Portail philosophiqueConnexion

Bibliothèque | Sitographie | Forum

Philpapers (comprehensive index and bibliography of philosophy)
Chercher un fichier : PDF Search Engine | Maxi PDF | FreeFullPDF
Offres d'emploi : PhilJobs (Jobs for Philosophers) | Jobs in Philosophy
Index des auteurs de la bibliothèque du Portail : A | B | C | D | E | F | G | H | I | J | K | L | M | N | O | P | Q | R | S | T | U | V | W | X | Y | Z

D'une prétendue orthodoxie nietzschéenne.

power_settings_newSe connecter pour répondre
4 participants

descriptionD'une prétendue orthodoxie nietzschéenne. - Page 2 EmptyRe: D'une prétendue orthodoxie nietzschéenne.

more_horiz
Liber a écrit:
Ce que je ne ferai pas. En effet, je trouve Nietzsche beaucoup plus idéaliste, or ces deux-là avaient la tête bien froide.
Nietzsche aimait beaucoup le climat intellectuel des écrits de Machiavel, et je pense qu'il a retrouvé de nombreuses idées et intuitions qu'il a pu développer lui-même. Mais je pense aussi que Pascal a beaucoup compté, surtout en ce qui concerne la tentation quasi mystique que Nietzsche tente de réorienter vers le monde et non vers un au-delà divin. Nietzsche est en quête d'une pareille certitude et comme l'écrivait Lou cette passion religieuse a été l'objet d'un combat de Nietzsche avec lui-même. Je trouve que toute son entreprise, si houleuse et confrontée à la tragédie de l'existence, est une sorte de pari inverse à celui de Pascal. Il en est son double, son alternative qui aimerait se passer de Dieu. D'ailleurs, Nietzsche déplore la façon dont Pascal s'est suicidé ou a été si diminué par le christianisme. Et Pascal fait partie de ces huit philosophes par lesquels Nietzsche voudrait être jugé. Mais comme le rappelle Arendt, à la fin de Condition de l'homme moderne, on ne peut les penser sans prendre en compte Descartes et le doute qu'il introduit dans les consciences, avec la perte de foi, de confiance ou de certitude que le refuge de l'intériorité permet en se séparant du monde. Nietzsche est un autre Pascal mais qui ne veut se laisser abuser par la modernité ni par le salut que peut représenter le christianisme. Son pari à lui sera l'éternel retour et son dieu caché Dionysos. Mais on entre là dans une lecture très personnelle.

Liber a écrit:
A qui peut bien ressembler Nietzsche ? A Wagner sans doute, beaucoup plus qu'on ne le pense. Mais la personnalité de Nietzsche est essentiellement en négatif, il se définit par rapport aux autres bien plus que de lui-même, d'où son besoin de polémique.
A mon humble avis il se définit au travers des autres. Je ne sais plus si c'est lui qui le confie dans une note, mais ce qu'il réfute chez l'autre c'est cela même qu'il a en lui, ne serait-ce que comme potentialité. Nietzsche tient malgré tout à ses exigences et souhaite trouver en autrui ce qu'il voudrait pour lui-même. Nietzsche se dit souvent très proche de Socrate malgré ses critiques si violentes. Il est aussi ce Saint Paul qu'il ne veut pas incarner, dont il doit s'efforcer de le mettre à distance et de le rejeter pour s'en libérer. Il est Wagner, il est Pascal, il est même Rousseau. Mais lui-même étant malade croit savoir ce qui est bon pour lui et il ne cède pas aux facilités, aux illusions de ces lâches. Son combat n'en est que plus difficile. Le doute du sceptique (ou de l'homme du soupçon qui est bien le mal de la modernité puisqu'il prive de la force, de l'action, de l'incarnation, de la croyance et du développement de la puissance par elle, au profit de la médiation intellectuelle - or on ne peut plus être dupe de l'idéalisme et il faut pourtant se convertir à une autre forme de vie) ne lui fait réclamer que d'autant plus une bouée de sauvetage. Bizarrement c'est au moment où il s'est enfin convaincu de Dionysos et qu'il l'incarne, c'est au moment de gagner sa certitude et de déclarer la grande guerre au christianisme qu'il a été avalé par l'abîme de la folie qui l'avait toujours menacé auparavant et dans lequel il avait réussi à ne pas s'engouffrer en dansant au bord. Comme si au fond en luttant contre le christianisme Nietzsche s'était détruit entièrement de ses propres mains, comme s'il n'avait pu se transformer, alors même qu'il mettait fin au christianisme dont il était pourtant la dernière figure.

descriptionD'une prétendue orthodoxie nietzschéenne. - Page 2 EmptyRe: D'une prétendue orthodoxie nietzschéenne.

more_horiz
A qui peut bien ressembler Nietzsche ? A Wagner sans doute, beaucoup plus qu'on ne le pense.
Exactement ! Nietzsche et Wagner avaient les mêmes défauts, et aussi les mêmes qualités : grandiloquence, puissance, subtilité.
privacy_tip Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
power_settings_newSe connecter pour répondre