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descriptionL'orgueil des stoïciens selon Pascal. EmptyL'orgueil des stoïciens selon Pascal.

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Bonjour à tous, 

Je suis actuellement en hypokhâgne et je rencontre quelque incompréhension vis-à-vis de mon cours.
Ce dernier affirme (ou du moins ma professeure) que la question existentielle de Pascal était celle de la vie. Pour lui, l'homme peut comprendre le monde et être heureux en autarcie. Il ressentait aussi un vertige devant l'infini et la question du sens de la vie car il vivait au XVIIe siècle, celui du jansénisme.
Enfin, ce dernier ayant vécu dans la phase stoïcienne, il avait été influencé par les stoïciens, considérant que l'homme peut trouver le bonheur dans l'autarcie. Cependant, il leur reprochait l'orgueil de ne pas reconnaître l'ataraxie. 

Mes questions : 
En quoi consiste le jansénisme comme compréhension du monde ? 
En quoi les stoïciens sont-ils orgueilleux dans leur non reconnaissance de l'ataraxie  ? 

Vous remerciant par avance de l'attention que vous voudrez bien porter à ces interrogations, je vous souhaite une bonne soirée !

descriptionL'orgueil des stoïciens selon Pascal. EmptyRe: L'orgueil des stoïciens selon Pascal.

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Bonjour,

la question existentielle de Pascal était celle de la vie

Pour Pascal, il s'agit plutôt de savoir si la vie a un sens ou non. Sens sur lequel il parie, en choisissant d'épouser la foi chrétienne.
Pour lui, l'homme peut comprendre le monde et être heureux en autarcie.

D'une part, s'il fallait vivre en autarcie, il n'y aurait aucune place pour la charité. D'autre part, le bonheur ne se décide pas ni ne dépend d'une recette (cf. la question de la grâce qui n'est pas, selon les jansénistes, accordée par Dieu pour nos bons mérites, mais de manière hasardeuse, aléatoire à nos yeux). Enfin, les hommes sont sujets au divertissement, fuyant l'ennui et la prise de conscience de leur finitude, de leur mortalité.
Blaise Pascal a écrit:
tout le malheur des hommes vient d’une seule chose, qui est de ne savoir pas demeurer en repos dans une chambre.


Enfin, ce dernier ayant vécu dans la phase stoïcienne, il s'était fait influencé par ces derniers, considérant que l'homme peut trouver le bonheur dans l'autarcie. Cependant, il leur reprochait l'orgueil de ne pas reconnaître l'ataraxie.

D'abord, vous voulez plutôt dire, j'imagine, qu'il a traversé une phase stoïcienne. Ensuite, c'est problématique car ce sont justement les stoïciens qui ont pour but l'ataraxie.

descriptionL'orgueil des stoïciens selon Pascal. EmptyRe: L'orgueil des stoïciens selon Pascal.

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Attention avec cette question, très difficile, et qui ne peut faire l'objet d'un fil à l'emporte-pièce. Je n'ai pas le temps de répondre dans le détail à vos questions. Dans l'attente, et afin que vous disposiez des éléments nécessaires à votre réflexion, vous pouvez consulter une ressource que nous intégrerons bientôt dans la bibliothèque du forum. Il s'agit de L’édition électronique des Pensées de Blaise Pascal.

Concernant la critique faite aux stoïciens, elle entre dans le cadre de la question de la concupiscence (Pascal en distingue 3 : la libido dominandi, la libido sentiendi, et la libido sciendi). Les stoïciens pèchent par la libido dominandi (ou concupiscence de la volonté), autrement dit, par l'orgueil. Cela leur interdit de prendre en considération l'inconstance des hommes (inconstance caractéristique de la nature humaine, d'après Pascal).

La chose se complique dans la mesure où le XVIIe siècle, en christianisant le stoïcisme, a privilégié une vertu "aristocratique" inaccessible aux hommes, selon Pascal : la constance, qui suppose justement une volonté que les hommes n'ont pas (lire "L'art de persuader"). Où est la complication ? Un peu comme dans des cercles concentriques, il faut se référer aux disputes entre jésuites et jansénistes, et référer ces disputes elles-mêmes au conflit entre pélagianisme et augustinisme (si tous ces débats du XVIIe siècle vous intéressent, vous pouvez lire, de Paul Bénichou, Morales du grand siècle, et la question de l'héroïsme, par exemple chez Corneille (parmi d'autres : Marc Fumaroli, Héros et orateurs: rhétorique et dramaturgie cornélienne, Genève, Droz,‎ 1990 ; Michel Prigent, Le Héros et l’État dans la tragédie de Pierre Corneille, Paris, PUF,‎ 1988).

Pascal a écrit:
Stoïques. - Ils concluent qu'on peut toujours ce qu'on peut quelquefois, et que, puisque le désir de la gloire fait bien faire à ceux qu'il possède quelque chose, les autres le pourront bien aussi : ce sont des mouvements fiévreux, que la santé ne peut imiter.
Épictète conclut de qu'il y a des chrétiens constants, que chacun le peut bien être [Entr. IV, 7]

Éditions Gallimard, Collection La Pléiade, Pensées, Seconde partie : "L'homme avec Dieu" ; Section I : "La recherche" ; I. Les Philosophes , p. 1187


Le site de l'édition électronique n'étant pas très accessible, consultez les liens que je vous donne dans l'ordre indiqué :


  1. La concupiscence
  2. "Les trois concupiscences ont fait trois sectes"
  3. Les stoïciens
  4. Analyse du fragment


N'hésitez pas à nous solliciter pour vous accompagner dans vos recherches ou vous aider dans votre réflexion.
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