermer le raisonnement pour entrer en contemplation…
 
Le pourquoi de la conscience et pourquoi les corps existent à partir d’un milieu qui les porte comme des singularités en modification de lui même se trouve résolut si nous acceptons que ce pourquoi est une recherche continuelle de la contemplation du tout par l’un, car à la conscience humaine (mais pourrions nous dire aussi à l’évolution du Tout vivant) revient à tourner la position temporaire du corps vers ce qui unifie ce tout, bien que ne pouvant pas être nommer (comme dit dans le Tao) puisqu’il est au-delà : 1/ de l’explication scientifique parce qu’il n’est plus sécable, 2/ de la déduction parce qu’il n’est plus identifiable, 3/ de l’induction car ses parties ne peuvent plus être mise en relation, 4/ de l’abduction car la valorisation du vraisemblable comme effet ne peut remonter à sa cause, 5/ de l’abstraction sensible car la saisie temporaire du sensible est limitée par le lieu du corps, 6/ de l’introspection car l’immanence de la conscience ne résous pas la singularité de l’acte contemplatif, et même 7/ de la signification car en contemplant l’intelligence unie à la volonté ne désigne rien d’autre que son acte (1), la contemplation comme unité vitale est donc aussi ce qui implique pourquoi le corps existe à partir d’un milieu qui le porte comme une singularité en modification de lui même, cette unité contemplative du corps en son milieu de vie devenant une nouvelle lecture du réel, et donc aussi éventuellement une porte ouverte sur une éco-logie par laquelle la place de l’humain serait enfin et possiblement envisagée comme vraie place dans la nature…
 
 
 
1) Puisque l’on ne connaît la contemplation qu’en contemplant personnellement, l’on pourrait avoir la mémoire d’avoir contempler mais pas de mémoire de ce qui a été contemplé, car il y a bien dans la contemplation naturelle une saisie de l’altérité absolu de son être qui justement révèle l’incomplétude de l’humain singulier, « perdu » dans une infinité de possibles et donc conduit (mais pas condamné) à choisir librement sa place, non pas comme choix tragique (position Nietzschéenne) à partir de sa finitude (élimant toute transcendance) mais à partir de sa capacité à contempler comme renouvellement continuel du regard sur le réel…

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Du coup, il y a peu de chances pour que la philosophie des qualia nous aide à résoudre le second problème : celui du représentationnalisme et de son corrélat, le sophisme de l'homoncule. Si l'on revient à la classification d'Elizabeth Pacherie, on peut tout-à-fait considérer, par exemple que, si les trois dernières catégories qu'elle énumère ("sensations corporelles", "passions-émotions", "humeurs") sont plutôt, des types dprocessus mentaux de nature conative et, donc, dépourvus de tout contenu représentationnel, ce n'est peut-être pas le cas pour la première catégorie ("expériences perceptives") dont la fonction est, après tout, de nous faire percevoir certaines propriétés de notre biotopeDe fait, certains représentants du courant de la philosophie des qualia soutiennent, à l'instar de Fred Dretske, que le représentationnalisme "identifie les états mentaux et les actes représentationnels dans la mesure où les représentations sont dans le cerveau et les faits qui en font des représentations, donc les faits qui les rendent mentales, sont à l'extérieur du cerveau. Un état du cerveau représente le monde d'une certaine manière"(Dretske, Naturalizing the Mind). Manifestement, nous sommes là en présence d'une branche de la philosophie des qualia qui opère une sorte de synthèse du cognitivisme et de la phénoménologievoire du cartésianismeComme pour le premier, l'ambition affichée de Dretske est, le titre de son ouvrage éponyme l'annonce clairement, de "naturaliser l'esprit". Mais, comme pour la seconde, il ne s'agit pas de réduire l'esprit à des phénomènes physiques, encore moins l'éliminer, mais de l'enfermer dans le cerveau physique exactement de la même manière que, chez Descartes, "il existe une petite glande dans le cerveau en laquelle l’âme exerce ses fonctions"(Descartes, Traité des Passions, art.21), auquel cas, rien ne nous empêche plus d'appliquer à cette tendance de la philosophie des qualia la maxime cartésienne selon laquelle "l’esprit, en concevant, se tourne en quelque façon vers soi-même et considère quelqu’une des idées qu’il a en soi ; mais en imaginant il se tourne vers le corps"(Descartes, Méditations Métaphysiques, VI, 4). Nous dirons donc que la philosophie des qualia pèche, pour dire le moins, par son ambiguïté au sujet du représentationnalisme des états-processus mentaux et, par conséquent, ne résout nullement ce problème commun au dualisme classique et à l'approche phénoménologiqueQuant au troisième problème (que nous avons qualifié dpsychologique), celui de l'ineffabilité de l'expérience en première personne, il subsiste plus que jamais dans la philosophie des qualia dès lors que celle-ci admet sans discussion que "se demander quel effet cela fait d'être une chauve souris [what it is like to be a bat] semble nous conduire [...] à la conclusion suivante : il y a des faits qui ne consistent pas en la vérité de propositions exprimables par le langage humain. Nous pouvons être contraints de reconnaître l'existence de faits de ce genre sans être capable de les établir ou de les comprendre. [...] Il est difficile de comprendre ce que pourrait signifier le caractère objectif d'une expérience indépendamment du point de vue particulier à partir duquel son sujet l'appréhende. Après tout, que resterait-il de l'effet que cela fait d'être une chauve-souris si l'on ôtait le point de vue de la chauve-souris ? [...] En d'autres termes, cela a-t-il un sens de se demander ce que mes expériences sont en réalité [are really like] par opposition à la manière dont elles m'apparaissent ?"(Nagel, quel effet cela fait-il d'être une Chauve-Souris ?). Il n'y a pas là l'ombre d'une ambiguïté : "il y a des faits qui ne consistent pas en la vérité de propositions exprimables par le langage humain", et, parmi ces "faits", on trouve, précisément, ce que nous avons appelé "les qualia", c'est-à-dire l'effet que ça fait de ... Dès lors, souligne Nagel, il n'y a aucun sens à "se demander ce que mes expériences sont en réalité [are really like] par opposition à la manière dont elles m'apparaissent" : elles sont ce qu'elles m'apparaissent à moi dans le cadre d'un acte strictement privé d'introspection. Ce qui explique que tout compte-rendu de ce genre d'expérience soit 1) inutile pour soi-même, 2) voué à l'échec pour autrui, donc, effectivement, "inexprimables par le langage humain".



En tout cas, le statut ontologique des états mentaux étant, pour ce qui nous concerne, réglé par l'approche phénoménologique en termes de processus intentionnels mais aussi par le retour proposé par la philosophie des qualia à l'expérience spontanée et à son expression par le langage ordinaire, il reste à s'attaquer aux deux autres problèmes : le problème épistémique concernant la nature représentative ou non des processus mentaux, et le problème psychologique consistant à se demander si de tels processus n'ont réellement de pertinence qu'en première personne. Donc, première question : les processus mentaux doivent-ils être considérés comme une sorte de feuille de route informant un "soi" souverain dans la formulation de ses intentions et, in fine, dans l'accomplissement optimal de ses actes Comme nous l'avons déjà dit, Spinoza est un philosophe substantiellement moniste dans le sens où "la substance pensante et la substance étendue sont une seule et même substance qui se comprend tantôt sous l'un, tantôt sous l'autre attribut"(Spinoza, Éthique, II, 7). Mais il est lexicalement dualiste puisqu'"une modification de l'étendue et l'idée de cette modification sont une seule et même chose exprimée de deux manières"(Spinoza, Éthique, II, 7). Dès lors, même si "certains sont persuadés que le corps obéit au commandement de l'esprit, [...] ni le corps ne peut déterminer l’esprit à penser, ni l’esprit ne peut déterminer le corps au mouvement ou au repos"(Spinoza, Éthique, III, 2) puisque "Dieu est cause immanente mais non transitive de toutes choses"(Spinoza, Éthique, I, 18) : toute modification de la substance (Dieu ou la Nature) lui est intrinsèque, qu'elle s'exprime sous un attribut ou sous un autreLe problème de la représentativité de l'esprit par rapport au corps, tout comme son corrélat, celui de la rétroaction du corps sur l'esprit, se trouvent donc résolus par Spinoza à la racine même de sa réflexion : d'une part, en effet, "le mouvement et le repos du corps doivent provenir d’un autre corps qui lui-même est déterminé par un autre corps au mouvement et au repos"(Spinoza, Éthique, III, 2), d'autre part, "l'ordre et la connexion des idées est le même que l'ordre et la connexion des choses"(Spinoza, Éthique, II, 7). On voit par là à quel point est vaine l'entreprise cognitiviste qui s'évertue à nous "prouver scientifiquement" que le mouvement et l'action du corps sont nécessairement causés par une influence que l'on pourrait crire avec un schéma mécanique faisant intervenir des rouages qui seraient tous de même nature. Ce qu'objectent, en revanche, Spinoza et quelques autres c'est que ce déterminisme causal n'est pas plus une interaction entre l'esprit et le corps qu'il n'en peut exister entre Boris Vian et Vernon Sullivan ou entre l'Everest et le Chomolungma puisqu'il s'agit, dans tous les cas, de deux modes de présentation du même référent. Ce qu'il s'agirait d'expliquer, c'est évidemment pourquoi nous avons recours à ce double lexique-ci et pas à un autrece que Spinoza ne fait pas puisqu'il se borne à constater que "nous ne sentons ni ne percevons de choses singulières à part les corps et les manières de penser"(Spinoza, Éthique, II, axiome 4). Mais, même si ses considérations épistémiques, relatives donc à une théorie de la connaissance, ne remontent pas en amont de ce constat, il en tire, néanmoins, des conséquences d'une extrême importance pour notre propos. En vertu, en effet, de son monisme substantiel, dans la mesure où l'esprit et le corps sont une seule et même chose, "s’efforce[r] par-dessus tout de comprendre les choses telles qu’elles sont en elles-mêmes, et d’écarter les obstacles qui nuisent à la vraie connaissance, [...] s’efforce[r] donc, par cela même, autant qu’il est possible, de bien agir et de vivre heureux"(Spinoza, Éthique, IV, 73), tel est notre destin à nous autres humains.


(à suivre ...)

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Par où l'on voit que le dualisme lexical de Spinoza se double d'un dualisme éthique : "par vertu et puissance, j'entends la même chose [per virtutem et potentiam idem intelligo]"(Spinoza, Éthique, IV, déf.viii). De même, en effet, que "la puissance de penser de Dieu [c'est-à-dire de la Nature] est égale à son actuelle puissance d'agir"(Spinoza, Éthique, II, 7), de même, donc, pour la parcelle finie de la Nature qu'est chacun d'entre nous, "le principe de la vertu est l’effort [conatus] même pour conserver l’être propre"(Spinoza, Éthique, IV, 18) en même temps que "la vertu suprême de l’esprit est de comprendre"(Spinoza, Éthique, IV, 28). D'où le dualisme puissance d'exister/puissance de comprendre, puissance d'agir/puissance de penser ou, si l'on préfère, vertu conative/vertu cognitive. Parallèlement (c'est-à-dire simultanément) à l'effort pour comprendre, il y a l'effort pour exister, le(s)quel(s) effort(s) est (sont), encore une fois, en réalité le même effort considéré de deux points de vue différents : "toute chose s’oppose à tout ce qui peut supprimer son existence et s’efforce, autant qu’elle peut et selon son être propre, de persévérer dans son être [in suo esse perseverare conatur]. L’effort [conatus] par lequel toute chose tend à persévérer dans son être n’est rien de plus que l’essence actuelle de cette chose"(Spinoza, Éthique, III, 6). Dans le cas particulier de l'espèce humaine, et bien que celle-ci ne bénéficie, bien entendu, d'aucun privilège au sein de la Nature, Spinoza consent toutefois à remarquer qu'elle se voit réserver un champ lexical à part. Ainsi, "cet effort, quand on le rapporte à l'esprit seul, s'appelle Volonté, mais quand on le rapporte à la fois à l'esprit et au corps, on le nomme Appétit, et il n'est, partant, rien d'autre que l'essence même de l'homme, de la nature de quoi suivent nécessairement les actes qui servent à sa conservation [...]. Ainsi, le désir, c’est l’appétit accompagné de la conscience de lui-même"(Spinoza, Éthique, III, 9). Il reste que l'effort pour exister et l'effort pour comprendre sont un seul et même effort tantôt exprimé dans le lexique physicaliste, tantôt dans le lexique mentaliste. De là vient que, dans le cas des êtres vivants, "la décision de l’Esprit et l’appétit ou détermination du Corps sont choses naturellement simultanées, ou, pour mieux dire, sont une seule et même chose"(Spinoza, Éthique, III, 2). En d'autres termes, si l'on admet que "la puissance qui permet aux choses singulières, et par conséquent à l’homme, de conserver leur être, est la puissance même de Dieu, c’est-à-dire de la Nature"(Spinoza, Éthique, IV, 4), et si l'on entend à présent "par affect [affectum] les affections [affectiones] du corps par lesquelles la puissance d’agir de ce corps est augmentée ou diminuée, aidée ou contrariée et en même temps les idées de ces affections" (Spinoza, Éthique, III, déf.3), alors on doit conclure que la vertu conative (du corps) et la vertu cognitive (de l'esprit) sont deux expressions du même effet de puissance dont la cause est, pour un être déterminé par ses coordonnées spatio-temporelles, un ou plusieurs affects. On voit que l'argumentation spinozienne est compatible avec le physicalisme le plus rigoureux pour peu que l'on ne soit pas aveuglé, comme le sont les neuro-sciences, par la confusion catégorielle entre la nature (ontologique) des choses et le mode de présentation (épistémique) desdites choses. Dans la mesure, en effet, où "la force par laquelle l’homme persévère dans son existence est limitée et surpassée infiniment par la puissance des causes extérieures […] il s’ensuit que l’homme est nécessairement toujours soumis aux passions, c’est-à-dire qu’il suit l’ordre commun de la Nature, qu’il y obéit et qu’il s’y adapte autant que la nature des choses l’exige"(Spinoza, Éthique, IV, 4), une passion comme effet causal de "la puissance des causes extérieures" peut s'analyser comme le produit scalaire de plusieurs vecteurs-force dont la force résultante est le conatus de la passion en question. Spinoza résout donc notre problème épistémique en nous montrant que nous n'avons nul besoin d'une conception représentationnelle de l'esprit : les "idées", autrement dit les états mentaux ne sont rien d'autre que l'un des deux modes de compréhension possibles (l'autre étant d'en parler en termes de mouvements ou actes du corps) pour des processus par lesquels un être donné réagit aux affects dont il est nécessairement l'objet. Toutefois, il est clair que Spinoza s'éloigne de la phénoménologie et de la philosophie des qualia, non seulement en ce qu'il nous réconcilie, en un certain sens, avec le causalisme obsessionnel des neuro-sciences, mais aussi en ce qu'il abandonne le sens commun sur deux points importants : d'une part, l'éthique, que ce soit sous l'attribut du corps ou celui de l'esprit, acquiert, en tant que principe d'adaptation permanente aux affects dont l'individu est l'objet, une forte coloration darwinienne qui efface donc l'idée d'une spécificité humaine du rapport corps-esprit ; ce qui, d'autre part, et corrélativement, conduit Spinoza à ignorer le problème de la subjectivité humaine, ce que nous avons appelé supra le problème du caractère privé et/ou ineffable des états-processus mentaux. Or, il va de soi qu'ignorer un problème ne saurait valoir résolution dudit problème.


La phénoménologie nous a convaincus du bien-fondé du dualisme corps-esprit en assimilant l'esprit à l'intentionnalité, autrement dit à l'ajustement dynamique nécessaire et permanent du corps vers son objet. Puis la philosophie des qualia nous a montré qu'il est inutile d'hypostasier de tels processus pour la description desquels les intuitions du sens commun et le langage ordinaire sont amplement suffisants. Après quoi, Spinoza nous a fait comprendre que le contenu cognitif des processus mentaux ne consiste pas pour autant à représenter le monde extérieur au corps mais n'est qu'une manière de considérer la réaction conative de celui-ci aux objets qui l'affectent causalement. Il nous reste, à présent, à corriger ce que cette dernière approche a de trop abstrait et de trop général en insistant sur la spécificité humaine du mind-body problem, notamment en nous penchant sur l'évidence, assumée à la fois par la phénoménologie et par la philosophie des qualia, d'une équivalence entre subjectivité et ineffabilité des états-processus mentaux. Disons tout de suite que la philosophie de Spinoza propose d'elle-même les moyens de son propre dépassement. Par exemple lorsqu'il déclare qu'"une vie humaine [est] définie, non point par la circulation du sang et les différentes autres fonctions du règne animal, mais surtout par la raison : vraie valeur et vraie vie de l'esprit"(Spinoza, Traité Politique, V, 5). La raison est, évidemment, une vertu de l'esprit, mais, pour s'inscrire dans son monisme substantiel, ce que Spinoza appelle "raison" "ne demande rien qui soit contre la Nature, elle demande donc que chacun s’aime soi-même, cherche l’utile propre, ce qui est réellement utile pour lui, désire tout ce qui conduit réellement l’homme à une perfection plus grande et, absolument parlant, que chacun s’efforce de conserver son être, autant qu’il est en lui"(Spinoza, Éthique, IV, 18). La raison participe donc pleinement, chez lui, de la puissance de penser et/ou d'exister. D'où le caractère foncièrement social de la raison : "il faut que les hommes cherchent sous la conduite de la Raison ce qui leur est réellement utile [...] et par conséquent soient justes ; les hommes qui sont gouvernés par la Raison cherchent ce qui leur est utile et donc ne désirent rien pour eux-mêmes qu’ils ne désirent pour les autres hommes […] car si deux individus tout à fait de même nature sont unis l’un à l’autre, ils composent un individu deux fois plus puissant que chacun d’eux en particulier : à l’homme, rien de plus utile que l’homme"(Spinoza, Éthique, IV, 18). Bref, Spinoza nous suggère assez clairement qu'il y a bien une spécificité de l'existence humaine, laquelle consiste dans son recours éthique, c'est-à-dire social, à la raison.


(à suivre ...)

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Conscience et raisonnement
 
ou l’ivresse de l’avoir et l’oubli de l’être…
(ou leur inversion dans le "cogito ergo sum")
 
Quelques fois il y a des évidences qui méritent quand même une explicitation et cela se trouve d’autant plus nécessaire dans un contexte par lequel la pensée ordinaire d’une société est enclin à s’enfermer avec une logique positiviste et donc avec une rationalisation méthodique : soit par de l’utilitarisme,  soit dans une recherche de performation , soit encore dans l’entreprenariat pratique, mais aussi dans certaines justifications morales qui font de la valorisation collective, une assurance d’universalité et par là formate par l’éducation les nouvelles générations aux mêmes enfermements idéologiques (capitalisme, socialisme, néo-libéralisme, scientisme, j'en passe et des meilleurs)…
 
Car la pensée logique est idéelle, puisqu’elle assemble les raisonnements successifs de la pensée comme le ferait un céphaloclastophile (voir note), en redirigeant toute sa motivation dans son intentionnalité, en l’occurrence résoudre un casse-tête, comme un puzzle qu’il aurait lui même découpé avec cette particularité qu’il est un miroir fait de pièces stéréotypique (dans leurs formes respectives), qui une fois fini reflétera le visage de celui qui l’aura assemblé, une sorte de narcissisme évolutif n’ayant pas le même intérêt pour la personne qui le fait que pour celle qui le regarde faire…
 
Telle qu’apparaît la conscience au plan naturel, la raison en est absente, je veux dire que la fonction rationnelle qui s’acquière par l’échange langagier et comportemental avec la communauté où la personne gravite, n’est pas donnée dès la naissance, mais se profile et se ramifie par contact avec des sources d’informations rémanentes, car le raisonnement est autant mnésique qu’évolutif, c’est-à-dire qu’il acquière une autonomisation logique sitôt qu’il le peut, car la motivation de la rationalité c’est de s’affirmer en contrôlant l’entrée et la sortie des informations, c’est pourquoi aussi les philosophes rationalistes usent de cette gestion absolutiste de l’information en complexifiant les inférences et les subdivisions dans la signification symbolique de telle ou telle information, pouvant ainsi contrôler l’effet informatif en masquant sa cause, qui est le sens finale de l’information…
 
 
Deux coqs dans le même poulailler…
 
Comme dit supra, la domination de l’esprit rationnel logique, ne peut accepter d’altérité sur son domaine, car la tension qui lui fait s’accrocher à la résolution des problèmes, n’est plus une motivation spécifique de la volonté, mais une recherche d’auto-satisfaction, puisque la raison comme étendue d’auto-évaluation de sa progressivité logique, (sorte de rangement des concepts formels) ne tend plus qu’à se maintenir dans sa basse-cours (le lieu du débat) comme le seul coq (professorat) donnant à ses poules (ses élèves) la préférence de ses "faveurs"…
 
bref, loin d’une approche démocratique de la pensée, le rationalisme se contente de parfaire de jour en jour le miroir qui ne reflète que sa propre image et la basse-cours qui lui rend hommage…
 
La conscience mise en examen ici, « son décodage » puisqu’il y lieu de parler d’une réalité cachée ou cryptée si elle est regardée par le prisme du raisonnement, peut être aussi vu comme le lieu propre de la rationalité, mais assortie d’une nuance de taille, celle qui apporterait quelque chose sur l’origination de sa structure, où la fonctionnalité est entrevue comme une interactivité d’inerrance, puisque l’information transcrite expérimentalement devient une valeur neutre qui quantitativise un rapport de puissance dans une évaluation numérique, et il n’est pas étonnant que la lecture est été le support privilégié du travail expérimental de S. Dehæne, car elle est également l’exponentielle activité de la raison dans son travail de recouvrement du réel, épuisant l’intelligence naturelle (lecture intérieure du réel) dans une opération scriptoriale de lecture extérieure du réel, qui s’éloigne de plus en plus de la langue parlée (car impliquant la volonté affective irrationnelle), et tente de construit un langage logique reflétant le monde phénoménale, de ce point de vue, la raison peut prendre des outils scientifiques ou philosophiques pour s’auto-évaluer en évaluant le réel, sauf qu’il est difficile de faire vivre deux coqs dans la même basse-cours…
 
Conclusion provisoire…
 
Ayant personnellement réfléchi sur la question de la conscience comme tension vitale ultime de l’individu dans son milieu, de l’aperception évolutive de la conscience à partir du principe matériel d’individuation, de la verticalité de l’information transductive saisie dans le mouvement unitif de l’intelligence et de la volonté, (besoins, envies, projets et désir) il ne reste qu’à établir en quoi la conscience au plan collectif, c’est-à-dire la conscience trans-individuelle sociopolitique, établit une correspondance et une continuité de l’information théorique et pratique, comme événementielle projection d’elle-même pour stabiliser son monde… 
 
 
 
* voici les caractéristiques du céphaloclastophile, Publié par Vic à 20:18mardi 11 février 2014 sur le blog : puzzlevic.blogspot.com
 son texte est en noir, ma paraphrase est en bleu...
"En essuyant un échec lors d'une tentative de résolution d'un casse-tête, le céphaloclastophile priorise la stimulation du défi intellectuel
[et plus précisément un vis à vis avec sa propre évolutivité de raisonnement] 
qu'il représente {face} à la frustration de l'échec.
[le seul échec serait l'abandon et pas l'erreur car la raison ne juge la vérité qu'à l'aune de sa propre fonctionnalité, temps qu'elle fonctionne elle n'est pas dans l'erreur mais dans un rapport d'ajustement de son état en maîtrise de son objet : la science]
L'intelligence n'est certainement pas la qualité à privilégier en s'essayant à ces jeux de réflexion. 
[oui plutôt la raison qui cherche la résolution du problème].
La patience du joueur
[son endurance dans le déplacement logique des pièces par évaluation et élimination progressives de leur spécificité réduisant ainsi les qualités déterminantes à une classification quantitative de leurs possibles inclusions, comme tout système logique le fait avec les idées] 
est beaucoup plus mise à l'épreuve que ses neurones 
[en effet, le raisonnement logique est une question de mémorisation des emplacements possibles par voie statistique, donc par inférences des données répertoriées, la patience est l'endurance de l'intentionnalité et plus du tout (ou presque plus du tout) une implication de sa motivation, qui elle est mise entre parenthèse pour n'apporter que de la fragilité au raisonnement logique appliquer au problème à résoudre: finir le puzzle]. 
Il n'est ainsi pas rare de totaliser des dizaines d'essais sur un puzzle, de l'abandonner ensuite quelques jours, pour le reprendre ensuite avec beaucoup plus de chances de réussite." 
[cela est dû effectivement à la fonctionnalité rationnelle qui préconise la théorisation des ensembles et abandonne la recherche de la spécificité, en faisant ainsi la logique propose une suite continue de vecteurs formels qui établissent un pont cohérent uniquement par cohésion des ensembles, comme dans la logique formelle du langage, une temporalité d'exécution permet dans certains cas de prolonger le recouvrement de la motivation par l'intentionnalité et procure en fait un accroissement de l'effort logique propre au puzzle qui est : la totalisation reconstruite d'une image à partir de ses points de délimitation artificielle, ce qui est acceptable pour un jeu devient une aberration dans le "jeu social"]


 
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L’explicitation de la transduction de l’information sensible, comme j’ai essayé de vous l’expliquer dans le post supra, est une saisie de la temporation (maturation) effective du transitoire dans une translation , dit autrement un mouvement qui opérerait un changement d’état, ce que vous nommez : Du physique au psychique : "la voie possible d’une transmutation Par quel biais se fait cette transformation d’énergie ?" et en recherchant un biais vous recherchez en fait un moyen de mesurer l’évolutivité de ce changement d’état, en voulant isoler le mouvement lui même, en lui reconnaissant toute sa spécificité biologique, et surtout en lui attribuant la résolution de la difficile question de l’origine et de la diversité des « niveaux de consciences » respectifs à chaque vivants…(y comprit pour moi des végétaux)
 
vient ensuite de vous cette réflexion : "Si l’on veut que cet effet comportemental opposé (attraction au lieu de fuite) s’accompagne d’un ressenti opposé dans le cadre de l’hypothèse moduliste, il faut nécessairement que les deux neurones « attractifs » ne déchargent pas de la même façon que les deux neurones « répulsifs » afin que la modulation du champ soit différente. » " La différence entre deux états ne se résous pas l’élimination de l’un par l’autre, mais justement de la mutation de l’un dans l’autre, c’est pourquoi il serait mieux de dire contraire à la place d’opposé car si il y a une modification du tout au tout de l’attirance à la fuite, mais une gradualité de sensitivité,  il y a aussi inversement après une fuite, une nouvelle attirance, puisqu’il n’y a pas d’opposition entre la fuite et l’attirance mais uniquement un positionnement spécifique réactif à deux « objets » différents, qui eux même ne sont pas des opposés mais des corps élémentaires distincts…
 
Le modulisme qui porterait son nom d’une adaptabilité proportionnelle en temps réel d’un corps réceptif au contact d’un corps émetteur, ne se limiterait donc pas à certaines espèces animales, car l’unité du vivant nous orienterait à accorder une diversité d’états de consciences appropriées à toute la modulation de la vie, et de prendre alors comme centre du questionnement philosophique sur la conscience :  Pourquoi les corps existent à partir d’un milieu qui les porte comme des singularités de modification de lui même ?
 
Vous concluez ainsi : Qu’il existe un ancêtre du C Elegans qu’on puisse considérer comme lui doué de conscience sensible bien qu’il soit moins riche en neurones, je le veux bien, mais pas sans paires AWA ni AWB ! C’est aussi à cette sorte de question que bien d’autres intelligibilités que celles des sciences physique ou chimique ont essayer de répondre avec des réussites très discutables il est vrai…
 
 
Donc à suivre …
 
1) Descriptif d’un orage wikitruc :
Tant qu'elle n'est pas saturée, sa température change selon le taux adiabatique sec. À partir de la saturation, la vapeur d'eau contenue dans la parcelle d'air condense selon les lois de la thermodynamique, ce qui relâche de la chaleur latente et son changement de température avec la pression est alors celui appelé le taux pseudo-adiabatique humide. L'accélération ascensionnelle se poursuit, jusqu'à ce que la parcelle arrive à un niveau où sa température égale celle de l'air environnant. Ensuite, elle se met à décélérer et le sommet du nuage est atteint quand la particule atteint une vitesse nulle.
 
L'Énergie Potentielle de Convection Disponible (EPCD) pour ce type de nuages est plus grande que pour une averse et permet de développer des sommets de nuages qui atteindront une plus grande altitude. Ceci est important car les gouttes qui s'élèvent dans le courant ascendant perdent des électrons par collision comme dans un accélérateur de Van de Graff. Un plus haut sommet permet d'atteindre une température inférieure à −20 °C nécessaire pour donner un grand nombre de cristaux de glace. Ces derniers sont de meilleurs producteurs et transporteurs de charge, ce qui permet une différence de potentiel suffisante entre la base et le sommet du nuage pour dépasser le seuil de claquage de l'air et donner de la foudre.
 
 
2) Descriptif de l’activité électro-transmetteur des neurones (transduction de l’information)
Définition potentiel postsynaptique:
Le potentiel postsynaptique est une variation du potentiel de membrane d'un neurone postsynaptique. Le PPS est un changement temporaire dans le potentiel de membrane de la cellule postsynaptique provoquée par le flux d'ions chargés par la variation de la probabilité d'un potentiel d'action dans le neurone.
 
Ils sont causés par les neurones présynaptiques qui libèrent des neurotransmetteurs du bouton terminal à la fin d'un axone dans la fente synaptique. Les neurotransmetteurs se lient aux récepteurs sur le terminal postsynaptique, qui peut être un neurone ou une cellule musculaire dans le cas d'une jonction neuromusculaire. Ceux-ci sont collectivement appelés récepteurs postsynaptiques, puisqu'ils sont sur la membrane de la cellule postsynaptique.
 
Le potentiel postsynaptique peut être excitateur (PPSE) ou inhibiteur (PPSI). Une PSP est appelée potentiel postsynaptique excitateur si la membrane est dépolarisée et augmente la probabilité que le potentiel d'action est appelée potentiel postsynaptique inhibiteur si la diminution, le maintien du neurone polarisée.
 
Les potentiels synaptiques, à la différence des potentiels d'action, ont une durée relativement longue et ne sont pas des phénomènes de "tout ou rien". Ces caractéristiques permettent une intégration synaptique, dite sommation, avec différents signaux à la fois excitateurs (PPSE) et/ou inhibiteurs (PPSI) dans la cellule, de sorte que cela peut finalement causer ou inhiber (éviter) un potentiel d'action dans l'axone.
 
La confluence des différents potentiels synaptiques produit un potentiel de sommation, avec une différenciation entre la sommation spatiale et la sommation temporelle des potentiels postsynaptiques. Si deux potentiels du même synapse arrivent dans un court laps de temps, les deux potentiels peuvent se chevaucher, un phénomène connu comme la sommation temporelle résultant de l'amplification du signal. Dans ce cas, provenant de la même synapse, le même signal est toujours amplifié, et peut conduire à une excitation accrue ou une inhibition.
 
En outre, si plusieurs différents potentiels de synapses convergent vers le neurone, la sommation spatiale des signaux a lieu. Pouvoir atteindre les synapses excitatrices ou inhibitrices, respectivement chargés positivement ou négativement, le résultat du potentiel de sommation spatiale dépend de la charge et des forces sur l'axone.
 

 Si cette question peut être envisagée par la recherche d’un pourquoi et pas seulement d’un comment, c’est que justement il existe un dualisme corps/esprit qui maintient toujours plus ou moins la recherche scientifique et philosophique dans une hésitation qu’en à l’attribution d’un premier dans l’ordre de l’être, donc rechercher dans les « comment » (phénoménologiques) mais aussi ne percevoir le corps (disons humain pour le moment) uniquement que comme un unité de temps et de lieu sensible et pensant n’est pas suffisant, car il peut être aussi identifié dans la recherche de son pourquoi, par une unification particulière ou plus exactement, par ce qu’il génère comme modifications irréversibles par sa seule présence et par ses propriétés, ses activités, et par sa réactivité dans un milieu…
 
La recherche d’un pourquoi tendrait donc à vouloir sortir de ce paradoxe qui légitime autant les philosophies du devenir que celles de l’être, autant la représentation idéelle que morale d’une humanité au commande d’elle même, et surtout pourrait faire sortir de l’accumulation d’un savoir qui ne répond pas aux questions mais les fracture en une suite d’autres questionnements, faisant alors surgir le spectre de la complexité comme l’indépassable réalité que chacun-e a en face de soi !  (et même en soi-même pour la psychologie basique)…
 
Reprenons donc la question du pourquoi les corps existent à partir d’un milieu qui les porte comme des singularités en modification de lui même ? Et essayons de trouver en quoi la réponse à cette question pourrait faire avancer celle-ci, résumée, qui occupe ce sujet :  la conscience comme entité personnifiée par son implication dans un monde sensible est-elle localisable et identifiable dans la fonctionnalité du cerveau ?  (humain puisqu’il s’agit presque uniquement de lui ici)
 
Si le roseau pensant de Pascal préfigure un comment la singularité de la conscience pensante peut en même temps inclure et être incluse dans son milieu en ayant une « supériorité » de se savoir mortelle, la question de l’inclusion devient très vite une mise en perspective d’un infini dans un fini et peut éventuellement ouvrir sur une recherche d’apaisement intérieur que les arts et la vie politique, tout comme les recherches scientifiques peuvent fournir des moyens à son obtention, cette recherche d’apaisement ne suffit pas dès lors où il faut rendre compte des nuances évolutives de la conscience, autrement dit de sa place dans la nature…
 
C’est là où le pourquoi devient incontournable et même plus, devient l’unique questionnement actif et pas seulement réactif comme le serait la réponse à un comment ceci existe ou fonctionne, car la particularité du pourquoi en plus de prendre verticalement l’existence dans son entièreté, fait accéder à la notion de finalité, qui n’est plus de l’ordre de la saisie quantitative des causes nécessaires à l’explication d’un phénomène ou d’une entité comme la conscience, mais suggère son immédiate participation dans le tout, qui n’est plus ni qualitatif ou quantitatif mais inclusivement participante…
 
Le phénomène naturel et la conscience auraient donc un statut existentiel cœxtensif dans l’unification évolutif du réel en un point significatif dont seule la question « pourquoi ? » apporterait la clef, cette ouverture est en faite la seule libération susceptible d’apaiser la conscience, n’en déplaise aux autres tentatives pour résoudre la question de l’existence de la conscience :  soit par aménagement du monde par les techniques, soit par emménagement dans le monde par le langage, soit par déménagement du monde dans les arts, soit encore par réaménagement des mondes par les projections figuratives de la psychologie et consœurs…
 
Car le questionnement du pourquoi est comme la conscience, une tension actuelle, ou dit autrement un temps localisé de contacts avec le réel objectif et le réel subjectif, ainsi le pourquoi ne suggère que ce qu’il désigne immédiatement comme relation subsistante, comme immédiateté de la présence où justement il n’est plus question de départager tel élément de tel autre, ou de situer celui-ci ici ou en rapport à tel autre, mais de rentrer dans une acceptation unifiée du tout, de ne le percevoir dans sa diversité et sa multiplicité que par son unité, donc de refermer le raisonnement pour entrer en contemplation…
 
Le pourquoi de la conscience et pourquoi les corps existent à partir d’un milieu qui les porte comme des singularités en modification de lui même se trouve résolut si nous acceptons que ce pourquoi est une recherche continuelle de la contemplation du tout par l’un, car à la conscience humaine (mais pourrions nous dire aussi à l’évolution du Tout vivant) revient à tourner la position temporaire du corps vers ce qui unifie ce tout, bien que ne pouvant pas être nommer (comme dit dans le Tao) puisqu’il est au-delà : 1/ de l’explication scientifique parce qu’il n’est plus sécable, 2/ de la déduction parce qu’il n’est plus identifiable, 3/ de l’induction car ses parties ne peuvent plus être mise en relation, 4/ de l’abduction car la valorisation du vraisemblable comme effet ne peut remonter à sa cause, 5/ de l’abstraction sensible car la saisie temporaire du sensible est limitée par le lieu du corps, 6/ de l’introspection car l’immanence de la conscience ne résous pas la singularité de l’acte contemplatif, et même 7/ de la signification car en contemplant l’intelligence unie à la volonté ne désigne rien d’autre que son acte (1), la contemplation comme unité vitale est donc aussi ce qui implique pourquoi le corps existe à partir d’un milieu qui le porte comme une singularité en modification de lui même, cette unité contemplative du corps en son milieu de vie devenant une nouvelle lecture du réel, et donc aussi éventuellement une porte ouverte sur une éco-logie par laquelle la place de l’humain serait enfin et possiblement envisagée comme vraie place dans la nature…
 
 
 
1) Puisque l’on ne connaît la contemplation qu’en contemplant personnellement, l’on pourrait avoir la mémoire d’avoir contempler mais pas de mémoire de ce qui a été contemplé, car il y a bien dans la contemplation naturelle une saisie de l’altérité absolu de son être qui justement révèle l’incomplétude de l’humain singulier, « perdu » dans une infinité de possibles et donc conduit (mais pas condamné) à choisir librement sa place, non pas comme choix tragique (position Nietzschéenne) à partir de sa finitude (élimant toute transcendance) mais à partir de sa capacité à contempler comme renouvellement continuel du regard sur le réel…


Car la pensée logique est idéelle, puisqu’elle assemble les raisonnements successifs de la pensée comme le ferait un céphaloclastophile (voir note), en redirigeant toute sa motivation dans son intentionnalité, en l’occurrence résoudre un casse-tête, comme un puzzle qu’il aurait lui même découpé avec cette particularité qu’il est un miroir fait de pièces stéréotypique (dans leurs formes respectives), qui une fois fini reflétera le visage de celui qui l’aura assemblé, une sorte de narcissisme évolutif n’ayant pas le même intérêt pour la personne qui le fait que pour celle qui le regarde faire…
 
Telle qu’apparaît la conscience au plan naturel, la raison en est absente, je veux dire que la fonction rationnelle qui s’acquière par l’échange langagier et comportemental avec la communauté où la personne gravite, n’est pas donnée dès la naissance, mais se profile et se ramifie par contact avec des sources d’informations rémanentes, car le raisonnement est autant mnésique qu’évolutif, c’est-à-dire qu’il acquière une autonomisation logique sitôt qu’il le peut, car la motivation de la rationalité c’est de s’affirmer en contrôlant l’entrée et la sortie des informations, c’est pourquoi aussi les philosophes rationalistes usent de cette gestion absolutiste de l’information en complexifiant les inférences et les subdivisions dans la signification symbolique de telle ou telle information, pouvant ainsi contrôler l’effet informatif en masquant sa cause, qui est le sens finale de l’information…
 

La conscience mise en examen ici, « son décodage » puisqu’il y lieu de parler d’une réalité cachée ou cryptée si elle est regardée par le prisme du raisonnement, peut être aussi vu comme le lieu propre de la rationalité, mais assortie d’une nuance de taille, celle qui apporterait quelque chose sur l’origination de sa structure, où la fonctionnalité est entrevue comme une interactivité d’inerrance, puisque l’information transcrite expérimentalement devient une valeur neutre qui quantitativise un rapport de puissance dans une évaluation numérique, et il n’est pas étonnant que la lecture est été le support privilégié du travail expérimental de S. Dehæne, car elle est également l’exponentielle activité de la raison dans son travail de recouvrement du réel, épuisant l’intelligence naturelle (lecture intérieure du réel) dans une opération scriptoriale de lecture extérieure du réel, qui s’éloigne de plus en plus de la langue parlée (car impliquant la volonté affective irrationnelle), et tente de construit un langage logique reflétant le monde phénoménale, de ce point de vue, la raison peut prendre des outils scientifiques ou philosophiques pour s’auto-évaluer en évaluant le réel, sauf qu’il est difficile de faire vivre deux coqs dans la même basse-cours…
 
Conclusion provisoire…
 
Ayant personnellement réfléchi sur la question de la conscience comme tension vitale ultime de l’individu dans son milieu, de l’aperception évolutive de la conscience à partir du principe matériel d’individuation, de la verticalité de l’information transductive saisie dans le mouvement unitif de l’intelligence et de la volonté, (besoins, envies, projets et désir) il ne reste qu’à établir en quoi la conscience au plan collectif, c’est-à-dire la conscience trans-individuelle sociopolitique, établit une correspondance et une continuité de l’information théorique et pratique, comme événementielle projection d’elle-même pour stabiliser son monde… 
 




"Le but de cet essai est d’apporter une contribution, limitée mais originale, à la critique de la nébuleuse postmoderne. Nous ne prétendons pas analyser celle-ci en général mais plutôt attirer l’attention sur des aspects relativement peu connus, atteignant néanmoins le niveau de l'imposture, à savoir l’abus réitéré de concepts et de termes provenant des sciences physico-mathématiques. Plus généralement, nous analyserons certaines confusions intellectuelles, fort répandues dans les écrits post-modernes, qui portent à la fois sur le contenu du discours scientifique et sur sa philosophie"(Alan Sokal et Jean Bricmont, Impostures Intellectuelles, intro.). J"ai l'intention de consacrer prochainement un sujet à ce genre d'imposture, tout particulièrement, à celle qui fleurit sur le présent forum.


PS : les fautes d'orthographe et de syntaxe sont d'origine.
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