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Le déséquilibré de Norvège et les citations des philosophes

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Euterpe
Liber
6 participants

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Ah d'accord je vois... Désolé j'ai lu de travers.

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Souvenez-vous Euterpe de ce philosophe incapable de supporter l'existence ordinaire qui disait "qu'on est philosophe en faisant la vaisselle".

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Quand je regarde l'avatar d'Aristippe de Cyrène, le philosophe de Rembrandt dans sa coquille, comme dit Valéry, j'ai tendance à approuver Euterpe. Mais je pense aussi à Héraclite qui invitait ses amis à philosopher dans sa cuisine.

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Euterpe a écrit:
Silentio a écrit:
On en vient aussi à Leo Strauss.
Absolument. Du coup j'essaierai de relire deux ou trois de ses œuvres avant la rentrée.

Oui, merci Silentio pour ce retour vers Leo Srauss que j'ai insuffisamment fréquenté (et, lorsque je l'avais fait, cela avait été trop rapide). Pensez-vous qu'il y ait à chercher du côté d'Hannah Arendt (pour cette question, cela va sans dire) ?

Pouvez-vous avoir la gentillesse de m'indiquer le livre ou le chapitre qui vous semble prioritaire sur cette question ?

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Euterpe a écrit:
friedrich crap a écrit:
Qu'est-ce que cette activité de l'esprit que craignent tant les défenseurs de la vie ordinaire ? La philosophie a-t-elle plus de chances d'être le ciment ou la dynamite de la société ? Je penche pour la dynamite
Le problème avec la philosophie, c'est qu'elle ne s'accommode pas de l'ordinaire, les deux seraient même plutôt incompatibles. Mais que défendent les défenseurs de la vie ordinaire, en la défendant contre la philosophie ? De quelle sorte de dynamite veulent-ils être garés ? D'abord, ils constatent très vite que le philosophe parle une langue étrangère, qu'ils ne peuvent ni ne veulent comprendre, souvent, parce que ça leur semble dire des choses simples avec des mots compliqués. Attitude courante et qu'on peut définir en ces termes à peu près : "ce que je ne comprends pas, c'est incompréhensible ; si c'est incompréhensible, il n'y a rien à comprendre ; s'il n'y a rien à comprendre, le philosophe, au mieux est un fou, au pis est un original (fou on peut le prendre en pitié, original, on peut le mépriser)".

C'est certain, mais cela ne suffit pas : beaucoup entrevoient et s'approchent mais ils ont peur. (Vous négligez un tant soit peu l'aspect psychologique en insistant un peu trop à mon goût sur l'intellect et l'amour propre - si je puis me permettre)
Euterpe a écrit:
C'est la question du coût, qu'on néglige le plus souvent. La plupart des grands philosophes ont tout plaqué ou presque, pour la philosophie, comprenant qu'ils en auraient pour un bail indéterminé, et que ça leur coûterait très cher.

Je vous assure que l'on n'est pas obligé de tout plaquer, tout dépend de ce que vous entendez par grand philosophe, et tout dépend de votre "œuvre". J'ai eu naguère un professeur qui soutenait que le philosophe devait être "extraordinairement ordinaire" ; j'adore ! car il y a de quoi vivre et penser dans cette affaire...
Euterpe a écrit:
Entrer en philosophie, c'est ne pas en revenir.

Ça, c'est indiscutable, c'est encore moins changeable que son sexe.
Euterpe a écrit:
C'est donc se rendre la vie impossible, et quand il essaie de vivre quand même (couple, vie normale, séries tv, soirées à la con avec des abrutis), il se rend vite compte qu'il lui est presque impossible d'établir un chèque, d'acheter du pain, de sortir le chien, de ne pas renverser son café, etc. Qu'a-t-il donc, ce philosophe ? Il est occupé par des pensées, et comme on ne décrète pas à quelle heure elles doivent commencer ou s'arrêter, ça se complique. Mais ce décalage d'avec le réel lui montre que le réel n'est pas l'ordinaire. L'ordinaire, c'est le réel devenu absurde, invivable. Alors autour d'un thé le dimanche après-midi, comme chacun critique son ordinaire, la critique du philosophe paraît normale. Mais quand les autres reprennent l'ordinaire tous les lundis, le philosophe continue à critiquer l'ordinaire. Tout l'emmerde, et tout le monde, mais du coup il emmerde tout le monde.

Oui, c'est vrai, mais je me permets de vous suggérer que ce philosophe, maladroit, étranger dans l'ordinaire, étranger parmi les hommes, nerveusement malade d'avoir à vivre un quotidien désenchanté, un quotidien de mouscaille (j'aime bien), qui peut passer pour fou, et bien... il lui manque peut-être quelque chose... Acceptez de considérer quelques instants cette possibilité : non pas le trop plein, la soif, l'appétit, le couteau aiguisé de l'esprit du philosophe, mais une autre forme de manque que celui de "l'appel", un manque de ... quiétude (je le dis à voix basse presqu'en sussurant), un manque de... sagesse (encore plus doucement) ?


Si vous préférez : Nietzsche n'était pas un sage, un philosophe ? (après tout, cela peut se discuter : voyez Fouillée...), un penseur ? Certainement.


Vous savez, le penseur qui ne pourrait pas supporter ma fréquentation parce que je vais au travail (il y a bien des choses à dire sur le travail comme lieu où l'homme agit, pense et change aussi, voyez les travaux de Marx à Schwartz), parce que j'accepte de converser avec des gens ordinaires (en utilisant souvent plus de 10% des capacités de mon cerveau - détrompez-vous, c'est un exercice difficile et stimulant que de s'efforcer de faire comprendre au non-philosophe malgré tout beaucoup de choses, sans parler de tout ce qui sert à éviter les conflits, rassurer, faire rire, émouvoir...- il y a du travail aussi pour "la philosophie appliquée" sans doute dénigrée comme le sont les "sciences appliquées"... ) et bien ce philosophe, pour lequel cela ne penserait pas assez et tout le temps en face de lui, d'une part, il ne m'impressionne pas et n'obtient pas forcément mon admiration - dont il n'a que faire certes -, il peut rentrer auprès de son poêle, dans sa chambre et d'autre part, j'aurais bien des choses à lui dire, y compris sur les sujets qui le passionnent.


Enfin, je tiens pour essentielle la question de la transmission, qu'il s'agisse de transmettre à d'autres par une œuvre, à des élèves, ou à ses propres enfants, et je me méfierais de toute hiérarchie dans ces différentes possibilités existentielles.


Je vais vous scotcher : tout en étant incapable de penser une œuvre équivalente à celle de Nietzsche (que j'ai pourtant beaucoup admirée en étant plus jeune), et bien figurez-vous que je préfère ma vie et mon quotidien aux siens, pour autant que je puisse en juger. Et ce n'est pas pour les raisons que vous évoquiez : il peut revenir et s'asseoir en face de moi, croyez-moi je ne ferai pas la carpe admirative et cela discuterait ferme : il y a d'ailleurs fort à parier qu'il refuserait la conversation ou qu'il la délaisserait assez vite.


J'ai décelé chez les penseurs aussi une forme de fuite (qu'ils mettent sur le compte du "je n'ai pas que cela à faire" et qui peuvent même vous faire comprendre que vous les ennuyez, mais attention ! c'est aussi parfois parce qu'ils ne supportent pas des formes variées ou variables de la contradiction : impossibilité à habiter chez l'autre ou auprès de lui, perception d'un désaccord qui constitue une perte de temps car lui a déjà tranché, il a déjà choisi, vous n'avez rien à lui apporter... Mais il arrive que ce soit lui qui n'ait plus rien à vous apporter à partir du moment où vous avez compris sa position et qu'il vous dit point final...


Dans un groupe (d'intellos ou pas), regardez s'il y en a un qui écoute (même des banalités) et qui parle après (toujours très apprécié et signe d'intelligence), là ou d'autres s'écoutent et ratent ainsi leur effet.


Mais vous savez tout cela et je souhaitais surtout vous proposer de nuancer éventuellement votre position.

Dernière édition par friedrich crap le Lun 25 Juil 2011 - 14:22, édité 2 fois
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