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Le Heidegger de Maxence Caron et la question de la subjectivité.

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3 participants

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le Dasein ne pouvant être un sujet isolé puisqu'il est toujours "dans le monde"

Le dasein est moins "dans le monde" que "au monde", toujours déjà jeté en avant, ex-posé, en pro-jet (cf. la terminologie qu'utilise Heidegger : Geworfenheit, In-der-Welt-Sein)

Cependant, dire que la pensée de Heidegger est "tout à fait" en dehors de la question de la subjectivité me paraît un peu radical et peu nuancé.
Il n'y a rien de radical là-dedans. Le projet de Heidegger n'a de sens qu'en dehors de la subjectivité. Ce qui ne veut pas dire qu'il n'y a aucun lien entre les deux, sur ce point je suis d'accord. 

Heidegger part dans son analyse de la question du sujet pour justement y opposer le Dasein.

Le dasein n'est pas opposé au sujet dans ce sens. Le sujet est une manière d'être du dasein. Il y a même une certaine ressemblance entre l'apparition du dasein et celle du sujet dans les Méditations de Descartes. La différence fondamentale est, pourrait-on dire, affaire de positionnement : le sujet tient à distance la chose, l'objet ; le dasein est éclaté et ouvert à la présence des choses (il n'y a pas d'objet chez le dasein, puisque l'objet n'a de sens que pour un sujet).

Et c'est là qu'Heidegger intervient en sortant totalement de la tradition et en expliquant que cette manière de concevoir l'homme est nouvelle. De là il pose le dasein.

Veillons tout de même à ne pas faire de Heidegger une sorte de gros lapin qu'on sort de son chapeau, ni le héros de la pensée qui viendrait corriger toute la tradition philosophique. Le travail de Heidegger est d'une profusion extraordinaire, et sa pensée d'une grande puissance ; aussi peut-on, à mon humble avis, le compter parmi les plus grands penseurs de l'Occident, mais il hérite du travail de certains prédécesseurs : Husserl, bien sûr, mais aussi Nietzsche, et surtout peut-être certains poètes auquel il a prêté une oreille attentive (Hölderlin, Celan, Trakl, Char, etc.).

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 le sujet tient à distance la chose, l'objet ; le dasein est éclaté et ouvert à la présence des choses (il n'y a pas d'objet chez le Dasein, puisque l'objet n'a de sens que pour un sujet).


Le dasein est moins "dans le monde" que "au monde", toujours déjà jeté en avant, ex-posé, en pro-jet (cf. la terminologie qu'utilise Heidegger : Geworfenheit, In-der-Welt-Sein).

D'ailleurs si vous avez des noms de traducteurs d'Heidegger qui sont plus accessibles que d'autres, je suis preneur.

Et je vois qu'après quelques précisions nous tombons d'accord sur l'ensemble !

Pour en revenir au post initial, si vous avez d'autres avis à donner sur l'ouvrage de Caron ou des avis sur son œuvre en général et sa posture face à Heidegger, je suis preneur.

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D'ailleurs si vous avez des noms de traducteurs d'Heidegger qui sont plus accessibles que d'autres, je suis preneur.

La plupart des volumes des textes de Heidegger n'existent que dans une seule édition (Gallimard essentiellement), donc il n'y a pas vraiment le choix quant à la traduction. Il nous faudra quelques décennies je pense pour de nouvelles traductions.

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Ethanol41 a écrit:
J'aurais aimé avoir vos avis sur le livre de Maxence Caron, Heidegger : pensée de l'être et origine de la subjectivité.

Ce livre tente d'établir une monographie d'Heidegger et propose une herméneutique de la subjectivité. Rassembler tous les écrits épars du philosophe pour en dévoiler le fil, tout en passant par les auteurs amenant à cela - des présocratiques à l'ère technique.

Je n'ai pas lu le livre non plus, mais outre que les Éditions du Cerf ne sont pas du genre à publier des fantaisies, Caron s'appuie bien sur une question heideggerienne avec ce que vous appelez l'herméneutique de la subjectivité, qu'on peut effectivement tenir pour un fil rouge permettant de forger une vision globale des œuvres du philosophe. En effet l'avènement de la subjectivité participe de l'oubli de l'être. C'est pourquoi les textes de Heidegger à ce sujet occupent une place importante dans son œuvre - qui n'est pas réductible à Être et Temps. (D'ailleurs, vous vous en sortez plutôt bien d'après ce que vous dites dans vos messages, qui laissent augurer de lectures cohérentes.)
Cette question a été (à peine) évoquée ici, mais vous pouvez lire, dans Chemins qui ne mènent nulle part, "L'époque des conceptions du monde". Regardez du côté de la Weltanschauung. Deux articles :

  1. Maxime Cherrier, « La critique de la représentation des « Temps modernes » », Appareil [En ligne], Articles, mis en ligne le 12 mars 2008.
  2. Marta Hernandez, « L’essence de la modernité selon Heidegger : la représentation », Appareil [En ligne], Articles, mis en ligne le 08 mars 2010.


Desassocega a écrit:
D'ailleurs si vous avez des noms de traducteurs d'Heidegger qui sont plus accessibles que d'autres, je suis preneur.

La plupart des volumes des textes de Heidegger n'existent que dans une seule édition (Gallimard essentiellement), donc il n'y a pas vraiment le choix quant à la traduction. Il nous faudra quelques décennies je pense pour de nouvelles traductions.

Vous trouvez du Heidegger chez Vrin, PUF, etc., et Gallimard dispose de nombreux traducteurs très compétents, comme Boutot par exemple. S'il y a un traducteur à éviter, c'est Beaufret.
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