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Crise économique, crise démocratique ?

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baptistecanazzi
Georges Réveillac
etticeticettac
The Laughing Man
8 participants

descriptionCrise économique, crise démocratique ? - Page 9 EmptyRe: Crise économique, crise démocratique ?

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Je distinguerai morale et éthique. Pour moi il existe une multitude de morales, autant qu'il y a de groupes humains. Pour qu'elle s'impose à tous, il faut en général y ajouter une transcendance. Elle est un commandement qui vient d'on ne sait où, qui descend sur les hommes et les éclaire, cette morale là est source de bien des drames et de beaucoup d'intransigeance. L'éthique telle que Rousseau, Schopenhauer la supposent n'est aucunement cela, elle est un produit de la nature, la capacité d'un homme à se retrouver en un autre qui souffre pour accéder à sa souffrance. Aujourd'hui plus que de pitié, on parle d'empathie. Question : est-ce que cela existe ou est-ce que c'est une invention ? Tous les éthologues, jusqu'à Darwin lui-même, contrairement au Darwinisme social, l'admettent. Notre expérience tous les jours nous en donne des exemples. Bien-sûr nous voyons plus à l'œuvre l'égoïsme, puisque la société néo-libérale est basée sur elle, et pourtant tous les jours des gens désinteressés se portent au secours de leurs voisins, risquant leur vie même, des gens viennent en aide aux gens qui souffrent sans rien attendre en retour, dans toutes les sociétés on retrouve ce sentiment qui prend ensuite la forme de différentes morales. On retrouve ce sentiment à un niveau moindre chez certains animaux. Cette capacité a sans doute été favorisée par la sélection naturelle. Car il faut imaginer un homme faible aux prises avec un tigre à dents de sabre. Seul, quelle est sa chance ? Donc contrairement à ce qui est dit, il existe bien en l'homme un sens éthique.

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Je ne suis évidemment pas d'accord pour dire que l'éthique est une création. Son fondement est dans le sentiment comme Rousseau et schopenhauer l'ont montré. Ce que j'entends par morale c'est un ensemble de règles sorties de la raison pure avec impératif catégorique. On "doit". L'éthique est le sentiment que j'éprouve dans une situation donnée. Elle est moins affirmative et pourtant nettement plus efficace. Elle laisse un choix possible. On peut suivre son égoïsme ou bien la pitié que nous inspire un être qui souffre.

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NOU-JE a écrit:
L'éthique n'est pas naturelle selon moi.

Qu'est-ce que l'éthologie ? Voyez l'étymologie de l'éthique - et celle de la morale...

NOU-JE a écrit:
L'éthique se développe par définition en acte. Elle se développe. Alors que la morale s'hérite, en général. L'éthique s'appliquerait à la distinction du bien et du mal, mais aussi à leur dépassement dans la perspective spinoziste et nietzschéenne que je sous-entends. L'éthique du moine, c'est la morale religieuse en conséquence. Ce n'est pas une éthique. L'éthique est plus de l'ordre de la création individuelle, qui se distingue volontairement de l'action morale au sens du commun, du ressentiment.

La morale est très loin de se réduire à une morale héritée. Morale : mœurs... même famille. Éthique comme création individuelle ? Voire. Éthique et morale supposent nécessairement une relation, une société. Dans l'une comme dans l'autre il est d'abord question de liens. La première s'attache plus aux comportements ; la deuxième aux ob-ligations (liens qui attachent les unes aux autres des personnes). L'éthique est plutôt descriptive ; la morale, plutôt normative. Mais le socle est le même : le lien.

NOU-JE a écrit:
Seul, quelle est sa chance ? demandez-vous en parlant de cet homme, seul, sans défense. C'est la culture qui lui permettrait de se défendre, d'affirmer sa supériorité d'être humain, la supériorité de son espèce, ce n'est QUE la culture : s'il dispose d'un fusil, il dispose en un sens d'une arme culturelle. S'il ne dispose de rien, juste de son slip, en effet, c'est l'homme séparé de sa culture, sans défense.

Même en slip, il est encore dans la culture...

NOU-JE a écrit:
Kant est encore dans la morale, dans l'altruisme qui existerait en soi. La raison pratique me permet de faire l’expérience de la morale, de la rencontrer, de rencontrer dieu. C'est ce que dit Kant.

Absolument pas. Ce n'est même pas un contresens, ça ne correspond en rien à la métaphysique des mœurs chez Kant, dont la morale, formelle, n'est pas une morale (au sens habituel).

Dernière édition par Euterpe le Sam 15 Fév 2014 - 14:11, édité 1 fois

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Nou-je, il me semble que vous n'avez pas compris Kant. Sa morale est un devoir. C'est l'impératif catégorique tiré de la raison pure. Cette raison est en dehors de toute expérience. Ni espace ni temps. Moi je parle d'abord de sens éthique. J'essaye comme Schopenhauer, qui critique Kant là-dessus et notamment cet impératif catégorique hérité de notre culture Judéo-chrétienne, de le replacer dans l'expérience. Et notamment dans la théorie de l'évolution. Or si nous nous en tenons à cette théorie, rien ne s'oppose à ce que la pitié, les éthologues parlent plutôt d'empathie, soit le fondement de la morale. Quelle est la différence entre empathie et pitié, c'est que l'un à mon avis est plus désintéressé que l'autre. Puisque pour Darwin, et les évolutionnistes, il n'y a pas d'actes purement désintéressés, il faut que ce sentiment aie donné un avantage à celui qui l'avait pour qu'il puisse se multiplier, et dissiminer ses gênes. Pour les philosophes notamment Kant, Rousseau, Schopenhauer, un acte moral est un acte purement désintéressé.

descriptionCrise économique, crise démocratique ? - Page 9 EmptyRe: Crise économique, crise démocratique ?

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C'est ma vision des choses, nous abordons là deux disciplines d'un coté la philosophie, Schopenhauer est un idéaliste. D'ailleurs il se veut le digne successeur de Kant malgré ses critiques, traitant d'ailleurs Hegel de Charlatan. De l'autre la théorie de l'évolution. Qui s'appuie sur des faits, des observations, des expériences. Du point de vue de la science tout phénomène à toujours une cause. Donc ce sentiment éthique ne nait pas du néant. Ce sentiment qui échappe à toute raison, il a fallu qu'il soit favorisée par la sélection naturelle. En gros il fallait qu'il y ait un avantage pour celui qui l'avait. Mais une preuve que le fondement de l'éthique est bien de l'ordre du sentiment, et qu'il échappe aux calculs de la raison, c'est le cinéma. Rire c'est difficile, mais faire pleurer de l'avis même des acteurs on y arrive. Le cinéma, c'est un endroit où nous ne sommes pas partie prenante, nous ne sommes pas acteurs mais spectateurs, alors d'où vient que des gens pleurent en même temps ? Si ce n'est qu'on exploite ce sentiment commun à tous les hommes. Qui bien sûr ensuite on subit les transformations de l'éducation, de la culture dans laquelle on vit.
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