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Qu'échangeons-nous dans l'échange ?

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5 participants

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Qu'échangeons-nous dans l'échange ?
On peut parler de l'échange intéressé et de l'échange désintéressé. Dans l'échange intéressé, j'entends tout ce qui concerne les biens et les services... Dans l'échange désintéressé, le don...

Dans la société, nous avons toujours tendance à réduire l'échange à un échange de biens et de services... alors que l'on échange bien plus, comme des paroles, des gestes, des sentiments...

Dernière édition par Euterpe le Mer 3 Aoû 2016 - 1:05, édité 3 fois (Raison : Modification du message initial (demande d'aide pour une dissertation) pour en faire un vrai fil de discussion.)

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Il y a effectivement plusieurs types d'échanges (commerce, discussions, contacts sociaux en tous genres), mais si vous partez de l'opposition entre échange intéressé et désintéressé, vous allez devoir vous confronter aux problèmes suivants : "le désintéressement total est-il possible ?" ; "peut-on réellement parler de don pour un échange ?" et vous risquez de ne parler que de morale, de vous éloigner de votre sujet, ou du moins de réduire les champs de possibilité qu'ouvre la question de départ.

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Aristippe de cyrène a écrit:
Il y a effectivement plusieurs types d'échanges (commerce, discussions, contacts sociaux en tous genres), mais si vous partez de l'opposition entre échange intéressé et désintéressé, vous allez devoir vous confronter aux problèmes suivants : "le désintéressement total est-il possible ?" ; "peut-on réellement parler de don pour un échange ?" et vous risquez de ne parler que de morale, de vous éloigner de votre sujet, ou du moins de réduire les champs de possibilité qu'ouvre la question de départ.

Le désintéressement semble même incompatible avec l'échange, mais cha1 entend peut-être quelque chose de plus général et de plus vague dans l'échange, comme si elle l'employait au sens de relations.

La question de l'échange implique de considérer, non seulement deux personnes au moins, mais aussi deux objets au moins, ces deux objets n'étant pas identiques ou, s'ils le sont, n'ayant pas ou plus la même valeur (mais dans le cadre d'un échange, qu'est-ce que la valeur ? Le prix de l'objet, le plus souvent). Par exemple, je n'échange pas une banane contre une autre banane, je n'échange pas du même avec du même, même si et quand ma banane est en or et que, pour m'assurer d'un échange équitable (notion indispensable pour ce sujet, comme celles d'équivalence et d'égalité... Il y a quelque chose à débroussailler là-dedans), je souhaite obtenir, non seulement une vraie banane (j'ai découvert ma banane en or au milieu du désert de Gobi, il y a une semaine, et si elle m'a rendu riche, je suis toutefois en danger de mort : il faut que je mange), mais aussi tout objet propre à compenser la valeur supposée de la banane en or.

Bref, deux personnes qui échangent échangent quelque chose contre quelque chose d'autre, l'une et l'autre ou les unes et les autres choses échangées devant impérativement être "échangeables", autrement dit valoir un "prix" à peu près équivalent. A la limite, si Marcel estime que sa banane comestible vaut largement la banane en or de Lucien, au motif que la banane comestible peut lui sauver la vie en satisfaisant sa faim ; et si Lucien, quitte à se plaindre d'être réduit à l'ironie du sort et au cynisme de Marcel, juge qu'après tout mieux vaut être vivant et manger une banane comestible plutôt qu'être mort et propriétaire d'une banane en or, on peut affirmer que l'échange est "valable" parce que Marcel et Lucien y consentent. Ce consentement assure la "validité" de l'échange, le calcul de l'un et de l'autre permet même d'affirmer que l'échange est encore équitable, quoique discutable.

Mais, ces deux "quelque chose" qu'échangent deux personnes peuvent être difficiles à transporter. Or, un échange se fait-il nécessairement avec le quelque chose qui fait l'objet d'une tractation, ou bien peut-on se livrer à des échanges réels avec des moyens symboliques ?

Etc., etc., etc.

Concernant le don, il est unilatéral, par définition. Ce n'est donc pas un échange, du moins pas au sens courant, quoique la réciprocité qu'il implique soit réelle et plus signifiante que celle qu'exige un simple échange.

Dernière édition par Euterpe le Mar 26 Juil 2016 - 18:44, édité 2 fois

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Bonjour.
Improvisation... :
L'échange implique deux parties (qui, dans le cadre d'une transaction visant à la symétrie, se reconnaissent réciproquement comme sujet ?) et un objet. L'objet de l'échange déborde le strict contenu de la transaction (ce qui est échangé) et c'est sur ce débordement que me semble porter la question posée : considéré d'un point de vue plus anthropologique, l'échange a aussi pour objet quelque chose qui est de l'ordre de l'entretien du sujet (cf. G. Marcel) et sa permanence. Ne pourrait-on aborder la question en s'inspirant de la manière dont la question de la promesse est explorée par P. Ricœur ?

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Chalan a écrit:
L'échange implique deux parties (qui, dans le cadre d'une transaction visant à la symétrie, se reconnaissent réciproquement comme sujet ?) et un objet.

L'étymologie même du mot (excambiare, que l'italien a conservé : cambiare, scambiare) interdit de l'envisager d'abord de la sorte. Il faut bien deux objets. Les propriétaires de l'un et de l'autre objets abandonnent leur propriété, la cèdent pour une autre qui en est la contrepartie. Le verbe renvoie au troc, il est forgé pour désigner une activité économique. Le sens que vous suggérez est d'apparition tardive. Il y a effectivement quelque chose qui déborde l'échange (premier et réel), quelque chose de plus qui est en jeu. Mais, pour l'envisager correctement, il faut comprendre comment fonctionne l'échange comme tel, et comprendre que l'échange, au sens strict, est et reste le support et la condition de cet "en-plus" de l'échange.

Dernière édition par Euterpe le Mar 26 Juil 2016 - 19:00, édité 1 fois
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