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Freud ou le bonheur contrarié.

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3 participants

descriptionFreud ou le bonheur contrarié. EmptyFreud ou le bonheur contrarié.

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La lumière apportée par Freud à la notion de bonheur m’a semblé très intéressante.
Dans Malaise dans la civilisation il indique qu’être heureux consiste en une aspiration naturelle, inconsciente et égocentrique de l’homme visant à satisfaire ses instincts, eux-mêmes soumis au "principe de plaisir" (qui structure la vie psychique dès son origine, puis se transformera dans l’évolution ultérieure, sous la pression du monde extérieur, en un plus modeste "principe de réalité").
Freud fait observer que l’homme est plus facilement sensible à la douleur, sachant que seul le contraste est perceptible et non un état continu de bonheur. Aussi l’aspiration à être heureux se limite-t-elle modestement à éviter les diverses souffrances et angoisses qui nous menacent de trois côtés : de l’intérieur de notre corps (maladie, vieillesse, etc.), de la puissance écrasante de la nature environnante et enfin des contraintes provenant de nos relations avec la société.

A propos des différents moyens d’atteindre ce bonheur "compromis" (au contenu très personnalisé et subjectif), Freud évoque ce côté paradoxal de l’amour qui bien que procurant le bonheur, présente cette particularité de nous exposer à une plus grande souffrance en cas de perte de l’être aimé.

Sans porter de jugement sur l’opportunité du phénomène de civilisation (lié aux pressions économiques qui ne sont pas de son domaine d'observation), il décrit ce processus de progrès se déroulant "au dessus de l’humanité" (sous-entendu sans qu’aucune volonté ne l’ait expressément programmé) et postulant le sacrifice des instincts individuels, ce qui conduit à ce "malaise" qu’il compare à une sorte de névrose sociale, et explique l’hostilité que nombreux lui manifestent, malgré la protection que pourtant cette civilisation procure.

descriptionFreud ou le bonheur contrarié. EmptyRe: Freud ou le bonheur contrarié.

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Je n’ai pas la prétention de maîtriser mieux que quiconque ici ces notions très techniques, ne pratiquant qu’avec amateurisme cette passionnante discipline. Le terme de "réprimé" pourrait sans doute s’appliquer dans cet exemple sans commettre d’erreur grossière, mais j'ai retenu essentiellement que ces deux principes, loin de se disputer le terrain, se le partagent en bonne intelligence, sachant qu’il y a aussi beaucoup de plaisir à être réaliste, même si le plus souvent la réalité est déniée pour le plus grand plaisir du Moi.

descriptionFreud ou le bonheur contrarié. EmptyRe: Freud ou le bonheur contrarié.

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Je pense qu'il faudrait déjà essayer de dégrossir le sujet !

  1. L'Homme est-il le seul à être soumis au principe de plaisir ?
  2. Est-ce une notion du conscient ?
  3. Dirige-t-il notre existence ?

En fait, j'aurais dû commencer par la deuxième question. Le plaisir non conscient peut-il être reconnu en tant que tel ? Si je roule en voiture et que je prends un carré de chocolat, je suis conscient qu'il est bon et j'y prends donc plaisir. Mais si je continue à en manger tout en roulant et en écoutant de la musique très agréable ? Je ne pense même plus au chocolat que je mange par instinct et automatisme primaire. Dans ce dernier cas, est-ce encore considéré comme un plaisir ? Car on frôle la l'Homme instinctif que l'on pourrait qualifier de bestial.

Du coup, l'animal peut-il prendre plaisir à quelque chose ? Cela reviendrait, d'un côté, à penser que le plaisir est indissociable du conscient et de l'autre, penser qu'il peut exister dans l'inconscient (ou formulé différemment : sans le conscient).

Mais pour étayer la 3e question, par quoi notre existence pourrait-elle être guidée si ce n'est par le plaisir ?

Du coup, l'Homme est-il plus guidé du fait même de sa conscience du plaisir qu'il suit comme une étoile et le pousse à évoluer grâce à cette recherche ? Inversement, l'animal est-il victime d'une évolution moins rapide du fait même de sa non-conscience du plaisir, et donc d'une étoile qu'il ne verrait pas ?

Le plaisir serait donc l'alchimie de deux idées : celle de l'acte (de ce qu'il procure), et puis celle de la conscience de cet état.

Dernière édition par gaz le Lun 5 Mar 2012 - 23:07, édité 2 fois

descriptionFreud ou le bonheur contrarié. EmptyRe: Freud ou le bonheur contrarié.

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On est bien d'accord, à moins que je ne vous aie pas bien compris, ou que je me sois mal exprimé.

descriptionFreud ou le bonheur contrarié. EmptyRe: Freud ou le bonheur contrarié.

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NOU-JE a écrit:
L'animal est doté d'une sensibilité, pas d'un principe de plaisir au sens freudien, mais d'un sensibilité, d'un trait à l'agréable, oui ; en revanche, du bien et du bon, il ne connaît rien, à supposer que les animaux aient une forme de "connaissance" semblable à la nôtre ; l'animal n'est pas raisonnable du point de vue de sa sensibilité.

Rien ne laisse supposer que l'animal n'est pas soumis à un "principe de plaisir" relevant du concept freudien puisque le plaisir est ce qui régit notre psychisme primaire, celui qui est indispensable à tout animal pour lui donner le goût de vivre, comme saliver et prendre du plaisir à se nourrir ou du déplaisir lorsque le goût est désagréable.  Le "principe de réalité" est aussi compatible avec l’animal, car lorsqu’il se brûle par exemple il a compris qu’il ne doit plus s’approcher du feu.
 
Mais en effet la différence homme animal intervient au niveau de la distinction entre faire bien ou faire mal : l’animal ne fera la différence que s’il est dressé, il obéira à son maître sur la base d’une récompense et de réflexes conditionnés. C’est un peu pareil chez l’homme...  :) ... sauf que chez lui il y a le langage parlé, la capacité à l’abstraction, la symbolisation, etc., et là nous entrons dans un autre univers.
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