Mon cours dit que l'utilité d'une chose ne peut être pensée que de manière relative. En effet, d'après le professeur, l'utilité de la chose dépend uniquement de la relation de réciprocité entre deux objets ou entre la chose et une action, un but, et plus globalement autre chose (du moins, c'est ce qu'il sous-entend, n'apportant pas de précisons à ce sujet).

Ainsi l'utilité paraît comme absolue, car elle dépend uniquement de la réalité des circonstances. Les freins sont-ils utiles pour freiner ? La réponse est évidemment oui. Cela ne dépend pas de notre propre pensée, mais de la Vérité. De cette manière, l'utilité existe indépendamment du jugement subjectif. Les gants anti-chaleur sont-ils utiles pour ne pas se brûler les mains ? Quelle que soit notre pensée sur la question, la réponse est évidemment oui.
En effet, la vérité est immuable, et demeure dans un horizon accessible. L'utilité d'une chose, ne dépendant que de la réalité, fait partie de la vérité. Elle est donc immuable elle aussi.

Voilà à mon avis, ce qu'a voulu dire le professeur. Moi, je vais dire autrement.

Il est vrai que l'utilité d'une chose est relative aux réelles circonstances. Il est vrai par ailleurs que nous n'avons aucun pouvoir de la modifier par notre pensée. Elle est telle quelle, comme une propriété. Or, il s'avère que l'esprit humain n'épouse pas toujours la réalité des faits. Il les ignore ou les déforme, volontairement ou non. En outre, penser relativement quant à l'utilité est aussi penser justement. Car, si l'on pense que quelque chose est utile alors que ça n'est pas le cas (fausse proposition) la relation de réciprocité s'effondre.
La perception de l'utilité par l'Homme doit donc passer par un jugement subjectif, car elle doit passer à travers l'esprit humain. Soit la relation de réciprocité existe, donc l'homme a pensé justement, soit elle existe uniquement dans l'esprit, donc l'homme a pensé faussement.

Cela rejoint : l'utilité ne peut d'ailleurs être pensée que de manière relative. Ce que j'ajoute à cette information, c'est que la pensée relative de l'utilité est une nécessité, commune à chaque individu. Néanmoins, elle peut être faussée, simplifiée par chaque individu. La relativité est donc soumise à la subjectivité, lors de la perception de chaque individu.

Après tout, il est normal que le professeur n'ait pas développé ce point-là. Comme je l'ai écrit précédemment, l'utilité n'était pas le sujet de la dissertation. Néanmoins, il aurait été utile en citant Bergson :
Bergson, Le Rire a écrit:
Il est peu probable que l'œil du loup fasse une différence entre le chevreau et l'agneau ; ce sont là, pour le loup, deux proies identiques, étant également faciles à saisir, également bonnes à dévorer. Nous faisons, nous, une différence entre la chèvre et le mouton ; mais distinguons-nous une chèvre d'une chèvre, un mouton d'un mouton ? L'individualité des choses et des êtres nous échappe toutes les fois qu'il ne nous est pas matériellement utile de l'apercevoir.
Ici, on peut voir que l'utilité conditionne la perception. Elle n'est plus une relation entre deux choses. Elle devient un critère dans le besoin pratique d'agir. L'utilité dépend donc de la vie de chacun, elle est subdivisée, et est soumise à de nouveaux critères. Si l'on veut globaliser cela, on retombe sur la citation du cours.

Voilà, je pense juste avoir un petit peu approfondi le sujet.