Portail philosophiqueConnexion

Bibliothèque | Sitographie | Forum

Philpapers (comprehensive index and bibliography of philosophy)
Chercher un fichier : PDF Search Engine | Maxi PDF | FreeFullPDF
Offres d'emploi : PhilJobs (Jobs for Philosophers) | Jobs in Philosophy
Index des auteurs de la bibliothèque du Portail : A | B | C | D | E | F | G | H | I | J | K | L | M | N | O | P | Q | R | S | T | U | V | W | X | Y | Z

descriptionLe bonheur existe-t-il réellement ? EmptyRe: Le bonheur existe-t-il réellement ?

more_horiz
NOU-JE a écrit:
Est-ce que le bonheur existe ? Quelles sont les déterminations réelles, que nous pouvons vérifier dans la pratique, de son existence ? Le réel serait pour nous ce qui est vérifiable, car une idée vraie n'est rien d'autre qu'une idée vérifiée (James)

Si quelqu'un prétend être heureux, soit il ment, soit il se fait des illusions, ce sont vos propres termes. Comment ne voyez-vous pas ce qui cloche, dans votre démarche ? Comment diable pouvez-vous ne pas voir l'absurdité et même le scandale de prétendre corriger l'intimité d'une personne, comme si vous pouviez être au fait de sa conscience plus et mieux qu'elle ? Comment diable pouvez-vous prétendre connaître quelqu'un mieux qu'il ne se connaît lui-même, de surcroît en vous adressant à tout le monde, autrement dit à des personnes que vous ne connaissez pas ni ne connaîtrez jamais ? Comment, enfin, et par conséquent, ne pas voir que d'entrée, vous êtes à côté de votre sujet ? Si quelqu'un vous dit qu'il est heureux, il faudrait qu'on pût "vérifier" son idée dans la pratique ? Au nom de quelle autorité peut-on envisager la question de la sorte, sinon celle, consciente ou pas, mais incontestablement inconséquente, du viol de la conscience ? J'espère que Big Brother ne fait pas partie de votre horizon intellectuel.

La question du bonheur est quand même une affaire de bon sens. D'abord, c'est une question personnelle. Si une personne prétendait être heureuse, quand tous les autres sans exception ne le seraient pas, cela même ne pourrait constituer le moindre début de preuve que l'heureuse élue se trompe. Ça ne fait que renseigner suffisamment sur le bonheur : une affaire personnelle. Pourquoi ne pas commencer par Kant, qui montre qu'il n'y a pas de concept possible du bonheur ? Pourquoi ne pas commencer, également, par la joie spinozienne ou nietzschéenne ?

NOU-JE a écrit:
je pense que c'est avec l'idée grecque du bonheur stable que nous n'avons plus rien à faire...

Et que serait cette idée grecque du bonheur ? Des références précises ne seraient pas un luxe, ici. Les sources...

NOU-JE a écrit:
jQue signifie bonheur ? C'est "la chance favorable" ; la "bonne - heure". Cela implique l'idée d'un instant de Bonheur.

Pas heure, mais heur (hasard, présage). Bonheur, antonyme de malheur, étant devenu synonyme de heur (heureux hasard).

NOU-JE a écrit:
Nous devons partir du fait qu'il s'agit d'une idée, accompagnée de ses images qui correspondent à leur temps historique de production et de signification.

De fait, il s'agit de quelque chose qui n'est pas une idée. C'est le propre du bonheur que de ne pas correspondre à une idée, plus exactement aucune idée ne correspond au bonheur (autrement dit, toutes peuvent lui correspondre). Lisez Clément Rosset sur ce point. Le bonheur c'est le rapport au réel tel qu'il est : singulier, ce qui, par définition, échappe au concept (d'où aussi, la référence à Kant).

NOU-JE a écrit:
Il m’apparaît alors spontanément l'idée que "notre" conception du bonheur n'est pas la même que dans la culture des Wayampis présents entre le territoire guyanais et le Brésil... D'abord parce qu'elle ne se porte pas sur les mêmes objets, ensuite parce qu'il s'agit de conceptions différentes élaborées à partir d'ontologies sociales différentes.

Le bonheur, chez nous (je n'ai pas dit chez moi, je n'est pas parlé d'éthique), c'est le désir en terme de manque, ou bien en terme de puissance, réussir ses études, avoir un travail stable... C'est le bonheur qui se définit en relation avec des images socialement construites (le rêve américain par exemple). L'idée est donc la suivante : il existe une conception commune du bonheur, propre à chaque formation sociale. Il n'est relatif qu'à des images, qu'à des idéalités.

L'angle sociologique ou anthropologique en général vous détourne de l'angle philosophique. La question du bonheur, chez les Grecs, est inséparable de la question de la Justice et du souverain Bien...

NOU-JE a écrit:
Souvent alors, le bonheur est défini sur l'échelle du désir et du manque. Je désire, quelque chose me manque, je satisfais, je m'ennuie : banale déduction métaphysique (que je viens de vulgariser) que l'on retrouve chez Schopenhauer en outre.


Prenez le temps de vous documenter correctement sur le désir. De même, vous devriez n'utiliser le terme de métaphysique que de façon appropriée, pas en reprenant servilement la vulgate et le jargon des sciences sociales contemporaines et universitaires...

NOU-JE a écrit:
comme le Roi était l'individu qui, dans le royaume, du fait d'être Roi, s'ennuyait le plus, étant seul, il faisait tourner la cour autour de lui.


Vous ne trouveriez pas beaucoup de rois ayant le temps et le luxe de s'ennuyer pendant leur règne... Attention aux images d'Épinal.

NOU-JE a écrit:
Le bonheur n'est que l'idée d'un état passé.

On appelle ça la nostalgie, le souvenir du bonheur. Vous assimilez abusivement les deux, bonheur et souvenir du bonheur.

NOU-JE a écrit:
En outre, le bonheur ne dépend pas que d'une doctrine du savant dosage des plaisirs comme nous le faisait si joliment entendre Épicure et de ses idées élaborées à partir d'un mode de vie bien particulier qui n'est, ni le mien, ni le vôtre.

Vérifiez vos sources. Et qui vous dit qu'il n'existe aucun épicurien aujourd'hui ?

NOU-JE a écrit:
En l'occurrence, c'était un ami qui me demandait quelle légitimité je pouvais avoir pour dire que le voile, la "burka" pouvait être contradictoire en comparaison d'une généralisation d'une condition émancipée de la femme. Cet impératif du port de la "burka" est intrinsèquement paternaliste, phallocrate. Il ne s'agit même plus de mettre l'étiquette "féministe" sur ce genre de propos. Ça y est, c'est intégré... plus besoin de justification théorique, a priori...

Vous préjugez, vous ne jugez pas... Faites confiance à votre ami... appuyez-vous vraiment sur sa question.

Dernière édition par Euterpe le Ven 29 Juil 2016 - 17:03, édité 2 fois

descriptionLe bonheur existe-t-il réellement ? EmptyRe: Le bonheur existe-t-il réellement ?

more_horiz
NOU-JE a écrit:
Qu'entendez-vous, Euterpe, par image d'Epinal ?
Un stéréotype, une pensée toute faite. Sans vous en rendre compte, vous vous interdisez d'examiner des hypothèses qui contribueraient à vous éclairer, et qui auraient la vertu de vous ménager une pensée "multiple", perspectiviste, articulant le divers, et qui implique de surcroît une souplesse intellectuelle.
privacy_tip Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
power_settings_newSe connecter pour répondre