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Les animaux ont-ils des droits ?

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Zingaro
Euterpe
6 participants

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Dernière édition par Euterpe le Jeu 21 Juil 2022 - 15:03, édité 5 fois

descriptionLes animaux ont-ils des droits ? EmptyRe: Les animaux ont-ils des droits ?

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J'ai une petite question par rapport à l'utilisation faite de l'expression "valeur inhérente à l'animal". Y a-t-il une différence entre valeur inhérente et valeur intrinsèque ?

Il me semble en percevoir une et j'aimerais que l'on me dise si c'est juste.

Dans l'expression "valeur inhérente", il y a l'idée d'une valeur accompagnant nécessairement l'animal, en somme, d'une valeur qui court entre le regard de l'être humain et l'animal. Avec la valeur intrinsèque, il y a l'idée d'une valeur cachée, dissimulée, enfouie en l'animal et indépendante de la relation à l'être humain. Celui-ci peut ne pas la voir, elle n'en existe pas moins. Et en effet le discours des défenseurs des droits des animaux se base sur leur sensibilité. Or nous ne connaissons pas directement leurs ressentis, nous ne pouvons que les reconnaître indirectement à travers leurs comportements. Puisqu'il s'agit bien de dire : du fait que l'animal attribue une valeur aux événements, a des intérêts à défendre, une existence qui a de la valeur par et pour elle-même, en vertu de cette sensibilité donc, l'animal a une valeur ; alors la formule "valeur intrinsèque" n'est-elle pas plus appropriée ? C'est plus tard, lorsque l'homme a reconnu cette valeur intrinsèque, et l'a valorisée, éventuellement par l'intermédiaire du droit, qu'il s'agit d'une valeur inhérente.

Mais faisant de la sensibilité le gage d'une valeur inhérente à l'animal il me semble qu'on écrase la première étape, et le propos devient contestable. Tandis qu'il est incontestable que l'animal a une valeur intrinsèque. Et c'est à partir de celle-ci que les discussion et débats doivent partir.

descriptionLes animaux ont-ils des droits ? EmptyRe: Les animaux ont-ils des droits ?

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Pensez-vous avoir le droit de faire souffrir ou de tuer mon chien, mes animaux domestiques qui sont imprégnés de mon amour ou les animaux, sans parler des plantes, de toute la nature dont nous sommes copropriétaires ? Pensez-vous pouvoir impunément abattre par caprice un arbre centenaire qui ornait mon horizon ? Pensez-vous que je peux manger un animal que l'on a fait souffrir inutilement en l'élevant et en le tuant ? Pensez-vous que je peux côtoyer sans rien dire des personnes qui font souffrir, sans raison, des êtres vivants ? Est-il nécessaire de tergiverser sur la signification d'inhérent ou d'intrinsèque pour ne pas répondre à la question : les animaux ont-ils des droits ?

descriptionLes animaux ont-ils des droits ? EmptyRe: Les animaux ont-ils des droits ?

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Je ne comprends pas très bien ce que vous entendez par mythifie (idéaliser ?). Il me semble que si on ne reconnaît pas un droit intrinsèque à l'animal, il existe de façon évidente un droit de propriété, etc. Il faut bien admettre que le terme inhérent est impropre car cela veut dire "attaché à" - ce que ne veut pas dire intrinsèque. Maintenant j'adore vos histoire de poules car on voit que vous les aimez.
Au sujet du droit animal, j'ai beaucoup aimé le livre de Luc Ferry : Le nouvel ordre écologique, Les animaux et les hommes -comme d'ailleurs son cours sur Kant.

descriptionLes animaux ont-ils des droits ? EmptyRe: Les animaux ont-ils des droits ?

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J'ai commencé à écouter les derniers cours de Philippe Descola (Les usages de la terre. Cosmopolitiques de la territorialité). Dans son cours du 13 avril il rapporte la conception de la forêt vivante d'un groupe originaire de la forêt nord amazonienne, activiste en matière environnementale, (la forêt vivante est entièrement composée d'êtres vivants et des relations de communication qu'ils entretiennent. Tous ces êtres depuis la plante la plus infime jusqu'aux esprits protecteurs de la forêt sont des personnes qui vivent en communauté et qui développent leur existence de manière analogue à celle des humains) comme très proche de sa définition de la cosmologie animiste telle qu'il l'expose dans son livre Par-delà nature et culture. Cette cosmologie serait à mettre en balance avec la cosmologie naturaliste moderne-contemporaine qui justifie le spécisme de la pensée philosophique unique d'aujourd'hui. Ceci est très intéressant car la pensée/la philosophie ne sont pas suspendues dans le vide, mais procèdent de l'homme - qu'étudie l'anthropologie. Il semblerait cependant que la présentation historique de Ph. Descola sur la Renaissance manque de nuance. Elle serait calquée sur celle de Michel Foucault (Les mots et les choses). L'analogisme qui présente une discontinuité à la fois dans les intériorités et les physicalités serait, en effet, loin d'être la cosmologie dominante à la Renaissance.

Dernière édition par BOUDOU le Lun 18 Avr 2016 - 22:26, édité 2 fois
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