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Peut-on vivre en étant nihiliste ?

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3 participants

descriptionPeut-on vivre en étant nihiliste ? EmptyPeut-on vivre en étant nihiliste ?

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Bonjour,

Je ne suis pas doté d'une grande culture philosophique, et c'est pourquoi je poste sur ce forum : pour obtenir des références, des idées, qui pourraient nourrir ma réflexion.
Pour expliquer le problème, j'en suis venu à une conception nihiliste du monde (fondé sur quelques choix axiomatiques et une logique personnelle). Le but n'est pas ici de remettre en question cette vision, mais de construire avec.

Pour le dire autrement, si on admet que la vie n'a pas de sens, que peut-on construire ? 
De ce que j'ai pu voir, il y a tout un champ de réponses basées sur l'affirmation de la subjectivité. Ces réponses me semblent à la fois utiles (parce que de très bon outils pour analyser le monde) et insuffisantes (parce que les versions les plus extrêmes ne cadrent pas avec mes propres axiomes).

Bref, je demande des références sur des philosophes qui intègrent le nihilisme.

[Reformulation de la question et modification du titre du topic - Euterpe]

descriptionPeut-on vivre en étant nihiliste ? EmptyRe: Peut-on vivre en étant nihiliste ?

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De nombreux auteurs se sont confrontés au nihilisme, la page consacrée sur Wikipédia en mentionne déjà quelques uns : outre Nietzsche bien sûr il y a Kafka, Camus, Cioran... Mais rien n'assure que leurs écrits correspondront à ce que vous cherchez. Qu'entendez-vous par "construire" ?

descriptionPeut-on vivre en étant nihiliste ? EmptyRe: Peut-on vivre en étant nihiliste ?

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kercoz a écrit:
Bien que la philosophie se soit écartée des mathématiques, la "théorie du Chaos" me semble indispensable pour qui s'intéresse à la réalité.
Les mathématiques sont une langue, ni plus ni moins, même si elles impliquent un mode de pensée encore plus différent que des langues classiques.

Plus encore, ce mode de pensée est par nature relativement inhumain. Très pratique pour manipuler la réalité, qui est (pour moi) très largement extra-humaine... Tout cela va dans le sens dont vous parlez.

Le léger problème est que la construction mathématique n'est pas adaptée à ma question. On ne cherche pas à mieux décrire la réalité. On cherche une réponse. La notion de réponse est une notion de dialogue, de parole, et donc d'esprit humain. Je cherche une réponse à ce qui n'est pas vraiment une question, mais un constat.

Votre questionnement porte sur le déterminisme et la désespérance qu'il implique.

Totalement, on parle de la même chose.

Ma position est de préférer les recherches sociologiques aux recherches philosophiques, du moins la philosophie telle qu'on la comprend actuellement. Je ne prétends pas avoir raison, mais cette démarche m'apporte des ouvertures et surtout m'écarte du nihilisme. De mon expérience, il ressort que j'ai plus de chance de me rapprocher de la réalité et de l'objectivité. Nous existons plus dans nos interactions que dans notre entité, et l'introspection n'aboutit qu'à des impasses.

Intéressant... Je vais me permettre plusieurs critiques, désolé si certaines sont à côté.
- On peut lire ça comme "arrête d'y penser et occupe-toi". C'est une philosophie de vie tout à fait valable (quand elle est choisie) et qui existe au moins depuis les Lumières. Mais c'est ni plus ni moins éviter la question.
- La partie sur les interactions me semble très juste. L'individualisme actuel est pour moi très illusoire. Il est très intéressant de voir que sur ce point nous avons le même point de vue.
Parce que c'est bien là que se pose le problème : quel rapport avec la question ? En quoi mieux comprendre l'homme permet-il de répondre à "la vanité de la vie" ? Cela permet de mieux se sentir, mais ce n'est pas constructif : on peut se rapprocher indéfiniment d'une objectivité et d'une réalité incroyablement précise, mais toujours constater que toutes ces choses sont finalement peu de choses.

Zingaro a écrit:
Mais rien n'assure que leurs écrits correspondront à ce que vous cherchez. Qu'entendez-vous par "construire" ?

Il y a de gros bouts de philosophie qui se fixent sur des objectifs. Je peux rechercher le surhomme, l'engagement d'une subjectivité pure. Je peux plaire aux dieux, où aux canons que la société m'a inculqués. Mais toutes ces choses semblent des choix axiomatiques. Vouloir être toujours meilleur, se dépasser sans cesse, ça semble bien. Et parce que ça me semble bien, on va avoir tendance à y adhérer.

Mais si on admet un nihilisme, on se rend compte que tout cela ne se base que sur des choix arbitraires. On ne construit plus sur cette idée d'une vie d'un point de vue relatif, mais plutôt à coté, voire malgré elle. Si j'admets que je veux devenir meilleur, je peux chercher des façons de le devenir, je peux construire de multiples idées. Le nihilisme, quand on prend le raisonnement jusqu'au bout, est effroyablement destructeur. Ou pour essayer de reformuler la question : pourquoi ferais-je de la philosophie, si tout n'est que vanité ?

descriptionPeut-on vivre en étant nihiliste ? EmptyRe: Peut-on vivre en étant nihiliste ?

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Avant tout, on peut se demander si le fait de se questionner sur le sens de la vie est une chose qui découle de la simple curiosité philosophique, ou si cela tient à autre chose. Autrement dit on pourrait se demander si la cause de cette question est "libre", ou si elle relève de quelque chose qui n'est peut-être pas de l'ordre du questionnement habituel. Le questionnement habituel, j'ose avancer que c'est la vie qui le produit, et en cela, ce questionnement sert la vie. Ainsi, les questions viennent le plus souvent à la suite d'un problème, d'un obstacle, d'une incommodité, toutes choses problématiques qu'il faut solutionner. Or vous vous questionnez sur ce qui habituellement questionne et cela devrait nécessairement faire appel à un métalangage: à un langage qui questionne la question.

En math, par exemple, il nous faut passer par la géométrie pour que les équations décryptent le langage de la Nature, en cela, la logique formelle des maths doit passer par le "médium" géométrie pour "comprendre" le langage de la Nature. Mais vous avez remarqué que l'on ne sait pas grand chose de la Nature... Or l’être humain est d'une complication singulière, puisqu'au problème naturel s'ajoute le problème culturel ; en cela, c'est une question au carré...

Soyons logiques : lorsqu'on se questionne sur la vie, c'est que celle-ci pose problème. La vie est-elle un problème ?

[Suppression des remarques trop personnelles - Euterpe]

Dernière édition par anormal le Lun 7 Mar 2016 - 8:23, édité 1 fois

descriptionPeut-on vivre en étant nihiliste ? EmptyRe: Peut-on vivre en étant nihiliste ?

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Je porte très bien mon nihilisme au jour le jour. Sauf que la question qu'il porte reste ainsi ouverte... Pour moi, il faudrait que la personne qui s'engage dans cette sombre voie soit d'une nature heureuse. Mais au-delà du bonheur (ou du malheur) il n'en reste pas moins un fait qui cherche réponse et soulève pour cela une question mal définie : "et alors, on fait quoi de ce nihilisme ? Aujourd'hui mon obstacle, c'est : "j'en arrive par logique à un concept dont je ne sais pas quoi faire".

[Suppression des remarques trop personnelles - Euterpe]
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