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La formation psychanalytique

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Euterpe
Lucien Cadet
Sabre
Silentio
8 participants

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Bonjour à tous,

sauriez-vous quelle démarche il faut entreprendre pour devenir psychanalyste ? Quelles sont les voies possibles ? Quels sont les éléments et les qualités requis ? En combien de temps peut-on pratiquer ? Peut-on se lancer dans une formation sans aucun savoir préalable ? La psychanalyse demande-t-elle des connaissances scientifiques ? Par ailleurs, il faut suivre soi-même une analyse, mais celle-ci peut-elle bloquer l'accès à la professionnalisation ? Faut-il être soi-même "guéri" ou "sain", et non pas un indécrottable mélancolique ou angoissé, pour tenter de soigner les autres ? Enfin, les débouchés sont-ils nombreux, y a-t-il une forte concurrence et peu de places à prendre (comme en philosophie par exemple) ou est-ce un secteur porteur ?

D'ailleurs, en parlant de philosophie, sauriez-vous ce que sont amenés à faire les étudiants qui ne deviennent pas professeurs ? Comment vivre de cette passion ? Comment concilier le travail et ce mode de vie ? Comment passer du confort de la théorie au risque de la pratique ? Comment redescendre, douloureusement, dans la cité, à laquelle on est inadapté, après avoir contemplé la beauté des Idées ? Mais n'est-ce pas ce passage-là qui fait le fond de la philosophie comme soin de l'âme ? Une véritable philosophie ne peut-elle pas déboucher sur la psychanalyse par exemple (au lieu de donner lieu à un engagement politique) ?

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Aux yeux de la loi il n'y a pas de réglementation régulant l'usage du titre 'psychanalyste'. Il n'y a pas non plus de diplôme qualifiant en tant que tel.
De manière pratique, la plupart des psychanalystes sont soit des psychologues ou psychiatres de formation, ou tout simplement des analysants, qui ouvrent un cabinet en libéral.
La réputation se fait généralement par bouche à oreille. Comme pour les gurus ou les coachs personnels.
Il y a l'Association Psychanalytique de France qui fonctionne comme une sorte d'autorité et d'espace de débat.
C'est bizarre que vous pensiez qu'il faille être 'sain d'esprit' pour être psychanalyste, en réalité la manière dont vous aborder le sujet montre que vous savez peu de chose de la théorie psychanalytique.

Mais bon, la philosophie peut déboucher sur tout, donc je ne vois pas pourquoi cela ne pourrait pas déboucher sur la psychanalyse.
Quoique la psychanalyse, c'est quand même beaucoup de (***modéré***), et souvent plus de dix ans pour réaliser que, oui, nos parents sont des salauds plus ou moins ordinaires.

Veillez à utiliser un langage correct (Euterpe).

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Je n'affirme rien, je pose des questions. Et vous semblez connaître encore moins de choses en matière de psychanalyse si vous vous contentez de la réduire à ce que vous en dites à la fin de votre message.

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Pour avoir fréquenté longtemps des psychanalystes cotés dans le cadre privé, et avoir longtemps pensé que l'inconscient était un mystère digne d'étude, je pense profondément que le travail psychanalytique est une forme d'exploitation de la souffrance.

Mais bon, ce n'est que mon opinion. Vous pouvez aussi partager la vôtre et nous pouvons en débattre. Que trouvez de particulièrement valable dans la psychanalyse? Le transfert?

descriptionLa formation psychanalytique EmptyRe: La formation psychanalytique

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Peut-on penser la "psychanalyse" sans les "psychanalystes", je veux dire, sans consulter ? Je vais expliciter. Peut-être que lire des œuvres de psychanalyse peut suffire à nous émanciper, tout en conservant une certaine autonomie : autonomie que l'on perd, selon moi, lorsque nous décidons de "voir quelqu'un". Freud n'est pas toujours un auteur compliqué à lire. Or, j'ai le sentiment que nous sommes (nous "contemporains") non seulement emprunts d'un élitisme qui consisterait à dire que Freud est un auteur que l'ouvrier ne peut pas comprendre, mais aussi que, très facilement, nous sommes tentés de nous "confier" à quelqu'un que nous ne connaissons pas, comme s'il y avait un "sens objectif" de l’aveu et que la consultation d'un "spécialiste" serait la meilleure chose à faire. On pourra m'objecter que, pour certaines personnes, c'est justement le fait que l'analyste est un inconnu qui permet une facilité et une spontanéité de l’aveu, voire, parfois, son efficacité. On pourra même me dire que certains psychanalystes, au bout d'une ou deux séances, à certains patients qui éprouvent le besoin de l'entendre, leur confient qu'ils n'ont pas besoin de consulter et qu'ainsi (selon le jugement du spécialiste) ils le savent plus vite que s'ils avaient pris le temps de se livrer. Enfin, on pourra m'objecter que la cure par la "parole", bien que "scientifiquement invalide", a des effets positifs, pour certains. Et j'accepterais évidemment ces objections, car nous ne parlons pas d'une "science exacte" au même titre que la "physique" ou la "thermodynamique", certes. Mais qu'est-ce qui nous prouve que nous "souffrons" effectivement ? Car celui qui "veut" consulter est "certain" de souffrir plus que d'autres. Il veut aller mieux. Mais il croit que tout seul, "il n'y arrivera pas". Qu'est-ce qui peut fonder la certitude que "nous avons besoin de consulter un psy" ? Je mets cela entre guillemets car c'est ce que l'on entend, ce sont des expressions communes.

"La misère subsiste. Comme avant.
La supprimer complètement, tu ne le peux.
Mais tu vas la rendre invisible" (T.W Adorno)

L'individu de notre époque est un individu isolé des autres, dominé par l'utilitarisme et le rapport d'échange (il suffit de lire Marx et Sartre pour le comprendre, et ils ne sont pas plus compliqués à lire que Freud) : il souffre d'une absence de communication avec les autres. La reconnaissance et la communication dont il a besoin pour vivre sont ailleurs. Alors oui, il ira se confier à quelqu'un qu'il ne connaît pas, comme s'il s'agissait de se confesser, c'est presque "magique", mais ça "marche" parfois (comme la "prière"...) et je ne remets pas en cause le fait qu'une analyse puisse ne durer que quelques mois et avoir été effectivement efficace : mais n'est-ce pas là la première des "régressions" (que de décider péremptoirement que nous avons besoin d'un analyste) ? J'ai vu des gens se persuader qu'ils en avaient besoin : mais oui, c'est vrai, comment puis-je être certain qu'ils n'en n'avaient pas besoin ? Oui, je ne saurais parler que pour moi-même. Mais au nom de quoi cette non-science peut-elle parler à la place de son patient ? La psychanalyse se flatte de restituer bonheur et jouissance à ceux qui les auraient perdues, faute d'un malaise dans la civilisation, d'une scène primitive refoulée, d'un père que l'on a besoin de "tuer" (quelle place pour la métaphore !) : comme si l'expression "capacité de jouissance" pouvait véritablement nommer quelque chose. Comme si le bonheur que l'on doit à une spéculation sur le bonheur n'était pas une atteinte à celui-ci ! Son contraire ! On se met donc à penser le bonheur sur ordonnance, comme s'il ne faisait pas déjà l'objet d'une réification universelle, marchande... Trop d'inhibition ? Pas assez ? Les spécialistes en la matière sont eux-mêmes partagés sur le sujet. Une authentique méthode cathartique ne devrait-elle pas aider les hommes à prendre conscience du "malheur général" ? La psychanalyse n’escamoterait-elle pas la personnalité même, l'identité personnelle, par la dite méthodique et suprême rationalisation de la vie intérieure ? La forme Oedipe n'est-elle pas une standardisation de l'existence ? Mais la raison n'est pas une superstructure... Paradoxalement, elle semble hostile à l'esprit et au plaisir.
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