[résolu]Analyse de proverbe

Bonjour,
dans le cadre d'un travail sur les proverbes français en philosophie on me demande de trouver quels problèmes posent au sens philosophique les expressions suivantes :

"qui a bu boira"
"qui vole un œuf vole un bœuf"
"il n'y a pas de fumée sans feu"
"le travail, c'est la santé"
"les gens heureux n'ont pas d’histoire"

Je n'ai pas bien compris à vrai dire comment trouver le problème que posent ces expressions, pourtant j'ai bien compris ce qu'elles signifient au sens courant.

En espérant que vous me serez d'une grande aide.
Merci

Pour aborder ces proverbes d'un point de vue philosophique : tous énoncent une généralité (cf. la valeur du présent de l'indicatif, à chaque fois : présent de vérité générale). Mais qu'est-ce qui fonde ces généralités ? L'expérience. Toutefois, une vérité empirique est-elle vraie théoriquement ?
La vérité de ces proverbes, comme propositions, tient à la récurrence des cas particuliers auxquels elles s'appliquent. Néanmoins, les contre-exemples, qui existent, n'invalident-ils pas ces proverbes ?

Enfin, tout proverbe est un énoncé moral, un jugement de valeur. Il faut donc l'envisager sous cet angle également et, par conséquent, établir des distinctions entre les différents types de proverbes (maxime ? sentence ? etc.) pour déterminer leur portée argumentative.

Dernière édition par Euterpe le Ven 12 Aoû 2016 - 18:06, édité 1 fois

Merci de votre réponse, elle m'a bien aidé. Mais je n'y arrive toujours pas avec le proverbe : "les gens heureux n'ont pas d'histoire". Je pense que j'ai déjà du mal à le comprendre au sens courant, pouvez-vous me l'expliquer ?

Vous pouvez vous référer à l'œuvre de Hegel, La Raison dans l'histoire, où il affirme que les peuples heureux n'ont pas d'histoire : "L'histoire du monde n'est pas le lieu de la félicité. Les périodes de bonheur y sont des pages blanches". Prenez n'importe quel ouvrage historique, ou bien écoutez les informations, on n'y lit ou on n'y entend que des malheurs (guerres, catastrophes en tout genre). Cela n'est pas sans rappeler le dernier vers de la fable du Grillon, qu'on doit à Jean-Pierre Claris de Florian : "Pour vivre heureux, vivons caché".

Dernière édition par Euterpe le Ven 12 Aoû 2016 - 18:10, édité 1 fois

Merci de votre explication.