Bonjour,
Je me suis récemment intéressé à l'ouvrage Signes de M. Merleau-Ponty. C'est un livre fort intéressant, mais également difficile pour un débutant en philosophie, tel que moi.
J'ai justement quelques problèmes à comprendre cette partie sur le travail de Freud, un de mes philosophes préférés :

« Les faits psychiques ont un sens », écrivait Freud dans un de ses plus anciens ouvrages. Cela voulait dire qu'aucune conduite n'est, dans l'homme, le simple résultat de quelque mécanisme corporel, qu'il n'y a pas, dans le comportement, un centre spirituel et une périphérie d'automatisme, et que tous nos gestes participent à leur manière à cette unique activité d'explicitation et de signification qui est nous-mêmes. Au moins autant qu'à réduire les superstructures à des infrastructures instinctives, Freud s'efforce à montrer qu'il n'y a pas d'« inférieur » ni de « bas » dans la vie humaine. On ne saurait donc être plus loin d'une explication « par le bas ». Au moins autant qu'il explique la conduite adulte par une fatalité héritée de l'enfance, Freud montre dans l'enfance une vie adulte prématurée, et par exemple dans les conduites sphinctériennes de l'enfant un premier choix de ses rapports de générosité ou d'avarice avec autrui. Au moins autant qu'il explique le psychologique par le corps, il montre la signification psychologique du corps, sa logique secrète ou latente. On ne peut donc plus parler du sexe en tant qu'appareil localisable ou du corps en tant que masse de matière, comme d'une cause dernière. Ni cause, ni simple instrument ou moyen, ils sont le véhicule, le point d'appui, le volant de notre vie. Aucune des notions que la philosophie avait élaborées, - cause, effet, moyen, fin, matière, forme, - ne suffit pour penser les relations du corps à la vie totale, son embrayage sur la vie personnelle ou l'embrayage de la vie personnelle sur lui. Le corps est énigmatique : partie du monde sans doute, mais bizarrement offerte, comme son habitat, à un désir absolu d'approcher autrui et de le rejoindre dans son corps aussi, animé et animant, figure naturelle de l’esprit. [...] Avec la psychanalyse l'esprit passe dans le corps comme inversement le corps passe dans l'esprit.
Maurice Merleau-Ponry, Signes, Éd. Gallimard, 1960, p. 290.


Cet extrait traite de la mise en place des caractères psychologiques lors de l'enfance, comme l'a décrit Freud. Je ne comprends pas les allusions au corps. Quelqu'un pourrait-il m'aider ? Merci d'avance

Dernière édition par Euterpe le Jeu 21 Juil 2022 - 15:34, édité 5 fois (Raison : Mise en forme et référence de la citation)