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Le déterminisme absolu.

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SimonM
6 participants

descriptionLe déterminisme absolu. - Page 8 Emptydéterminisme

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Vous voudriez nous convaincre que le déterminisme est absolu. Et d'autre part, que Dieu étant le principe et la fin de toutes choses, alors Dieu existe et il est tout.

L’astrophysicien, à supposer qu'il connaisse parfaitement la composition de la matière, et puisse prédire le mouvement et la composition des astres, etc., n'embrasse pas pour autant l'Univers au sens fort, et ne fait jamais ses découvertes et ses prédictions que dans son domaine.

La question que j'aimerais vous poser, est la suivante : pensez-vous que c'est par le raisonnement que l'idée du déterminisme absolu vous conduit à Dieu ?

Pascal à travers son pari ne cherche pas à démontrer l'existence de Dieu, mais il cherche à démontrer de façon probabiliste que nous n'avons rien à perdre à croire à l'existence de Dieu.

Dernière édition par cyr le Mer 14 Aoû 2013 - 20:48, édité 1 fois

descriptionLe déterminisme absolu. - Page 8 EmptyRe: Le déterminisme absolu.

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Vangelis a écrit:
Votre auteur confond la liberté de choix avec le succès du choix. Or ce dernier n'a rien à voir avec le libre arbitre chez Sartre.

Dans l'extrait cité, Sartre fait l'opposition entre l'opinion populaire — qui est de penser que la liberté équivaut à la faculté d'obtenir les fins choisies —, et le concept philosophique — qui est l'autonomie du choix ; on peut choisir, par exemple, de se résigner, ou de lutter. Autrement dit, le succès n'importe aucunement à la liberté.

Ce dont parle Daniel Martin n'a rien à voir avec cette notion de succès, il ne remet même pas en cause le fait qu'il y ait eu un choix, mais simplement le fait qu'il y ait une liberté dans notre sélection de ce choix.
Autrement dit, on vit un processus de décision déterminé par des lois sur lesquelles nous n'avons pas d'influence.
Il dit aussi qu'un libre arbitre de l'homme serait une remise en question du matérialisme, car il pourrait ainsi s'extraire de ces lois et les transcender.

cyr a écrit:
vous voudriez nous convaincre que le déterminisme est absolu.

Les découvertes scientifiques sont là pour appuyer des propos avant tout philosophiques, puisque je ne me base que sur deux notions déjà admises par Saint Thomas d'Aquin : le déterminisme, et le fait que l'univers ait un commencement.
Si par déterminisme absolu, vous entendez remise en cause du libre arbitre, alors pour le coup, je me base effectivement sur des preuves scientifiques.
Serait-il possible que vous définissiez ce que vous entendez par "déterminisme absolu", afin d'éviter une mauvaise compréhension ?

cyr a écrit:
[Et d'autre part, que Dieu étant le principe et la fin de toutes choses, alors Dieu existe et il est tout.

En fait, j'ai développé les caractéristiques de l'impulsion initiale, dont j'ai refait une liste ci-dessous. En remplaçant le terme "impulsion initiale" avec celui de Dieu, on voit que cela regroupe certaines propriétés données au Grand Architecte :
- L'existence de Dieu et l'existence de la matière et du temps sont simultanées ; Dieu a défini les constantes fondamentales, incroyablement bien réglées pour l'apparition de la vie (cf. ici) ; Dieu a engendré le mouvement de l'univers ;
- Dieu a pré-existé à l'existence de la lumière ;
- L'existence de Dieu perdure dans l'univers actuel, elle ne prendra fin qu'à la fin de l'univers ("Il est l'Alpha et l'Omega") ; Dieu est donc en nous et tout autour de nous ;
- Dieu est la première cause (cause définie temporellement, pas logiquement) ; Dieu est la seule création qui existera jamais au cours de l'existence de l'univers ; tout ce que nous faisons existe et est créé à travers Lui, nous n'avons pas de libre arbitre ;

D'ailleurs, je me demande si quelqu'un accepte ces caractéristiques pour l'impulsion initiale ?

Quelques autres pensées qui y sont reliées :

- "Tout est Dieu" (panenthéisme) ou "Dieu est tout"(panthéisme), je ne sais pas trop. En prenant une comparaison avec un réseau d'ordinateur, on peut se demander si ce réseau forme Internet, ou si c'est Internet qui forme ce réseau. L'analogie donnerait alors plutôt raison au panenthéisme.
- La connaissance que nous pouvons avoir de Dieu s'arrête à t=10^(-43)s

cyr a écrit:
L’astrophysicien, à supposer qu'il connaisse parfaitement la composition de la matière, et puisse prédire le mouvement et la composition des astres, etc., n'embrasse pas pour autant l'Univers au sens fort, et ne fait jamais ses découvertes et ses prédictions que dans son domaine.

Que signifie le sens fort de l'Univers ? Si vous parlez d'une connaissance absolue et parfaite, on peut concevoir un astrophysicien qui serait aussi biologiste, économiste… jusqu'à avoir découvert toutes les lois existantes. Ou, à la rigueur, un ordinateur.

cyr a écrit:
Il en est de même pour les autres disciplines. Elles sont toutes déterministes, et quand bien même on croirait au potentiel de chacune d'entre elles dans leur domaine, croire au déterminisme absolu, serait alors supposer que toutes ces approches, « mêlées, mises bout-à-bout » sont suffisantes à connaître et embrasser l'Univers (ou toutes choses), au sens fort.

Oui, je serais tenté de dire que c'est cela, cependant on peut me faire remarquer :
- Le problème de prédictibilité, qui empêcherait la connaissance au "sens fort" (si cela fait partie de la définition)
- On peut aussi dire qu'un aveugle aura beau ingurgiter toutes les connaissances disponibles sur la couleur bleue, il n'aura jamais la sensation du bleu, c'est le concept de "qualia", remis en cause par Daniel Dennett qui dit qu'en fait, c'est sûrement très faisable, l'expérience de pensée ne prouve rien, il faudrait peut-être des millions de mots, mais c'est peut-être faisable.
- Le fait qu'il puisse être impossible pour quelqu'un, ou quelque chose d'intérieur à l'univers de pouvoir posséder une connaissance instantanée de l'univers entier (ce n'est possible que pour l'univers lui-même, ou Dieu).

J'aimerais donc préciser que croire au déterminisme, c'est avant tout croire que la nature ne fait pas n'importe quoi, qu'elle est soumise à des lois strictes qui — dans le meilleur des cas — permettent de prédire son résultat de façon exacte, et — dans le pire des cas, en physique quantique — permettent de savoir quels sont les différents résultats possibles, et dans quel pourcentage ils vont sortir. C'est aussi croire que les mêmes causes entraînent les mêmes effets et qu'une cause entraînera toujours au moins un effet.
Ces approches suffiraient à connaître l'Univers, que je définis par la connaissance de l'ensemble des principes de causalité (non compris la prédictibilité et la possibilité de reconstituer le passé).

cyr a écrit:
Pascal à travers son pari ne cherche pas à démontrer l'existence de Dieu, mais à démontrer de façon probabiliste que nous n'avons rien à perdre à croire à l'existence de Dieu.

Je me souviens de quelque chose comme ça, ce n'est pas lui qui a dit que nous n'avons rien à perdre à croire en Dieu — car dans le pire des cas, on meurt — et que nous avons tout à gagner à croire en lui – car dans le meilleur des cas on va en enfer. Un athée cependant ne gagne rien en mourant si Dieu n'existe pas, et va en enfer si Dieu existe. Cependant, croire en Dieu influence aussi beaucoup la manière de vivre sa vie, donc ce raisonnement est moyennement valable.

descriptionLe déterminisme absolu. - Page 8 EmptyRe: Le déterminisme absolu.

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C'est aussi croire que les mêmes causes entraîne les mêmes effets et qu'une cause entraînera toujours au moins un effet.

Rien de ce que vous n'avez dit ne permet de le justifier.

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SimonM a écrit:
Ce dont parle Daniel Martin n'a rien à voir avec cette notion de succès

C'est pourtant bien ce que veut dire cette phrase : "Or un homme qui posséderait un libre arbitre serait transcendant, il échapperait aux réalités matérielles du déterminisme". Il ne fait pas que placer la transcendance sur un autre plan de la réalité, il souligne aussi par ce fait que l'on échapperait aux contraintes de la réalité déterministe (succès absolu du choix). Ce qui est logique, mais ce n'est pas la définition Sartrienne, qui ne place pas la transcendance dans un autre monde.

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JimmyB a écrit:
C'est aussi croire que les mêmes causes entraînent les mêmes effets et qu'une cause entraînera toujours au moins un effet. Rien de ce que vous n'avez dit ne permet de le justifier.

Le passage où je le dis est celui où je donne une définition du déterminisme philosophique, scientifique, statistique et étendu. Le déterminisme philosophique ayant été discrédité, et le déterminisme étendu étant une notion propre à Daniel Martin, je ne vais garder que les définitions du déterminisme scientifique et statistique.

SimonM a écrit:
Contrairement au déterminisme philosophique, le déterminisme scientifique :
— Prédit qu'une situation évoluera certainement sous l'action d'une loi naturelle, pas qu'on connaîtra la valeur des variables d'état futures, selon le postulat de causalité suivant : Une cause (condition nécessaire et suffisante) est toujours suivie d'au moins un effet dans le temps
— N'affirme pas la possibilité de reconstituer mentalement le passé.
— Reconnaît la règle de stabilité : Les mêmes causes produisent toujours les mêmes effets

Dans le déterminisme statistique, concernant uniquement les phénomènes de physique quantique, la nature choisit au hasard un résultat dans un ensemble prédéterminé et prévisible, dont chaque élément est associé à une probabilité d'apparition calculable, la nature n'ayant pas d'évolution au hasard.
La nature a une cause connue et elle est reproductible : une même cause (même dispositif expérimental) produit une même évolution déterministe, qui produit le même ensemble de résultats, avec les mêmes probabilités ou densités de probabilités. Donc le déterminisme statistique reconnaît aussi la règle de stabilité

Dans la définition donnée au déterminisme statistique, le postulat de causalité est accepté implicitement.

Vangelis a écrit:
C'est pourtant bien ce que veut dire cette phrase : "Or un homme qui posséderait un libre arbitre serait transcendant, il échapperait aux réalités matérielles du déterminisme". [...] On échapperait aux contraintes de la réalité déterministe (succès absolu du choix).

Non, car cette phrase n'implique pas la "faculté d'obtenir les fins choisies" (opinion populaire rejetée par Sartre), simplement celle de pouvoir échapper à la pression extérieure exercée par les lois physiques. L'opinion populaire rejetée par Sartre considère la liberté comme Spinoza la considérait, c'est-à-dire, en terme de puissance d'agir nous venant de la compréhension du monde.

Quant à Sartre, il voyait la liberté comme une autonomie de choix, par exemple, bien qu'un prisonnier ne soit pas libre selon l'opinion populaire (il ne peut pas marcher en dehors de sa cellule entre autres restrictions), il peut au moins essayer de s'enfuir, ce qui fait que les notions d'homme, de conscience et de liberté sont confondus chez Sartre.

Pour poursuivre avec l'exemple, Daniel Martin répliquerait que la décision du prisonnier de vouloir s'enfuir, l'énergie et l'ingéniosité qui mises en œuvre, tous ces facteurs sont déterminés par le câblage neuronal du prisonnier, par ses expériences passés, par ses gènes... Ainsi, nous n'avons pas de liberté car nous ne pouvons pas échapper à ces règles strictes déterminant le fil de notre pensée, tout comme notre motivation ou notre ingéniosité. Pour pouvoir être libre, il faudrait pouvoir décider sans ces contraintes extérieures, c'est-à-dire en dehors du monde matérialiste. Cela n'a donc rien à voir avec l'opinion populaire, il ne s'agit pas de succès ou de puissance d'agir, simplement de ne pas avoir un choix déterminé par les lois de la nature.

Vangelis a écrit:
la définition Sartrienne ne place pas la transcendance dans un autre monde.
[/left]Vous voulez dire que Sartre ne définit pas quelque chose de transcendant comme quelque chose de supérieur et d'une autre nature ?
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