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Contre une approche scientiste des rapports de l'esprit et du corps - mise au point sur la philosophie des qualia

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PhiPhilo, prenant grande satisfaction à vous lire (votre post du lundi 3/12/2018 et vos présentations d'intelligibilités croisées de plusieurs philosophes au mois de janvier passé), et ne devant pas interrompre le fil de votre propos, j'ose juste cette occurrence furtive en me référant aussi à G.Simondon, et particulièrement au paragraphe 5 du troisième chapitre de la deuxième partie de sa thèse L'individuation à la lumière des notions de forme et d'information, où il propose, (je résume pardon) que la conscience soit "témoin" de l'unité de l'individu psychique et de l'individu physique en cohérence d'un domaine de transductivité(biologique et social), qui inclut la successivité et la réciprocité, autant que le fait de prévoir que de se rappeler faisant converger l'ordre du simultané et celui du successif en une présence consciente individuelle... 




et surtout en ce qui nous concerne ici, cette nécessité pour tout individu se constituant dans un milieu naturel et socialisé(c'est-à-dire pour le social, modifié par la technique et le "faire") et ainsi de faire face au réel ou dit autrement d'être civilisé...


bref j'attend avec impatience votre développement sur la spécificité spirituelle de l'âme humaine, qui attribuerait à notre espèce un destin autre que de consommer ce que nous produisons à tord et de travers...

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G.Simondon, et particulièrement au paragraphe 5 du troisième chapitre de la deuxième partie de sa thèse L'individuation à la lumière des notions de forme et d'information, où il propose, (je résume pardon) que la conscience soit "témoin" de l'unité de l'individu psychique et de l'individu physique en cohérence d'un domaine de transductivité (biologique et social), qui inclut la successivité et la réciprocité, autant que le fait de prévoir que de se rappeler faisant converger l'ordre du simultané et celui du successif en une présence consciente individuelle... 


Oui. Votre référence est intéressante. Simondon est en effet le penseur du mouvement transformateur in concreto (d'où son intérêt permanent pour la technique) à travers, notamment, la notion de transduction, c'est-à-dire, en fait, de conséquence transformative induite à long terme par une transformation donnée. Cela dit, en dehors de sa critique de l'hylémorphisme aristotélicien, il ne nous est pas d'une grande utilité pour solutionner le problème de la nécessité ou non du dualisme corps-esprit pour la simple raison que, pour lui, comme pour Bergson, l'esprit ou la conscience sont des "données immédiates" de notre humaine condition et, à ce titre, ne sont donc nullement problématisées, ce que nous essayons justement de faire dans cet exposé.

j'attend avec impatience votre développement sur la spécificité spirituelle de l'âme humaine, qui attribuerait à notre espèce un destin autre que de consommer ce que nous produisons à tord et de travers...


Mon dessein, ici, est moins de penser le "destin" de l'humanité que, plus modestement, de dénoncer et démonter les conceptions scientistes du problème des rapports du corps et de l'esprit, conceptions qui font de celui-ci, soit un mécanisme épiphénomènal, soit carrément une illusion superstitieuse et qui sont liées, comme je l'ai déjà dit, à l'idéologie capitaliste de l'homo oeconomicus. C'est pourquoi je m'attache à montrer que la dualité corps-esprit est, au contraire, une nécessité pour comprendre notre humanité.

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tout à fait dans votre sens qui, si peu représenté soit-il, est aussi pour moi un des seuls sujets d'études portant  l'urgence de notre époque et en même temps la nécessité d'une application patiente de toute notre intelligence...


et c'est surtout pour apporter un élément de réflexion pas habituellement soutenu pour le moment par la mouvance scientiste, mais qui se retrouve évidement dans certaines franges du transhumanisme, que la position de Simondon sur le continuum matière/forme/information/individuation me paraissait singulière, pour en parer si possible les dérives... 


...pourtant, même si il n'est pas évident même avec la meilleur volonté de prétendre "prouver" l'existence de l'âme distinct du corps (et de plus son immortalité), nous pouvons dégager en ce début de siècle une leçon à partir des mêmes difficultés que furent celles des chercheurs de toutes les époques précédentes Platon, Aristote, Plotin... et nous parviendrons peut-être à proposer des réponses ou au moins à envisager un seuil de connaissance personnelle indispensable pour avoir un avis. 




le point de commencement qui semble être le plus "normatif" quant à l'existence de l'âme reste la singularité de chaque personne, même si il a déjà été question de cette singularité au court des 7 pages précédentes.


ainsi la distinction âme/corps se lirait dans le caractère unique de chaque vivant hic et nunc, et présent en écho dans la distinction de la "res" et de l'aliquid que nous lisons avec l'apport des transcendantaux de la pensée scolastique...




puis se composent les diverses dimensions de la personne, en ce qu'elle est par nature, par culture, par action et par passion.




puis se situe le plan de la croissance et de l'échange dans sa néguentropie.




enfin le déploiement de notre conscience vers un point de fuite, qui même sans être perçu lucidement comme une survie de quelque chose de purement spirituel, tend tout de même à une stabilité hors des points de temps, de lieux et de limites du conditionnement en devenir.




Ainsi nous pouvons établir une des première fonction naturelle à l'âme, en se qu'elle permet au temps, au lieu et aux actions de coexister par une seule substance vivante(acte), que nous éprouvons par une conscience d'exister...






le principe d'individuation (avant Simondon) nous place aussi devant une implication des dimensions du réel, qui ouvrirait sur l'existence de l'âme, puisque l'effet n'étant jamais plus parfait que sa cause, et que la cause propre de l'individuation est dans la matière, l'effet de l'individuation est un vivant, qui accomplie une certaine perfection de la matière par son acte d'être propre, à savoir son corps...






nous devons donc suggérer que l'âme est la cause formelle et finale de la vie par l'individuation de la matière du corps, rejoignant ainsi l'énoncé d'Aristote :  " C’est pourquoi l’âme est, en définitive, un acte d’être premier d’un corps naturel ayant la vie en puissance " c’est-à-dire d’un corps organisé dans un mouvement...


mais loin de faire l'unanimité, cette embryon de définition engendre une suite d'autres questions qui à elles seules, donc avant même de proposer des réponses, se trouvent en opposition et pas seulement en contradiction avec les énoncés d'autres disciplines entre autre la neurobiologie et les sciences cognitives...




c'est pourquoi il est indispensable de reprendre ce qui peut faire consensus, ou tout au moins ce qui serait au delà de toute définition, qui risquerait d'être restrictive, une affirmation permettant d'ouvrir de nouveau une recherche de la nature de l'âme distincte du corps...




pour se faire, la théologie naturelle par exemple, recherche de quelle "nature" d'être est issue telle réalité spirituelle, si elle est saisie dans un devenir, (ce qui est en partie le cas pour l'âme puisqu'elle signale la vie et que la vie est un devenir), car c'est à partir de la connaissance ontologique que se fonde la recherche de la qualité dominante de chaque réalité...




or, l'être de l'âme semble être indissociablement lié à l'être de la vie, et la vie est un mode d'être stratifié de quatre mouvements, stabilité (selon la forme), transformation(selon la croissance), séparation et unification(selon le lieu), c'est pourquoi il y a quelque chose de ces quatre mouvements dans l'être de l'âme, et la durée de vie semble être le lien et le passage entre ces quatre mouvements...




si pourtant dans la matière non-vivante ces quatre mouvements existent aussi comme dynamique structurant la nature de chaque corps matériel(la croissance ramenée à l'échange et à la dégradation énergétique, ou à la croissance des cristaux), ce qui se trouve être en vie est un corps qui opère son acte d'être par une autre qualité, c'est donc dans ce dépassement de la structure de la matière que se trouve le plan d'existence de l'âme, comme une capacité organisatrice autre que celle qui est à l'œuvre dans les corps non-vivants...




et de toutes les modalités de l'être, une seul correspond à cette capacité, c'est la relation(l'être le plus débile entendu comme le plus dépendant pour Aristote), ce qui ouvre donc à une compréhension quelque peu différente que celle d'âme/forme/substance, qui sans être fausse ne se fonde que sur le rapport individuel du corps avec le tout du réel, c'est-à-dire son comment, mais ne justifie pas son pourquoi, alors que la relation justifie le pourquoi des corps vivants et ouvre donc à la connaissance de l’âme comme relation substantielle...


vous passerez svp sur le coté brouillon de cette participation, et surtout sur le manque de références...

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Je ne suis pas forcément d'accord avec tout ce que vous dites (notamment en ce qui concerne le recours à la métaphysique qui, chez moi, ne se fait qu'en toute dernière extrémité, quand je ne peux plus faire autrement, comme vous pouvez le constater dans mon exposé) mais votre point de vue m'est infiniment plus sympathique que les points de vue scientistes étalés tout au long de ce fil de discussion et dont l'inconsistance logique n'a d'égal que l'arrogance épistémique. C'est pourquoi j'approuve totalement quand vous dites que
ce qui se trouve être en vie est un corps qui opère son acte d'être par une autre qualité, c'est donc dans ce dépassement de la structure de la matière que se trouve le plan d'existence de l'âme, comme une capacité organisatrice autre que celle qui est à l'œuvre dans les corps non-vivants...



Maintenant, je vais aller voir, toujours à propos du mind-body problem, ce qu'en pensent ce qu'il est convenu d'appeler "les spiritualités" et, plus particulièrement, le yoga.

A plus ...

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Zeugme a écrit:
c'est donc dans ce dépassement de la structure de la matière que se trouve le plan d'existence de l'âme, comme une capacité organisatrice autre que celle qui est à l'œuvre dans les corps non-vivants...


Il y a certainement chez vous comme chez moi une volonté d'approcher une réalité dernière qui serait liée à l'individualité de notre corps. Vous la nommez esprit ou äme. Je ne la nomme pas mais je la considère comme liée indissolublement à la conscience, c'est-à-dire à "ma" conscience. Il y a certainement aussi entre vous et moi des démarches d'approche très différentes. La seule chose que je puis dire maintenant de nos oppositions c'est que la conscience ne m'apparaît pas avant tout comme une "capacité" mais comme une réalité substancielle, concrète, actuelle, une étendue d'être irrécusable.
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