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Science et philosophie.

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5 participants

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L'époque semble gagnée par l'idée d'un progrès en matière de technique. Les nouvelles technologies se développent à un rythme effréné, voire exponentiel (cf. la théorie de la singularité technologique). La science semble ainsi trouver un débouché et fonder sa certitude sur les productions qu'elle rend possible. Jamais le réel n'a été aussi soumis à notre esprit, le calcul et la technique se perfectionnant et aidant à l'utilisation des énergies et ressources naturelles à notre profit. La science semble ainsi bien plus au fait de la réalité que la philosophie : non seulement on ne spécule pas en vain, puisque les théories trouvent des applications concrètes et partent de l'expérience, mais elles nous livrent un monde d'objets qui nous sont utiles. Ces réalisations semblent également démontrer le bien-fondé de la science : certes, elle est probabiliste, mais son savoir informé par l'expérience est constamment en progrès, les applications concrètes venant fonder ou balayer à jamais certaines hypothèses. Mais comment la science peut-elle prétendre à la vérité ? De plus, en quoi est-elle supérieure, est-elle plus certaine, que la philosophie ? Le philosophe doit-il suivre la science et son évolution ? Peut-on légitimement rejeter différentes philosophies, notamment métaphysiques, au regard de la science ? Plus précisément, est-ce que la science ne relève pas aussi, elle-même, d'une décision métaphysique et n'est-elle pas limitée dans son approche du réel par sa perspective théorique ? Qu'est-ce qui la distingue de la philosophie ? Enfin, la philosophie peut-elle juger en dernier lieu de la science ou est-elle le plus souvent une fantaisie qui pourrait être déjouée par le réalisme scientifique ouvrant à des perspectives bien plus complexes et objectives sur l'être que la singularité du philosophe ? Peut-il y avoir en ce sens une philosophie vraie car au fait des découvertes scientifiques les plus récentes (censées rejeter une fois pour toutes certaines illusions) ? Qu'en est-il de notre vision du monde aujourd'hui, via la science, et existe-t-il des philosophies à sa mesure ? Par ailleurs, l'atomisme a-t-il triomphé et toute philosophie qui se veut réaliste doit-elle être dorénavant matérialiste en ce sens ? Par exemple, un énergétiste ou phénoméniste comme Nietzsche, prônant en plus l'éternel retour contre les lois de la thermodynamique, n'est-il pas de facto et irrémédiablement réfuté, et en droit d'être pris pour un idéaliste ?

descriptionScience et philosophie. EmptyRe: Science et philosophie.

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J'avoue qu'il y a beaucoup de questions, mais je fais état d'un étonnement dans tout ce qu'il a de simple et de complexe à la fois, n'ayant que trop peu de connaissances scientifiques. Par ailleurs, je n'ai pas à rédiger une introduction à une dissertation de philosophie. L'enchaînement de mes questions est logique, et chacune me semble essentielle comme autant d'étapes nécessaires pour prendre la mesure des enjeux relevant du rapport de la philosophie et de la science. Je ne suis pas certain que votre problématique soit la mienne et que l'enseignement de Claudine Tiercelin nous donne le fin mot sur l'enjeu qui se dégagerait de mon interrogation. Il faudrait connaître l'état des connaissances scientifiques à l'heure actuelle, en quoi elles remettent en cause la philosophie et si cette dernière peut s'adapter au monde auquel la science nous ouvre (et si elle le fait déjà). Mais il faudra effectivement se demander par la suite si la philosophie pourra conserver une spécificité et en quoi elle serait complémentaire de la science. Donc c'est bien aussi, au-delà du questionnement initial, celui de la légitimité de ces deux domaines et de leurs limites. Mais je me demande principalement si la philosophie doit prendre en compte la science, jusqu'où et si elle le peut, dans quelle mesure. Ce qui implique de s'informer de ce que nous dit actuellement la science de notre monde. Mais je ne sais pas exactement ce que la science nous en dit et si ce savoir est conciliable avec la philosophie, si par exemple il est possible d'imaginer une philosophie donnant une vision ordonnée d'un monde pourtant chaotique comme dans le cas de la physique quantique. La philosophie peut-elle rendre notre monde intelligible à l'aune des découvertes scientifiques les plus récentes ? Comment la juger, également, au regard de la science ? Comment la philosophie peut-elle répondre à ses exigences ?

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Je ne comprends pas bien votre question. Opposez-vous la science et la philosophie ?

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Silentio, comptez-vous faire l'économie des travaux que l'on doit à Claudine Tiercelin ?

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JimmyB a écrit:
Je ne comprends pas bien votre question. Opposez-vous la science et la philosophie ?

Il s'agit plutôt de savoir dans quelle mesure on peut les concilier, ce qui bien entendu demande de connaître par où elles diffèrent radicalement. La science semble assurée de ses progrès, un ancien savoir étant rejeté lorsqu'une nouvelle vérité est découverte et démontrée, tandis que la philosophie a tendance à penser de manière systématique, englobant la totalité des faits sous le mode d'une vérité éternelle. Mais la métaphysique n'est pas non plus la seule philosophie possible, et peut-être n'est-elle pas elle-même incompatible avec la science. Or dans un souci d'objectivité, on peut se demander si la philosophie peut reconnaître ses limites et prendre en compte la science et ses progrès, alors qu'il y a là deux régimes de vérité différents. Évidemment, il faut aussi se méfier d'une dérive scientiste qui annulerait la philosophie en tant que telle ou qui en ferait sa servante, de la même manière que la métaphysique ne peut plus prétendre remplacer la physique. Mais puisque la science semble nous dire plus de choses, de manière objective, sur le réel, notamment en ayant une prise directe sur lui (par les réalisations techniques), il faut bien que la philosophie s'ouvre à son discours. Mais est-ce qu'il faut en finir la métaphysique ? Quelle forme devra prendre la philosophie ? Surtout, il serait bon de connaître l'état actuel des connaissances scientifiques et de savoir sur quelle base toute philosophie nouvelle doit s'appuyer pour être crédible, à condition bien entendu que la vérité scientifique puisse constituer un critère d'objectivité pour la philosophie.
Kthun a écrit:
Silentio, comptez-vous faire l'économie des travaux que l'on doit à Claudine Tiercelin ?

Pour le moment, oui, à moins que l'on me montre que sa métaphysique prend réellement en compte les avancées de la science et que ce n'est pas qu'une réflexion formelle, principielle (mais je peux me tromper, ses interventions en colloque et ses articles peuvent ne pas refléter entièrement ses ouvrages et sa pensée). L'économie, justement, nous évite le superflu. On peut tout à fait se contenter de Bergson et Duhem, par exemple, si l'on veut penser les rapports entre métaphysique et science. Mais il n'est pas certain que l'on ait besoin de métaphysique : on peut tout à fait s'en passer et pourtant conserver l'exigence d'une ouverture philosophique à la science, notamment chez Jacques Bouveresse (qui fut le maître de Claudine Tiercelin). On trouvera aussi une ontologie du chaos, de la création ou du multiple chez Deleuze, Castoriadis ou encore Alain Badiou et Quentin Meillassoux qui peuvent utiliser les théorèmes de Cantor et de Gödel. Mais il n'est pas toujours certain que ces théorèmes soient bien employés (cf. l'affaire Sokal et Bricmont) et une métaphysique, parce qu'elle vise à exprimer la totalité du réel, de manière anhistorique, risque toujours, même en dessinant un monde d'après les découvertes de la science, de trahir cette dernière et de toujours vouloir dire plus que ce qu'elle peut légitimement dire sur ce qui est. Je me demande donc s'il faut une philosophie (et pas nécessairement une métaphysique) avec les mêmes exigences que la science, informée par elle, si ça existe et à quoi ça ressemblerait, à condition toutefois de savoir à quelles conditions la philosophie est légitime au regard de la science et de garder un recul critique vis-à-vis de cette dernière. Je m'intéresse moins à l'affirmation d'une compatibilité de la philosophie et de la science qu'à savoir pourquoi et comment elles peuvent être plus ou moins compatibles, et il s'agit aussi de connaître les conséquences de cette compatibilité, quelles transformations sont requises. Enfin, je remarque que la philosophie tend, du moins en France, à ne pas prendre en compte la science. Or l'exigence de probité devrait nous tourner aussi vers la science comme source de nos connaissances. Mais peut-être préférons-nous parler dans le vide ou dire ce qui ne correspondrait pas au réel tel qu'il se présente à ou par la science. La question est donc aussi de savoir ce qu'implique pour la philosophie de se mettre au niveau de la science : son objet changera-t-il ? Sa méthode aussi ? Pourra-t-on réfuter définitivement de nombreux courants pour leur fantaisisme littéraire ? Une philosophie "scientifique" est-elle possible, souhaitable et tenable ? Par exemple, une philosophie du vécu serait-elle encore tenable dans ce cadre ? Quelles en seront les conséquences éthiques ? Etc.
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