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Les humains sont-ils égaux ou supérieurs aux animaux en principe et en droit ?

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4 participants

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Bonjour,

La perspective "biocentrique" (par opposition à la perspective anthropocentrique) énonce le principe d'égalité entre tous les êtres vivants. Cette perspective est défendue par Paul Taylor.

Les humains sont-ils égaux ou supérieurs aux animaux en principe et en droit ? Il ne s'agit pas ici d'une égalité de performance (intellectuelle, ou de vitesse...) mais d'une égalité de principe dans le droit à s'épanouir. Ce principe s'oppose à la conception courante du rapport de l’humain à la nature. En effet, en général, on considère que c’est justement parce qu’il se démarque de la « loi de la jungle » que l’humain est supérieur. Cette démarcation s’illustre par les droits de l’homme qui sont l’affirmation que les êtres humains sont égaux en droit. Nous adhérons généralement à ces principes des sociétés démocratiques parce que chaque individu est unique et que cette diversité est nécessaire et utile à la réalisation de l’idéal collectif.

Ce principe d’égalité sociale n’a pas toujours existé. Avant l'ère des sociétés démocratiques, dans le contexte médiéval, si vous aviez dit à un roi qu'il était l’égal (dans le principe) d’un gueux, ce roi aurait trouvé votre propos choquant, et offensant. Il aurait expliqué que sa supériorité n’était pas due au hasard, ni même à ses humeurs, mais qu’elle était la conséquence de sa filiation, de son « sang » noble. En retour, avec nos critères actuels, nous trouverions injuste  une telle façon de justifier les inégalités sociales par des attributs de filiation génétique. Or c’est pourtant ce que nous faisons lorsque nous considérons l’humain comme génétiquement supérieur aux animaux sur le plan moral.

A présent que nous avons survolé le principe d’égalité entre humains, voyons ce qu’il en est de notre rapport aux autres êtres vivants. Pouvons-nous admettre l’idée que les êtres humains, comme les non humains, sont tous des membres à part entière de la communauté de vie de la Terre ? Si nous admettons cette idée, alors le principe d’égalité des êtres humains entre eux pourrait être étendu aux êtres non humains. L’Homme n’est donc pas supérieur dans le droit à poursuivre et réaliser son intérêt. Sa conscience n’étant qu’un avantage évolutif.

Cet argumentaire vous paraît-il convaincant et sinon pourquoi ?

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Jean-Baptiste a écrit:
Il ne s'agit pas ici d'une égalité de performance (intellectuelle, ou de vitesse...) mais d'une égalité de principe dans le droit à s'épanouir.
Le bacille de la peste, comme organisme vivant, a-t-il les mêmes droits ?

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A jean ghislain :

En effet, il n'est plus question d'égalité sociale lorsqu'on étend l'égalité aux non humains, mais plutôt d'égalité biosphérique. En effet aussi, vous parlez de respect, et il est bien question ici d'un système moral nouveau (d'une éthique nouvelle) qui a pour but de provoquer le respect de la nature et des êtres vivants. Le principe des droits de l'humain est devenu une norme qui tend de nos jours à provoquer plus de respect pour les classes sociales faibles que dans les sociétés féodales médiévales. Ce respect, absent aujourd’hui de la norme morale occidentale, serait la conséquence morale de la reconnaissance universalisée du principe d'égalité biosphérique. Voyez-vous que ce système ne fonctionne pas comme opinion isolée, mais peut fonctionner à condition d'être reconnu comme une nouvelle norme  à prétention universelle ?

A Vangelis :

Bonne question sur le bacille de la peste. Notons que les organismes primaires, comme les bactéries, n'ont pas besoin des êtres évolués pour vivre, puisqu'elles leur pré-existent. Alors que l'humain sans sa flore intestinale ne peut survivre. Mais l'égalité de principe ne signifie pas la suppression de toute prédation ou de toutes les réalités pratiques. Tout comme le principe d'égalité des droits entre humains n'implique pas que toute les destinées humaines devraient être identiques. L'égalité de principe n'a pas pour but d'abolir l’histoire, mais de provoquer le respect là où il fait défaut.

Le bacille de la peste, le moustique, les puces, et toutes sortes de parasites à mon avis pourraient être détruits s'il apparaissait que l’intérêt général de l'écosystème y gagnerait d'une manière certaine. Cependant en tant qu'êtres vivants tous ces parasites a priori nuisibles méritent au moins qu'on examine de près leur rôle dans la communauté planétaire. Par exemple, c'est par ignorance de leur rôle dans la chaîne alimentaire qu'on a essayé d'éliminer des insectes nuisibles aux récoltes, avec des effets secondaires stupides : disparition des oiseaux qui les mangeaient, puis retour des insectes nuisibles.

Sans doute que comme les grands prédateurs, les parasites ou le bacille de la peste servent à éliminer les invalides. Peut-être que la fonction du bacille de la peste est de maintenir une certaine résistance chez ses hôtes potentiels ? Normalement un être évolué doit résister à un être primaire, car des êtres primaires de toutes sortes sont probablement apparus au cours de l'évolution. Le seul fait d'affirmer qu'il faut bien connaître les relations de ces êtres avec l'ensemble avant de les éliminer implique un certain respect, et ce respect provient de la reconnaissance de la valeur intrinsèque de l'être vivant. En conclusion, oui, le bacille de la peste a le droit en principe, comme tout être vivant, d'avoir les conditions de sa perpétuation.

Que l'être le plus évolué et le moins évolué soient tous deux mis sur un pied d'égalité, fût-ce par égalité de principe uniquement, voilà qui ne colle pas du tout avec notre paradigme moral, n'est-ce pas ? ça heurte le sens commun, ça choque. Pourtant ça tient la route sur le plan rationnel.

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Jean-Baptiste a écrit:
Pourtant ça tient la route sur le plan rationnel.

La rationalisation à outrance amène aux pires cauchemars et la plupart des grands massacres ont été rationnellement orchestrés. Alors non seulement la rationalisation ne nous prémunit pas de toutes dérives mais elle peut aussi les servir. Quant à la démonstration, nous l’attendons toujours. Dire que nous devons respecter toute vie parce que nous-mêmes sommes vivants, cela ne s’impose absolument pas et en ces termes cela ne tient pas.

Jean-Baptiste a écrit:
Sans doute que comme les grands prédateurs, les parasites ou le bacille de la peste servent à éliminer les invalides.

Voilà ce que l’on pouvait craindre.

Vous parlez depuis le début de respect, mais vous ne le définissez jamais. Et surtout vous ne nous dites pas ce que cela implique chez l’homme. On ne peut, par exemple, octroyer un respect à autrui que l’on ne saurait reconnaître en soi-même. Ainsi une forme d’anthropomorphisme est nécessaire, bien que vous sembliez vouloir l’évacuer. D’autre part, le respect demande encore une forme d’assimilation, d’appartenance, et aussi la connivence d’un projet. De tout cela ressort la question de la ressemblance au sens large, sans parler d’une certaine empathie et donc de sentiments partageables.

Dernière édition par Vangelis le Ven 25 Mai 2012 - 14:50, édité 1 fois

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Il est un fait : notre supériorité physique sur les animaux nous permet de décider de leur place dans le droit, si toutefois on juge qu'ils en ont un. Quant à d'autres sortes de justifications, comme la sensibilité que nous éprouvons à l'égard d'autres organismes vivants que le nôtre, c'est un problème qui appartient à la philosophie ou à la religion. Il est bien évident que le droit prendra plus ou moins en compte les revendications exprimées par des philosophes ou des religieux, puisqu'ils font partie de la société et ont une influence certaine.
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