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Changer de regard

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nnikkolass
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Dalva
7 participants

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Desassossego a écrit:
Je me demande comment la philosophie peut satisfaire une telle lecture... Si vous lisez pour entrer dans une rêverie, pourquoi ne vous tournez-vous pas vers la poésie ou certains romans, beaucoup plus propices à ce genre de démarche ?

Vous avez sans doute une manière assez studieuse de lire. Si j'essayais de faire de même, je ferais sans doute beaucoup d'efforts, pour n'arriver à rien de probant.
Il me faut un à plusieurs mois pour lire un livre, voire même dans certains cas, plus d'une année... Le résultat en est, que chaque livre me paraît s'apparenter davantage à un songe étendu qu'à une vérité. Pour moi, la première vocation de ces livres, est d'être les porteurs d'hypothèses à vivre, et je ne pense pas que cela puisse se faire dans le tumulte « d'un instant ». Si les mécanismes utilisés pour la démonstration sont clairs, la démonstration l'est bien moins, parce que les objets sont compliqués, plus compliqués qu'en mathématique. Je crois qu'il faut les rêver, laisser l'imagination prendre son essor.
Je ne sais pas tellement quoi faire ni comment, sur ce point. C'est pour ça que je viens, aussi.

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Dalva a écrit:
Depuis, je vois les choses un peu différemment. [...] C'est très agréable comme sensation.


C'est peut-être le début d'une belle aventure, que vous mènerez aussi à votre manière.

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Dalva a écrit:
Mais, n'a-t-on pas le droit de trouver ce qui nous est nécessaire lorsque'on lit quelque chose, que ce soit de la poésie, un roman, de la philosophie ? Aucun lecteur ne lit un texte comme un autre. On lit comme on est, avec notre esprit plus ou moins cartésien, plus ou moins rêveur, plus ou moins organisé.

Oui, je suis d’accord avec cela. De toute façon, vouloir opposer la raison (dans le sens de réel) et l’imagination (dans le sens d’irréel) et même faire de celle-ci l’ennemie de celle-là et la « folle du logis » (dixit Pascal), pose un problème, car elles sont probablement plus complémentaires qu’antinomiques.
Une pensée qui s’affranchirait de l’imagination (enfin, qui voudrait le faire, car difficilement réalisable) serait une pensée qui tourne en boucle, en restant sur ses acquis et forcément serait une pensée stérile. Si la raison veut découvrir sa terra incognita, c’est grâce à l’imagination qu’elle le pourra.
Loin d’être nuisible à la raison, l’imagination est le terreau qui la nourrit et lui permet de dépasser ses limites. Si on supprime ce terreau, la raison s’étiole et se renferme sur elle-même.
Il ne peut pas y avoir de conscience réalisante sans conscience imaginaire. Les deux sont intimement liées, car toutes deux constitutives de la conscience. En supprimer une équivaut à amputer l’autre.

Veillez à ne pas changer la police d'écriture ni la couleur dans vos messages (Desassossego)

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cyr a écrit:
La philosophie donne de grands vertiges, car elle pose des questions qui ébranlent la réalité. Non ?

Pas uniquement. Mais du reste, qu'entendez-vous par "ébranle la réalité ?". J'admets qu'un exemple serait ici le bienvenu.  

Cyr a écrit:
Je crois que l'on n'est pas de plein pied dans la philosophie, seulement parce que l'on se pose des questions philosophiques, mais aussi parce que l'on essaie d'y répondre et de manière philosophique.

L'acte le plus philosophique est certainement celui de poser la question. Si vous arrivez à poser la question d'un problème, vous philosophez, et pas qu'un peu, il suffit de lire un dialogue socratique pour s'en rendre compte : Socrate exige toujours que le sujet du débat soit posé, et la réponse n'a aucune importance ou presque.
Quant à répondre au problème, il ne mène bien souvent qu'en dehors de la philosophie, nous devons l'admettre, précisément car répondre au problème, c'est le fermer. Or, le défi philosophique est peut-être celui de ne pas se laisser aller à répondre, à conclure, comme dirait Flaubert.

cyr a écrit:
Desassossego a écrit:
Je me demande comment la philosophie peut satisfaire une telle lecture... Si vous lisez pour entrer dans une rêverie, pourquoi ne vous tournez-vous pas vers la poésie ou certains romans, beaucoup plus propices à ce genre de démarche ?

Vous avez sans doute une manière assez studieuse de lire. Si j'essayais de faire de même, je ferais sans doute beaucoup d'efforts, pour n'arriver à rien de probant.
Il me faut un à plusieurs mois pour lire un livre, voire même dans certains cas, plus d'une année... Le résultat en est que chaque livre me paraît s'apparenter davantage à un songe étendu qu'à une vérité. Pour moi, la première vocation de ces livres, est d'être les porteurs d'hypothèses à vivre, et je ne pense pas que cela puisse se faire dans le tumulte « d'un instant ». Si les mécanismes utilisés pour la démonstration sont clairs, la démonstration l'est bien moins, parce que les objets sont compliqués, plus compliqués qu'en mathématique. Je crois qu'il faut les rêver, laisser l'imagination prendre son essor.
Je ne sais pas tellement quoi faire et comment, sur ce point. C'est pour ça que je viens, aussi.

J'admets ne pas bien voir le rapport entre ma réflexion et l'idée d'une lecture studieuse. Si votre rythme de lecture vous donne l'impression que chaque livre est une rêverie, ne pensez-vous pas que c'est problématique pour la lecture elle-même ? Comment vous serait-il possible de comprendre ce que dit un philosophe si vous supposez que ce qu'il vous dit est à entendre comme quand on entend un conte merveilleux ? Je ne dis pas qu'il n'y a pas de rêverie sérieuse (la poésie en est la preuve), mais c'est tout simplement qu'il me paraît impossible d'avancer en philosophie si on lit les œuvres philosophiques comme de longues rêveries...

Que voulez-vous dire par "hypothèse à vivre" ?
De même, je ne pense pas que ce soit en rêvant les textes philosophiques, comme vous dites, que l'on peut parvenir à les comprendre ou même à saisir ce vers quoi ils veulent nous porter.

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Desassossego a écrit:
Pas uniquement. Mais du reste, qu'entendez-vous par "ébranle la réalité ?". J'admets qu'un exemple serait ici le bienvenu.

Par exemple, en cherchant à répondre à cette question : « qu'est-ce que l'amour ? ». Ne risque-t-on pas, par là-même, de changer sa « conception intime » de l'amour ? Il ne s'agit pas seulement de découvrir (ramener à la conscience) ce que l'on pourrait croire comme nous appartenant déjà, mais aussi d'intégrer peut-être des conceptions « nouvelles » du fait de la formulation. On a « ébranlé notre réalité », on l'a fissurée, on l'a faite autre. Ce n'est pas comme le fait qu'une pomme soit tombée dans notre jardin, ou qu'un nuage soit passé au dessus de la maison. L'objet de la philosophie est peut-être la trame du réel.
Desassossego a écrit:
Si vous arrivez à poser la question d'un problème, vous philosophez, et pas qu'un peu, il suffit de lire un dialogue socratique pour s'en rendre compte : Socrate exige toujours que le sujet du débat soit posé, et la réponse n'a aucune importance ou presque.

Mais, l'on peut peut-être distinguer ces questions « de Socrate », des premières. Je veux dire de l'ensemble des questions, du tâtonnement dans lequel on est, jusqu'à arriver à poser la question qui posera le problème qui nous préoccupe.
Desassossego a écrit:
Quant à répondre au problème, il ne mène bien souvent qu'en dehors de la philosophie, nous devons l'admettre, précisément car répondre au problème, c'est le fermer. Or, le défi philosophique est peut-être celui de ne pas se laisser aller à répondre, à conclure, comme dirait Flaubert.

On est bien obligé de faire des choix, de favoriser un terrain devant un autre, c'est stabilisant. Rien ne se construit dans la folie, ou l'angoisse. Cela ne signifie pas par ailleurs que les réponses ne puissent être ouvertes et non définitives.
Desassossego a écrit:
J'admets ne pas bien voir le rapport entre ma réflexion et l'idée d'une lecture studieuse. Si votre rythme de lecture vous donne l'impression que chaque livre est une rêverie, ne pensez-vous pas que c'est problématique pour la lecture elle-même ?

Mon rythme... C'est un problème qui me préoccupe, que je ne m'explique pas, alors il rejaillit désagréablement. Je vous prie de m'excuser.
Un livre est un objet intellectuel. Il y a que je n'ai sans doute pas une conception claire de « l'intellectuel ». Vous avez raison, les histoires et les poèmes sont plus propices à la rêverie qu'un texte philosophique. L'un fait plus appel à l'entendement, tandis que l'autre fait plus appel à l'imagination (qui conduit à la rêverie). Je vous remercie.
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