Bonjour,
J'ai lu un sujet sur le forum sur raison et déraison, je pense que mon questionnement aura des liens avec ce sujet. Je me pose en ce moment des questions sur l'origine de nos sentiments et leur influence sur nos interprétations, voici où j'en suis (n'hésitez pas à me dire si j'affirme des énormités) :
Cela pose des questions fondamentales : Est-ce l'environnement, les interactions qui nous procurent des sentiments (hypothèse causalité ou déterministe) ? Où est-ce que les sentiments sont déjà en nous et qu'ils s'expriment de façon plus ou moins forte selon le besoin de mise en action (hypothèse téléologique) ? Nos sentiments naissent-ils de situations qui nous arrivent (par exemple si je croise une belle jeune femme, avec du charme, je vais peut-être avoir "un coup de foudre", un sentiment fort qui n'était pas là avant que je croise la charmante demoiselle, bien que si je me réfère au dialogue de Socrate avec Alcibiade, je devrais plutôt m’intéresser à sa bonté intérieure) ? Ou bien est-ce que nos sentiments sont déjà en nous à l'état dormant et se réveillent en cas de besoin d'action (par exemple, si quelqu'un a crevé un pneu de ma voiture et que j'ignore de qui il s'agit, je vais bien sûr éprouver de la colère, mais il faudra que je la fasse grandir en moi pour sauter une étape et passer à la vengeance, si la colère n'augmente pas alors je ne me venge pas) ? De ce fait deux hypothèses s'affrontent sur l'origine de nos sentiments, y en a-t-il une plus valable que l'autre ? Peut-être existe-t-il une troisième voie ?
Si on fait un état des lieux de toutes ces questions on a :
- des sentiments, des passions dont on se demande comment cela fonctionne
- des interactions avec l’environnement
- des dispositions biologiques de type hormonal
- une capacité de raisonnement
Que pourrait-on ajouter à ces ingrédients ?
J'avoue que j'ai déjà de bons éléments de réponse grâce à un travail de recherche laborieux, j'ai trouvé un nouveau courant de la psychologie qui propose une explication qui me semble logique sur l'origine de nos sentiments et comment ils interfèrent dans nos décisions et nos choix (ce qui me laisse penser que l'on n'a pas toujours le choix comme semble le dire JP Sartre (à moins que j'aie mal interprété ce qu'il voulait dire). Je me rends compte de plus en plus que la philosophie entretient des rapports étroits avec bien d'autres disciplines des sciences humaines et de ce fait je cherche des réponses dans ces différents domaines... Je vous donnerai les explications de cette hypothèse psychologique et neurobiologique très récente si vous le souhaitez, mais je préférerais attendre de voir vos réponses sur le sujet... Merci de réagir, ça m'aiderait beaucoup à avancer...
J'ai lu un sujet sur le forum sur raison et déraison, je pense que mon questionnement aura des liens avec ce sujet. Je me pose en ce moment des questions sur l'origine de nos sentiments et leur influence sur nos interprétations, voici où j'en suis (n'hésitez pas à me dire si j'affirme des énormités) :
nnikkolass a écrit:"... Il est étonnant de constater que la période de l’Antiquité classique a été la plus riche de l'histoire de l'humanité en matière de philosophie. Au Ve siècle avant JC, Pythagore explique que le cerveau est l'organe de l'intelligence humaine et le siège des maladies mentales. C'est une idée extrêmement innovante pour l'époque, mais qui, hélas, n'aura pas un grand retentissement. Elle ne sera reprise que par Platon : celui-ci affirme que le corps ne peut fonctionner sans l'âme. Il reconnaît par là même l’existence possible de maladies du corps mais aussi de l'âme. La folie serait une maladie de l'âme et non pas du corps. Le fondement de la philosophie de Platon se situe dans cette séparation de l'esprit et du corps. Cette dichotomie entraînerait des conflits entre les appétits inférieurs et ceux de la raison. Il faudra attendre le Moyen-âge pour que cette intuition soit reconnue à sa juste valeur. Les philosophes idéalistes placeront le siège de l'âme, de l'intelligence et de la raison dans le cerveau.
Aristote, au IVe siècle avant JC, étudie Platon, puis s'en éloigne. Il établit une théorie de la raison qui présente toujours de l’intérêt aujourd’hui. Il accorde une place fondamentale à l'âme humaine, qui s’organise autour de quatre thèmes : mémoire, imagination, sensations et passions. L'âme se décline dans les trois règnes : végétal (doué d'un principe vital de croissance, assimilation et reproduction), animal (plus complexe) et humain. Aristote sépare l’homme de l’animal car il se distingue par sa capacité à raisonner. L'homme n'est pourtant pas raison pure, étant aussi un être de passion : colère, tendresse, cruauté, haine... Ces émotions échappent à sa raison. Aristote propose deux explications :
- l'hypothèse de causalité ou déterministe : les émotions, la passion sont dues à des événements vécus, à des interactions avec l’environnement. Par exemple, on ressentira de la colère suite à un événement vécu comme injuste ;
- l'hypothèse téléologique ou finaliste : les passions, les émotions ont un objectif. Elles préparent l'esprit à un événement à venir. La colère prépare notamment à la vengeance (le corps et l'esprit doivent être suffisamment stimulés pour que la vengeance s’accomplisse).
Ces deux modèles ont influencé la psychologie. L'hypothèse de la causalité a inspiré la théorie psychanalytique de Freud, et l'hypothèse téléologique a influencé la psychologie individuelle d'Adler.
Pour Aristote, le siège de la raison se situe au niveau du cœur ; il se démarque ainsi de Platon qui avait eu, néanmoins, une excellente intuition. Il considère que les maladies du corps ou de l'âme (la folie) proviennent d'un excès. Il recommande à ses élèves d'adopter des attitudes de sagesse : satisfaire les besoins du corps avec retenue et user des biens matériels avec modération.
Platon et Aristote estiment que les hommes ont été créés par les dieux et que leur âme est d’essence divine..." (extrait d'un texte plus global que j'ai écrit concernant les représentations de la folie à travers l'histoire)
Cela pose des questions fondamentales : Est-ce l'environnement, les interactions qui nous procurent des sentiments (hypothèse causalité ou déterministe) ? Où est-ce que les sentiments sont déjà en nous et qu'ils s'expriment de façon plus ou moins forte selon le besoin de mise en action (hypothèse téléologique) ? Nos sentiments naissent-ils de situations qui nous arrivent (par exemple si je croise une belle jeune femme, avec du charme, je vais peut-être avoir "un coup de foudre", un sentiment fort qui n'était pas là avant que je croise la charmante demoiselle, bien que si je me réfère au dialogue de Socrate avec Alcibiade, je devrais plutôt m’intéresser à sa bonté intérieure) ? Ou bien est-ce que nos sentiments sont déjà en nous à l'état dormant et se réveillent en cas de besoin d'action (par exemple, si quelqu'un a crevé un pneu de ma voiture et que j'ignore de qui il s'agit, je vais bien sûr éprouver de la colère, mais il faudra que je la fasse grandir en moi pour sauter une étape et passer à la vengeance, si la colère n'augmente pas alors je ne me venge pas) ? De ce fait deux hypothèses s'affrontent sur l'origine de nos sentiments, y en a-t-il une plus valable que l'autre ? Peut-être existe-t-il une troisième voie ?
Si on fait un état des lieux de toutes ces questions on a :
- des sentiments, des passions dont on se demande comment cela fonctionne
- des interactions avec l’environnement
- des dispositions biologiques de type hormonal
- une capacité de raisonnement
Que pourrait-on ajouter à ces ingrédients ?
J'avoue que j'ai déjà de bons éléments de réponse grâce à un travail de recherche laborieux, j'ai trouvé un nouveau courant de la psychologie qui propose une explication qui me semble logique sur l'origine de nos sentiments et comment ils interfèrent dans nos décisions et nos choix (ce qui me laisse penser que l'on n'a pas toujours le choix comme semble le dire JP Sartre (à moins que j'aie mal interprété ce qu'il voulait dire). Je me rends compte de plus en plus que la philosophie entretient des rapports étroits avec bien d'autres disciplines des sciences humaines et de ce fait je cherche des réponses dans ces différents domaines... Je vous donnerai les explications de cette hypothèse psychologique et neurobiologique très récente si vous le souhaitez, mais je préférerais attendre de voir vos réponses sur le sujet... Merci de réagir, ça m'aiderait beaucoup à avancer...